Chapitre 6 - Interrogatoire-

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Point de vue de Joyce :

      Il, il s'est transformé sous mes yeux. Il se tenait là, devant moi, sous la forme d'une créature effrayante. Un genre d'animal sauvage capable de me dévorer en une seule bouchée.

      Je confirme mes dires, un monstre, il est un horrible monstre. Je bats plusieurs fois des cils avant de me rendre compte qu'une main s'agite devant mon visage. Il s'agit de l'homme aux cheveux blonds qui vient de me sauver des griffes du loup-garou. Ses yeux bleus ne me semble pas inconnus. Je crois l'avoir déjà vu. À moins que, je ne sais pas, je ne sais plus.

– Il ne te voulait pas de mal. Articule t-il tout en essayant de signer ses dires.

      L'attention est bienveillante même si en réalité les signes qu'il fait ne veulent presque rien dire. Je ne réponds rien préférant me concentré sur lui. Je l'ai déjà vu, j'en suis sûr. Grâce à la lumière qu'il vient d'allumer, je peux distinguer les reflets dans ses cheveux. Ils sont blonds vénitiens.

Qui est-tu ? Je lui demande.

Osian, le lycan sur lequel tu as dormi la nuit dernière. Me répond t-il encontinuant de faire des signes avec ses mains.

Le quoi ?

Le lycan, je suis un lycan. Me répond t-il avec ses sourcils froncés.

Tu peux le répéter autant de fois que tu veux je ne comprend pas, tu es quoi ? Dis-je en commençant à perdre patience.

Je suis un mi-loup, mi-humain. Je te défends de me réduire à un loup-garou comme tu l'as fais avec Kieran. M'explique t-il en exagérant les mouvements de ses lèvres, je me retiens de rires face à ses mimiques.

Pourquoi ?

J'ai pas le droit de t'en parler. Disons juste qu'ils font partie des méchants de l'histoire. Dit-il en haussant ses épaules.

Au même titre que toi, l'autre clébard et ceux qui veulent me tuer, non ?! Dis-je en forçant sur mes cordes vocales, si bien que je crois les sentir vibrer dans ma gorge.

Bon écoute, tu as le droit de croire ça mais les loups-garous, eux, sont vraiment des méchants. Nous on est plutôt des gentils méchants. Dit-il en grimaçant, tirant sa bouche sur le côté gauche.

      Je ne poursuis pas cette discussion. Elle ne mène nul part. Comment peut-ont qualifier des créatures censées n'être qu'imaginaires, tuant une innocente et kidnappeur, de « gentils méchants ? » Il se fout vraiment de ma gueule. Au moins, sous sa forme de loup, il racontait pas des conneries pareilles !

      L'individu sort de la pièce après un long silence. Il se trouve juste derrière la porte, je peux encore sentir son odeur. Depuis quand je possède cette capacité d'odorat ? Que m'arrive t-il ?

      Le temps ne passe pas. Je tourne en rond, ressassant la même image en boucle. Son corps inerte, son sang s'écoulant sur le carrelage de la cuisine. Son visage sans l'ombre de vie. Pourquoi ?

      L'odeur de patchouli me chatouille les narines. Le parfum se fait de plus en plus présent. Elle est de retour. Cette femme mystérieuse disparaissant dans des flammes blanches. Je me prépare psychologiquement à la voire apparaître de la même manière lorsque la porte s'ouvre.

      Elle s'avance d'un pas lent vers la porte de ma cellule. Sa prestance impose le respect pour sa personne. Elle respire la confiance en sois par sa grandeur. Ses yeux d'un bleu éclatant illumine son visage qui lui est mis en valeur par ses longs cheveux blonds.


Elzengarde TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant