STAR IN SPITE OF HIMSELF || L.S.

IX

7 décembre 2016
Harry Styles

L'épaisse couette sur mon corps me réchauffe et me réconforte dans mon sommeil. En tout cas cela dur peu, ma sonnerie de téléphone me sort de cette atmosphère apaisante. J'entrouvre les yeux avec difficulté et regarde qui peut bien avoir l'idée de m'appeler à quatre heures vingt-huit de la nuit. Louis. Nan mais il veut quoi ?! Si c'est encore l'une de ses crises existentielle je l'envoie se faire foutre parce que mes neuf heures de sommeil emphatisent sur son baratin. Je décroche tout de même. Au début je n'arrive pas à déchiffrer ce qu'il souhaite me dire, j'entends seulement des mots mâchés entre de grandes respirations haletantes et des sanglots insurmontables. Oula, c'est que ça doit être une sacrée crise. Finalement au bout d'une trentaine de secondes il arrive à parler dans une dialectique que je comprends.

- Je...Elle est partie...Il arrive à peu près à dire avant de repartir pleurer ses grosses larmes.

- J’ai pas ton temps Louis, arrête de faire des énigmes il est même pas cinq heures du mat là.

- Elle est partie, Hazza...

- Mais qui !? Je commence à l'engueuler malgré mon état endormi.

- Maman est partie Haz.

Je crois avoir mal compris, sûrement à cause du réveil brutal, je rigole un peu par instinct de nervosité. Rire qui se stoppe tout autant que mon cœur lorsqu'il répète ces mêmes mots une deuxième fois. Mes yeux regardent dans le vide, grands ouverts. J'entends sourd, comme si un bourdon s'était faufilé tout près de mes tympans. Les larmes elles aussi sont tellement sous le choc qu'elles n'osent sortir de mes orbites.

- Louis...

- Oui ...?

- T'es où ? Et Jay ? Jay elle est où ? Il s'est passé quoi ? Dis-moi tout Lou, j'arrive.

Mon sang froid prend le dessus face à la situation, je pourrais pleurer toutes les larmes de mon corps mais pas maintenant. Je dois m'occuper de Lou, de tout ce qu'il est incapable de faire à cause de ses émotions chamboulées. On a toujours fonctionné comme ça, lui le sanguin, moi le calme. Je dois m'occuper de Lou et de sa famille.

Il me raconte qu'ils sont à l'hôpital de Manchester, que lui et Lottie sont encore dans la chambre avec Jay, éteinte, sur son lit de mort. Il me dit aussi que Mark est avec les plus petites, qu'elles n'ont pas à voir cette scène à leur âge, qu'elles doivent avoir comme dernière image de leur maman celle d'une femme qui rit avec ses enfants. Louis m'indique également le numéro de la chambre, à quoi je lui réponds que je fais au plus vite.

Je peux être à Manchester seulement dans deux heures trente avec le train puisque je suis actuellement à Londres. Cela m'embête mais je ne peux pas aller plus vite que la lumière. J'envoie vite fait un message à Louis, lui disant que je ne pas être à l'hôpital avant sept heures.

Louis Tomlinson

C'est un cauchemar. Ma vie est un cauchemar. Maman...Maman n'est plus là, elle est décédée, elle est partie. C'est fini. Je ne sais pas quoi faire, quoi dire, je suis juste totalement déboussolé et ce que je voudrais faire tout de suite maintenant c'est de courir me réfugier dans ses bras pour qu'elle puisse me rassurer en me caressant les cheveux. Sauf que non, c'est impossible. Redonnez-moi ma mère s'il vous plaît...

Je suis le grand frère, celui qui devrait réconforter sa famille, faire l'homme fort, pleurer mais pas vraiment. Voilà ce que je suis supposé être dans cette société. Or non, je suis finalement en ce moment tout l'inverse, ma tête enfouie dans le cou de Lottie qui pleure aussi mais qui reste tout de même beaucoup plus calme que moi. Comment elle fait ?  Je m'attendais au décès de maman, elle était souffrante et le courage ne guéri pas tout. Mais qu'elle nous laisse maintenant, ça, je n'aurai jamais voulu y croire.