En signe de départ Hélios ramasse mon sac. Je regarde un peu partout pour être sûre de ne rien oublier, et direction le parking. La destination m'est inconnue, c'est sûrement mieux comme ça... Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'Alexeï pourrait nous retrouver. Mes sentiments sont flous à cet instant, un mélange de peur et de tristesse mêlés à de l'insouciance. J'ai peur, peur qu'il nous poursuive et vienne à bout d'Hélios ou de moi-même, je suis triste de tout quitter si rapidement et dans un contexte pareil, mais je suis légère d'être avec un homme que j'aime profondément. Tout cet univers m'attire irrésistiblement... c'est même peut-être malsain.
Arrivés dans le parking, Hélios m'ouvre de façon galante la portière, je me glisse à l'intérieur. Rapidement il fait le tour de cette voiture de sport et fait gronder le moteur, les pneus grincent sur le sol étrange des parkings souterrains. La ville défile sous mes yeux jusqu'à peu à peu disparaitre pour laisser place à la nature.
Pendant des heures nous roulons sans nous arrêter avec l'impression de nous enfoncer doucement dans la partie sauvage du monde. Un silence accompagne le trajet, je suis complètement perdue dans mes pensées. Par instants Hélios me regarde, inquiet de me voir aussi détachée, distante...
Après une après-midi entière sur les routes, un portail immense se dessine devant nous. Il est camouflé dans la dense végétation de l'endroit. Nous sommes dans une région rocailleuse. Une épaisse forêt vient cacher de petites montagnes en plein milieu. Je soupire de soulagement en pensant que la longue et interminable route prend fin, mais après avoir passé ce portail il nous reste encore une heure à faire. Une heure de trajet sur des routes qui deviennent progressivement de minuscules chemins dessinés sur le sol boueux de la forêt. Effectivement il faut le vouloir pour nous retrouver ici.
Nous nous arrêtons enfin, Hélios sort de la voiture pendant que je reste immobile à contempler cette splendeur ! Même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais pu imaginer qu'une maison pareille pouvait exister. La plus grande particularité de celle-ci c'est qu'elle est comme agrippée à une partie de montagne, comme suspendue dans le vide. Là où la voiture est garée, nous sommes au-dessus d'un vide colossal.
Je sors de la voiture et me dirige vers la porte d'entrée où Hélios m'attend. A la vue de l'intérieur je reste bouche bée. Une splendide et grande pièce ouverte donne sur de larges baies vitrées. La vue est incroyable, c'est comme une plongée en plein milieu de la nature préservée. Je m'approche des fenêtres et contemple le panorama. Hélios vient se tenir près de moi tout en regardant à son tour l'extérieur luxuriant de cette maison.
— C'est incroyable ici ! soupiré-je.
— Oui... Je viens ici très souvent, pour m'isoler et me ressourcer.
— Je comprends, on pourrait presque croire que nous sommes seuls au monde !
— Et l'endroit est parfaitement camouflé dans la verdure, idéal quand on veut rester discret.
— J'imagine...
Puisqu'il lance le sujet un peu malgré lui, j'en profite pour essayer enfin de connaitre les raisons de leurs différends.
— Hélios... Hier tu m'avais dit que tu m'expliquerais, alors ?
— Que veux-tu savoir ?
Il s'éloigne lentement de moi comme pour installer une distance entre nous.
— Tout ! Je veux comprendre, insisté-je.
— Je vais te résumer, tout expliquer serait trop long... Mais pour la faire courte, Alexeï était l'un de mes plus proches amis...
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Anastasie
Ma cà rồngDepuis quelques mois, Anastasie est hantée par des rêves étranges. Après avoir rencontré M. Larmanac, son patron, ces derniers prennent une autre dimension. Elle se rend à Sinestra afin d'enquêter sur une affaire non résolue. Sur place, les souven...