Anastasie

5 - A la recherche de la vérité

Le voyage fut intense, la fatigue et toutes ces émotions en moi me dévorent. Je suis exténuée mais je dois quand même affronter mon patron ce matin. Je commence à croire que ce n'est pas lui qui voulait que je sois là-bas. Cela ne peut pas être une coïncidence, je n'y crois pas, je n'y crois plus.

Arrivée au travail, je rejoins mon bureau, pose mes affaires, je suis accueillie par mes collègues et surtout Sarah. J'ai tellement envie de lui raconter mais je préfère attendre un peu, elle me prendrait sûrement pour une folle.

— Ana ! Je suis heureuse de te voir ! Tu m'as manqué, travailler avec tous ces empotés... ! commence-t-elle avec une joie non dissimulée.

—Tu m'étonnes ! dis-je en riant.

— Ça s'est bien passé ? Tu as trouvé quelque chose ?

— A ton avis ? ricané-je. Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi il m'a envoyée là-bas, c'est ridicule ! Comme si j'allais trouver quelque chose.

— C'est clair... mais ce qui est plus étonnant c'est qu'il déteste cette histoire !

— Pardon ?! craché-je choquée de ces dires.

— Oui, je l'ai entendu dire que cette histoire n'était qu'un canular et que c'est jeter l'argent par les fenêtres d'envoyer quelqu'un là-bas... murmure-t-elle en regardant vers le bureau de M. Felton.

— Alors pourquoi ?!

— Aucune idée, il en parlait au téléphone à côté de la machine à café... Tout le monde l'a entendu.

— En gros il voulait me virer mais s'est dit : « Tiens, si on l'envoyait au casse-pipe !

— Je ne sais pas, je ne pense pas que l'idée venait de lui.

— C'est le patron pourtant, c'est lui qui décide.

—Pas toujours. Enfin je crois, tiens, quand on parle du loup. Bonne chance !

— Super ! Allez, il est temps de vous faire mes adieux très chère !

Je m'écarte en souriant de mon amie et me retourne vers M. Felton qui se dirige vers nous.

—Anastasie ? Que faites-vous ici ? Vous ne deviez pas revenir seulement la semaine prochaine ? rouspète-t-il avec ce ton toujours sévère.

— Monsieur... Je vous l'ai expliqué au téléphone et...

— Dans mon bureau ! me coupe-t-il agacé.

J'emboite ses pas pour rejoindre sûrement l'endroit de ma potence, je stresse. Que vais-je lui dire de plus que l'autre jour ? J'étais sûre de moi hier mais maintenant que le moment est venu de me défendre, je bafouille un peu.

— Je peux savoir ce qui vous a fait rentrer ? Vous ne tenez pas tant à votre poste que ça ! peste-t-il.

— Monsieur, j'ai tout essayé... j'ai visité les lieux, l'église et même le château ! J'ai interrogé le peu de personnes qui le voulaient bien. Il n'y a rien à chercher là-bas et encore moins au bout de quatre ans ! Je...

— J'avais confiance en vous ! m'interrompt-il encore une fois.

— Mais Monsieur ! Cette histoire est ridicule ! Et vous-même vous le dites !

— Je n'ai jamais dit une telle chose !

— Puisque je vais être licenciée autant dire ce que je pense, non ? Tout le monde vous a entendu dire que c'était une perte de temps et d'argent cette histoire, et pourtant vous m'envoyez là-bas et aux frais de l'entreprise ! Excusez-moi mais je ne comprends pas !