VII

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par alex_crge

par @alex_crge

24 novembre 2016
Harry Styles

Jeff m'a proposé qu'on se retrouve aujourd'hui pour une nouvelle session studio. Il en a un chez lui ce qui est très pratique. Sincèrement, j'ai accepté sans aucune hésitation. Oui évidemment, je veux continuer à écrire mon album puisque c'est un projet qui me tient énormément à cœur. Mais...même si j'ai honte de l'avouer, je ne fais que penser à Louis depuis l'autre jour. C'est vrai que je lui ai mal parlé, ce serait incorrect de dire l'inverse. Il est bloqué là dans ma tête, et son fils aussi. C'est un gentilhomme et je ne pourrais jamais lui pardonner pour son comportement de gamin. Louis est un enfant dans l'âme et le sera à jamais, personne ne peut y remédier. Or oui et encore oui je ne peux quand même pas enlever le fait qu'il peut être une vraie douceur avec ceux qu'il aime. D'ailleurs son amour envers moi est aveuglant.

Il doit sortir de mon esprit. Je ne comprends pas pourquoi cette simple dispute me perturbe autant. Ce n'était rien, j'ai été clair et il l'a compris, rien de plus. Mais à cause de moi il n'a pas eu le droit de parler, je ne lui ai pas laissé son mot. Je ne suis pas un méchant et j'avoue que j'ai agi comme un con sur ce point-là. J'ai le droit à l'erreur mais ça, c'était mal.
Je ne sais pas pourquoi je fais ça, c'est presque naturel et je déteste ça. Mes mains agissent seules, laissant mon cerveau dans un trou noir d'incompréhension.

Moi
Coucou Louis, désolé pour l'autre jour
j'ai été stupide. Je me suis énervé sans
penser à ce que tu pouvais ressentir.
Tu voulais me dire quelque chose
et je ne te l'ai pas laissé m'en parler.

Je verrai bien ce qu'il ose me répondre, sûrement un message répugnant tellement il sera rempli de petites attentions charmantes. Je le sais parce qu'on a quand-même été cinq ans en couple avec Louis. Personne ne peut le connaître mieux que moi. Je sais ce qu'il va croire que souhaite qu'on se réconcilie et va être tel un gentil petit toutou à son maître. Au fond ça me fait un peu de peine. Tellement il n'a rien dans sa vie, il reste attaché à son passé.

Mais voilà mon message envoyé je ne peux pas retourner en arrière. Je décide d'arrêter d'y penser et de réellement me concentrer sur ce qui m'anime positivement, ma musique. Avec Jeff on a déjà fait beaucoup de compositions et j'en ai retenu pour le moment au moins une pour les tracks finales du l'album. Je l'ai appelé Kiwi. C'est un style assez pop-rock et franchement elle m'est venue comme ça. J'aime bien l'énergie qu'elle dégage. Je pense sincèrement que le public l'aimera bien, peut-être même autant que moi.

- Nan je pense vraiment que le meilleur rendu c'est celui où la high note se fait sur la fin de la phrase. Si tu la fais ici il y aura un manque de profondeur. Ça fera bizarre.

- Ouais bien sûr je suis d'accord mais ça me dérange qu'il y a rien à ce niveau-là du couplet. On ne peut pas essayer de la placer aux deux endroits ? Avec la basse t'as une résonance qui pourra peut-être fonctionner.

Concrètement je ne sais pas depuis combien de temps je suis assis sur ce tabouret devant la plaque de mixage et les multiples ordinateurs mais mes yeux commencent à vraiment être irrités. Deux heures vingt-trois du matin. Wow, je comprends pourquoi mon corps réclame son lit. En regardant mon téléphone pour l'heure je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'œil à mes notifications au cas où Louis y aurait répondu. La surprise m'envahit quand je comprends qu'il ne m'a pas répondu. Ce n'est vraiment pas dans ses habitudes, surtout que j'ai envoyé le message dans la matinée.

Il a dû peut-être mal le prendre, or j'ai été aimable. Non non, ça doit certainement être qu'il n'avait une minute à lui à cause de Freddie. Je crois qu'il était encore chez sa mère aujourd'hui. Enfin je ne sais pas vraiment, je l'ai compris en écoutant d'une oreille curieuse la discussion de Mark et Lottie l'autre jour. Et puis merde pourquoi ça me préoccupe tant ?

- Bon. Désolé Jeff il se fait tard j'arrive plus à réfléchir correctement. Tu me dis quand tu es libre pour qu'on se retrouve. Je ne peux juste pas demain, j'ai déjà des choses de prévues. Je dis à mon ami en me levant du tabouret pour aller récupérer ma veste et mon sac. Tu m'envoies un message, ça sera plus facile.

On se dit les dernières formalités des salutations et je m'éclipse du studio. Normalement, j'aurai pris un vélo jusqu'à chez moi, je ne suis pas vraiment métro. Il y a trop de monde et puis je me ferai arrêter toutes les secondes pour faire une photo ou un autographe. Ce soir, ou ce matin je devrai plutôt dire, je prends un Uber. Plus tôt je serai sous ma couette mieux ça sera.

Trois heures trente-huit. Je tourne et me retourne dans mon lit. Je n'arrive pas à trouver le sommeil. Pourquoi Morphée ne veut-il pas venir me bercer ? Le problème c'est que cet éveil me fait cogiter. Je réfléchis bien de trop que mon crâne va exploser, je peux le sentir. Je me lève, il me faut un verre d'eau. Dehors, la pluie s'abat sur les toits de Londres et si parfois elle me réconforte, maintenant elle me rend morose. Son doux bruit sur les ardoises noires fait couler sans même que je ne m'en rende compte, une petite larme le long de ma joue. De la nostalgie ? Peut-être bien. Cette larme elle est possiblement là car je me rappelle de ce jour-là il y a quelques années. Ça devait être en décembre 2011 et le ciel pleurait des litres de larmes. Il était tout aussi triste que moi. Je n'allais pas bien mais Louis était près de moi, il me serrait fort dans ses bras et ça faisait me sentir en sécurité. Puis après avoir regardé une nouvelle fois par la fenêtre il m'avait fixé dans les yeux en me disant d'une voix si douce et basse que la souris dans son trou l'aurait entendue : « Je t'aime tel la douce pluie et rien au monde ne pourra me tirer des insomnies de ton regard, car à mes yeux, c'est toi la plus belle des pluies. » Je lui avais souri parce que c'était certainement la première fois de ma vie qu'on me disait quelque chose d'aussi charmant et aimant. Puis, je l'avais encore plus serré dans mes bras en enfouissant ma tête dans son cou et lui disant à quel point je l'aimais.

Or c'était au commencent, les jours étaient beaux, notre amour pur et on ne souciait pas de l'avenir parce qu'on tout simplement heureux temps qu'on était ensemble. Sauf que maintenant tout est fini car tout était compliqué.

Malgré tout, après un verre d'eau fraîche je finis par tomber dans les abysses du sommeil, bercé par la pluie rebondissant toujours aussi ardemment sur le toit.