Chapitre 45: Jugement et banissement

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Les épaules de Susanne, équipée de son impressionnante armure en or se détendent.

- C'est terrible de devoir mettre mes frères à l'ombre pour une histoire de pouvoir.

- Nous ne sommes pas responsables de leur façon d'agir. Lui dit Tobias.

- J'ai de la peine pour lui.

Tout le monde se tourne vers moi, étonné.

- Il voulait que rien ne change et que les choses se remettent dans l'ordre. Mégane, est-elle légitime ? Et Lucas ? Qui l'a décidé ?

- Personne n'a choisi qui devait régner. Pour l'instant le meilleur choix est Lucas. Il a eu la puissance de terrasser le dieu père en lui retirant ses pouvoirs et en lui effaçant la mémoire. Chose qu'aucun d'entre nous n'est capable de faire. Me répond Tobias.

- Que va-t-on faire de moi ? Je demande.

- Nous te protégerons jusqu'à ce que Lucas atteigne la majorité. Me répond Tobias.

- Je ne veux plus fuir. Tout ce que je veux, c'est rentrer chez moi. Dis-je en lançant un regard peiné à Logan.

Celui-ci s'approche de moi et me prend dans ses bras. Je me laisse aller contre lui, soulagée de sentir la chaleur de son coprs contre le mien. Il m'embrasse le sommet du crâne.

- N'y a-t-il pas un autre moyen de conserver ce pouvoir ? Demande t-il à son oncle et sa sœur.

- S'il y en a un, nous le trouverons. Me dit Susanne en me souriant faiblement.

- Je ne veux pas non plus faire faux bond à Theon et Natan. Dis-je ressentant soudain du remords.

Je me sentais égoïste de vouloir profiter de ma vie tranquille avec mon mari au lieu de protéger le pouvoir de mon neveu. Susanne secoue vivement la tête et prend mes mains dans les siennes.

- Ils comprendront, ne t'inquiètent pas. Tu n'as pas à porter le poids du monde sur tes épaules.

J'acquiesce, pas très convaincue. Une boule de stress restait tout de même coincée au creux de mon ventre.

- Que fait-on ? Demande Alexandre.

- Nous devons nous occuper de Mégane. Tant que nous lui laisserons des libertés, elle tentera par tous les moyens de récupérer ce qu'elle pense lui revenir de droit. Lui répond Tobias. 

Il y a bien longtemps que je n'étais pas venue à l'Olympe. Avoir vécu sur l'île me confortait dans l'idée que ça ne m'avait pas du tout manquée. Voire la déesse mère ne m'avait pas manqué non plus. Elle entra dans la pièce, la tête haute et le regard hautain. Elle respirait l'hypocrisie et la méchanceté. Elle me lance un regard, les lèvres pincés, puis détourne le regard vers Susanne, Marcus et Tobias qui présidaient à l'autre bout de la table.

- J'imagine que tu sais pourquoi tu es ici mère. Lui dit Susanne.

- Je n'ai pas de temps à consacrer aux bâtards de mon mari. Et mon unique enfant ne m'a jamais soutenu. Lui répond Mégane.

- Je suppose que tu es aussi au courant que notre père est mort. Tué par Miguel. Lui dit Susanne en faisant abstraction de son commentaire haineux.

- Bien sûr que je suis au courant. Rétorque la déesse mère en croisant les bras.

- Nous savons ce que tu as fait et tenté de faire, Mégane. Tu sais ce que cela encoure. Lui dit Marcus.

- Je n'encours rien, je suis la souveraine légitime. La femme de David. Le seul qui pourrait prétendre au trône est mon fils légitime Alexandre. Mais il m'a tourné le dos, comme vous tous. Peste Mégane, le ton autoritaire.

- Tu ne l'es pas. Seul celui qui fut capable de détrôner le dieu père peut prétendre au titre. Et ce n'est pas toi.

Mégane ricane. Un rictus déforme son visage. Elle tourne la tête vers moi et me fusille du regard.

- J'ai su dès que j'ai posé les yeux sur toi que tu étais sa marraine. Ton filleul n'est qu'un petit avorton incapable d'aligner deux mots l'un derrière l'autre. Vous êtes tout le fruit de ses trahisons et vous siégez là, comme si de rien était. Vous me dégoûtez.

- Cesse des remontrances Mégane, tu es accusé de haute trahison et tu en paieras les conséquences. Tonne Tobias, las des jérémiades de sa belle-sœur.

- Je n'ai trahi personne. Dit Mégane en levant le menton.

- Tu as fait assassiner ton mari, blessé l'un d'entre nous et tentative d'enlèvement. Pour couronner le tout, tu as conspiré contre la royauté et ça équivaut à une peine capitale. Énumère Susanne, le regard sévère.

Mégane ne répond pas. Elle savait qu'elle ne pouvait rien faire contre la justice elle-même.

- Je veux choisir ma mort. Dit-elle dignement.

- Nous n'allons pas te tuer. Tu reste la déesse mère, même si tu hais tes enfants, tu seras installée bien au chaud dans un endroit que tu chéris depuis toujours. Lui dit Tobias, le sourire mauvais.

Le visage de la déesse se décompose.

- Tu es condamné au Tartare à partir de maintenant. Annonce Tobias en claquant des doigts.

- Non, tu ne peux pas faire ça ! S'exclame la déesse mère.

- Oh que si, je peux. Lui répond Tobias.

Natan apparaît soudain, les mains dans les poches adossé au mur. Ses ombres léchaient ses épaules désireuses d'avaler sa prochaine victime. Il était fascinant et terrifiant à la fois. Ses ombres ne me faisaient pas peur, elles m'avaient protégé lors de la bataille aux Bermudes. Elles m'avaient ramené à la vie en tant que déesse, muse et femme de Logan.

Aujourd'hui, elles étaient synonymes de mort.

- Natan, à toi l'honneur. Lui dit Susanne, annonçant la fin du procès de la déesse mère.

Mon beau-frère sourit. Ses ombres se développent et s'étendent à travers la pièce. Elles passent devant Logan et moi, le caressant le visage au passage. Un toucher plein de douceur. Puis elles ondulent vers Mégane qui hurle de terreur. Elle tente de se téléporter, mais les ombres l'attrapent à temps, l'enveloppant comme les serres d'un aigle.

Elle se débat en nous injuriant de tous les noms d'oiseaux possibles. Puis elles disparurent, emportant Mégane avec elles. Natan quant à lui, resta là, toujours adossé à son mur.

- C'est fini. Dis-je à moi-même. 

La protégée D'Apollon Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant