XVII

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25 décembre 2016
Louis Tomlinson

Midi. Je me réveille. J'ai vraiment dormi comme une masse. Alors que je suis encore allongé, enveloppé dans mes draps je prends mon téléphone que j'avais laissée sur ma table à chevet. J'ai reçu plusieurs notifications dont des messages pour me souhaiter un bon Noël. Dans mon répertoire je me rends compte du message que je n'ai pas envoyé à Harry. Ce message si idyllique, assez cheesy. J'efface tout ce que j'ai pu écrire hier, presque honteux des émotions que j'ai pû ressentir à ce moment là. Je ne veux pas lui envoyer ce message plein de sincérité mais je ne veux pas non plus le laisser en remis, dans le flou. Normalement c'est toujours moi qui attends ses messages en retour et je sais que cette sensation est l'une des pires que l'être humain puisse ressentir. Je ne veux pas lui infliger cette peine. J'écris, à la place, un message très simple, mais efficace et gentil.

Après cela je ne sais pas vraiment quoi faire. C'est vrai, je suis seul chez moi un jour où je serai normalement supposé être en famille à rire, c'est nul. Mais je n'ai pas envie d'être l'un de ces piteux gars qui restent au lit toute la journée. Pas aujourd'hui. Il faut que je me reprenne en mains et je ne pensais pas refaire ça un jour parce que mon Dieu, qu'elle horreur, mais je reprends mes baskets de courses au fond du placard. Elles sont un peu poussiéreuses, la dernière fois que je les ai utilisé c'était pendant One Direction. J'enfile un jogging et une veste et je sors courir. Courir, moi ? On dirait une bonne blague, même moi ça dépasse mes pensées. Mais bizarrement, ce mélange de froid sur ma peau et de chaleur extrême dans ma poitrine me fait un bien fou. Les rues sont quasiment vides, les magasins tous fermés. J'ai l'impression d'être dans l'un de ces films catastrophe où il n'y a qu'un survivants et que ce survivant, c'est moi. La neige commence de nouveau à tomber, des flocons se déposent sur le bout de mon nez et ça me fait éternuer.

Je cours pendant au moins une heure et demie, parcourant les parcs de Londres. Tout est calme, posé, figé parfois même. Au bout de ce long moment de décompression, je rentre finalement chez moi. Mes muscles sont endoloris mais me remecient sûrement. Je file sous la douche. Une douche chaude et réconfortante, mes muscles se détendent et ma respiration se stabilisent à un rythme lent. Sentant l'eau ruisselée le long des courbes de mon corps fin, je ferme les yeux. J'apprécie le moment. Le moment qui se transforme rapidement en un flashback.

25 décembre 2012

Harry et moi ne sommes ni aller chez ses parents, ni chez les miens. C'est certainement la première et la dernière fois qu'on ne sera pas avec nos familles au moment des fêtes de fin d'année, mais on voulait être tranquille, juste nous deux.

On est encore sous les couvertures, serré l'un contre l'autre en cuillère. Je suis la grande cuillère. Du bout de mes doigts je caresse son épaule en embrassant tendrement le haut de son dos. Sa peau est soyeuse et douce. Ce serait un crime que de la lui abîmer. Aucun de nous ne parle, quoi que bien éveillé. Nous sommes juste peau contre peau, nos respirations synchronisées. Ses boucles sont emmêlées, désordonnées, indisciplinées et ça lui donne cet air si involte et innocent à la fois. C'est comme un ange. Mon ange.

25 décembre 2016

Je sors de mes pensées soudainement. Ne savant pas vraiment pourquoi ceci — ce moment si banal — m'a traversé l'esprit, ni pourquoi il est remonté à la surface maintenant. Ce que je sais, c'est que j'ai un sourire idiot dessiné sur le visage. Les pulpes de mes doigts fourmillent comme si j'avais touché la peau d'Harry quelques secondes auparavant. J'ai envie de le revoir lui et ses yeux verts ; lui et ses boucles vagabondes ; lui et son sourire de charmeur ; lui et ses grandes mains  délicates ; lui et ses tatouages ; lui et lui tout entier avec ses qualités et ses défauts. J'ai l'impression de ne plus avoir les idées claires, d'être comme un fou en cage. Je veux le voir, je pourrais, ce n'est pas comme si je n'avais pas le droit de lui envoyer un message comme quoi je veux le revoir. Je suis juste effrayé des répercussions possibles.

Après ma douche je tourne en rond. Dois-je oser ? Dois-je freiner mes ardeurs ?  Je ne sais pas quoi faire. Je me ronge les ongles, regarde mon téléphone toutes les minutes pensant désespérément que ça va m'aider à faire un choix. J'ai l'impression d'être un gamin de quinze ans qui ne sait pas comment aborder son crush. C'est si stupide comme situation.

Harry Styles

Il m'a donc enfin répondu après onze heure de remis, c'est un simple "Merci beaucoup, ça me touche. Joyeux Noël Harry". C'est trop formel, trop simple, trop tout sauf Louis. Je ne dirais pas que je suis agacé puisque ce n'est pas le cas...au contraire j'ai un sentiment d'inquiétude. Pourquoi d'un coup devient-il un homme formel alors qu'il était celui qui exprimait le plus son amour et sa dévotion envers moi ? Je laisse cette nouvelle de côté, je suis déjà bien assez occupé.

Ce soir je retourne sur Londres alors je fais mes sacs et mets au sale mes draps avant de prendre une dernière tisane avec ma famille avant de partir. On parle de tout et de rien, que maman était contente de nous avoir nous, ses enfants, près d'elle et tout un tas d'autres choses. Cependant je ne peux pas faire abstraction du regard de Gemma posé sur moi depuis qu'on s'est assis dans le salon. Ce n'est pas un regard méchant, bien au contraire. Et puis Gem' n'a jamais été méchante après personne et encore moins moi. Mais je ne sais pas, j'ai l'impression qu'elle essaie de lire en moi, de trouver des réponses à des questions que seul elle connaît. Au bout d'une dizaine de minutes je brise le malaise et la regarde dans le blanc des yeux avec un petit sourire, espérant qu'elle se décide enfin à dire ce qu'il se passe dans son esprit. Et ça fonctionne.

- Harry ? Je peux te poser une question ? Elle me demande gentiment, sa tasse entourée de ses deux mains.

J'acquiese.

- Depuis hier soir t'as l'air étrange...un peu ailleurs. Et ce encore plus depuis notre promenade de ce matin. Il se passe quoi Harry ? Elle a vraiment un regard inquiet avec un petit sourire aux lèvres pour se rassurer elle-même.

À cette question j'ai l'impression que le temps s'est figé. Mon pouls est rapide, j'entends mon coeur battre fort, à croire qu'il va en sortir de ma poitrine. J'espère malgré tout de rester calme. Seulement maman et Gemma sont dans le salon avec moi, je me sens en sécurité. Il y aurait eu Robin et Michal je n'aurais peut-être rien dit, mais je sais que là je peux m'exprimer sans crainte de rien. Ce sont les deux femmes de ma vie.

Je baisse les yeux, regardant le liquide orangé dans la tasse en porcelaine blanche aux fleurs bleues et soupire.

- D'accord... Je... C'est par rapport à Louis. Je balbutie.

- À Louis ? Me demande ma soeur d'un air intrigué alors qu'elle hausse un de ses sourcils

- Oui. Ça vous paraît peut-être insensé. Pour moi ça l'est, insensé. Je le déteste, je le déteste vraiment et vous le savez toutes les deux. Il m'a fait du mal et j'ai souvent voulu son malheur depuis...ce soir là. Mais...je ne sais pour quelles raisons quelque chose m'attire chez lui...Je...depuis le décès de Jay, je ne sais pas si je le prends en pitié, mais j'ai envie d'être gentil avec lui, parfois même j'ai l'envie de le voir. Et je...je ne sais pas...Je lui ai envoyé un message pour son anniversaire hier. Ça va vous paraître bête mais il n'a pas répondu de suite. Ça m'a pas plu. J'ai pas aimé ça du tout. Je lui avais dit de gentils mots et je...j'attendais avec impatience sa réponse. Et quand il m'a répondu c'est un pauvre petit merci tout simple. Et je...je ne sais pas...J'ai peur d'être en train de retomber amoureux.


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Hi ! Navré, ça fait bien longtemps que je n'ai pas posté, j'étais très occupé.

Malgré tout j'espère que vous appréciez toujours l'histoire :)

Je vais essayer de poster un peu plus souvent !

Alex

STAR IN SPITE OF HIMSELF || L.S.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant