Le Prince Immortel (TOME 1)

CHAPITRE 30

L'odeur de la vanille imprégnait ma chemise blanche. Le parfum d'Amira n'allait pas me quitter de la journée. Elle semblait heureuse depuis qu'elle m'avait retrouvée.

Ce matin, elle avait pénétré mon appartement, les clés en main. Elle s'était justifiée grâce à Egdar, qui lui avait donné le trousseau dans la nuit.

Elle dansait sur le chemin de l'école, m'attrapait le bras pour me faire tourner sur moi-même. Dès que nous avions quitté mon appartement, elle avait insisté pour porter mon sac de sport.

Pourtant, dans le ton de sa voix et sa façon de s'exprimer, elle portait une certaine inquiétude. Elle m'avait sauté dans les bras, avec douceur et quelques larmes sortirent de son visage. Elle niait alors que ses émotions la trahissaient.

Ma reprise était synonyme de cours en extérieur, Andrew et ses tours de terrain. Notre première destination de notre longue journée était les vestiaires.

Amira prit les devants et poussa la porte des vestiaires.

Plusieurs étudiantes se changeaient, notamment les Jumelles qui me sourirent. La salle plongea dans un silence dérangeant.

Notre Expédition avait fait écho à l'intérieur de notre établissement et notamment, depuis qu'une élève avait rencontré Julia. Mon prénom n'avait pas été mentionné mais le résultat de notre travail devait remonter dans l'ensemble des écoles pour que nous soyons prêts à attaquer.

De plus, les étudiants baignaient dans la crainte et l'inquiétude. L'annonce de son retour frappait le monde entier. Le hall de l'école portait des affiches avec d'un homme sans visage dont les journalistes profitaient de cette occasion pour mettre les gros titres et attirer les curieux.

Une grande blonde s'approcha de moi. Mon t-shirt de sport entre mes mains, je fronçais les sourcils dans sa direction.

Elle me regarda pendant quelques secondes puis je suivis son regard. L'inconnue semblait obnubilée par le bandage que je portais à mon estomac. La blessure que m'avait infligée Julia était du passé – la cicatrice était encore rosâtre et fragile et je devais garder une certaine protection.

— C'est vraiment une mode ces bandes, déclara-t-elle en souriant.

— Pardon ? Répondit Amira en se mettant devant moi. Tu n'as pas entendu l'Expédition qui nous a valu plusieurs morts ?

— Vous êtes des minables, souffla l'inconnue en prenant le visage de mon amie entre les mains.

Le visage d'Andrew passa l'encadrement de la porte. Plusieurs étudiantes sortirent et d'autres se cachèrent derrière leurs vêtements.

— On se dépêche s'il vous plaît, cria le chef de l'Armée Blanche.

Andrew laissa la porte ouverte.

La blonde recula pour rejoindre les autres à l'extérieur qui commençaient déjà, les premiers tours de terrain.

Amira prit une grande inspiration avant d'enfiler son t-shirt.

— Encore une nouvelle, souffla Amira. Elle n'a pas conscience des choses, ne t'embête pas.

Mon amie tira sur sa fermeture éclair de son sweat puis elle sortit du vestiaire.

Les bandes de mon estomac imbibaient ma transpiration. En file indienne, nous sautions des obstacles toujours plus hauts au fur et à mesure de notre course. La blonde me regardait avec mépris et se mettait au même niveau que moi.

Depuis son départ, je n'avais pas eu de nouvelles d'Egdar. Il était parti précipitamment. Mon cœur frappait dans ma cage thoracique. Je n'arrivais pas à savoir si je l'aimais ou si sa beauté d'Ange me jouait des tours. Je n'arrivais pas à faire de discernement.