À la recherche de Théodore ✨

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Dans ma peau d'humaine, je me sens prête à le retrouver.
Mais, sans pouvoirs y parviendrais-je ?

Je me suis longtemps appuyée sur eux. Alors, vous vous en doutez je ne sais rien faire sans. Je me sens vulnérable, à découvert, complètement nue.

J'erre dans Orjad totalement perdue et déboussolée par le monde autour. Épuisée, je finis par m'écrouler de fatigue dans une petite prairie isolée. Retrouver Théodore n'allait pas être tâche facile. Puisse les dieux me prêter la force.

À Vir : point de vue de Théodore :

Les travaux avançaient extrêmement bien. Peu à peu, la ville reprenait des couleurs. Elle retrouvera de sa superbe d'autrefois.

J'aidais autant que je le pouvais les ouvriers à reconstruire les bâtiments. Entre coups de marteau, par ci, et du rabotage de bois par là. Dès qu'il y avait une pause, je repensais à elle. Seulement à elle. Traitez moi de fou, si vous le désirez. Mais je n'y pouvais absolument rien. Encore et encore elle m'obsédait cette silhouette dans le ciel.

Je tentais de mettre à profit mes talents de dessinateur pour me remémorer ce visage. Mais toujours sans succès...

Dans la vallée : point de vue de Estrella

La nuit allait tombée. J'avais cherché toute la journée, et rien. Aucune trace de Théodore nulle part. Comme si, jamais il n'avait existé. Peut-être même l'avais-je rêvé ? Inventé de toute pièce.

Il fallait se rendre à l'évidence ma rencontre idyllique, ne se ferait certainement pas aujourd'hui. Je devais rentrer au château. Si ce n'était pas aujourd'hui. Ce serait demain.

Je me dirigeais mollement vers la route songeant au fait que j'allais devoir marcher longtemps pour rentrer.

Quand soudain, un cheval tirant la calèche de Morgane vint s'arrêter devant moi. Normalement, j'aurais dit que je rentrerai en me téléportant. Mais, toute humaine que j'étais. Je ne pouvais même pas en rêver.

Alors, le cocher descendit pour m'ouvrir la portière. Fatiguée comme je l'étais. Je n'avais guère besoin d'autant de cérémonies. Tout ce que je voulais, c'était prendre un bain puis m'endormir pour essayer de calmer la frustration de ne pas revoir Théodore. Mon Théodore...

Durant, le trajet je finis par m'endormir encore. La route semblait infinie. Brusquement, la calèche se stoppa me réveillant au passage.

_Que se passe-t-il donc Daniel ? Dis-je.

_Oh, 3 fois rien madame. Vous pouvez vous rendormir j'ai le contrôle de la situation. Me répondit Daniel sereinement.

Point de vue de Théodore :

Sur le chemin du retour au palais, Hermann avait malencontreusement effrayé le cheval fort craintif d'une calèche qui venait dans le sens opposé. L'animal avait réussi à se détacher et s'était enfui dans la forêt.

_Là je dis bravo, messieurs. Je vous tire mon chapeau. Dit alors ironiquement le cocher. C'est du joli tout ça !

_Je vous prie de bien vouloir m'excuser monsieur. Dit poliment Hermann.

_C'est facile de s'excuser. En attendant ça ne ramènera pas le cheval. Reprit le monsieur exaspéré.

_Que se passe-t-il donc, Daniel ? Dit une douce voix venue de l'intérieur de la calèche.

_Oh, 3 fois rien madame. Vous pouvez vous rendormir j'ai le contrôle de la situation. Répondit plus tendrement le cocher désagréable.

_Un instant, je vais vous le ramener. Attendez moi là. Dis-je songeant à la demoiselle dans la calèche.

Le coin n'étant pas le plus sûr de tous. Je ne pouvais pas les laisser là sans protection. Ce ne serait pas convenable. Je chargeais Hermann de veiller sur eux en attendant que je retrouve et ramène l'animal apeuré.

Il faisait sombre dans cette forêt, il ne pouvais pas être allé bien loin effrayé comme il était. Sa seule alternative aurait été de se réfugier dans la clairière. Alors je m'y rends. Sans surprise, il est là.

J'aurais dû demander son nom.
Ça m'aurait permis de lui parlé. Je ne cherche pas à l'effrayer d'avantage.
Très doucement, je descends du dos de Flavio. Ainsi, j'avance vers lui sans gestes brusques.

_Du calme mon grand. C'est fini maintenant. Tu as eu peur  ? Calme toi. Aller, là ! Dis-je lui caressant la crinière. C'est fini. Tout va bien. Là, là. Tout doux.

Il ne résiste pas, et me laisse faire.
Oui, je suis un chuchoteur.
Je parlais aux chevaux. Comme mon grand père et son père avant lui.

Il m'avait appris à les comprendre. Me léguant son amour pour eux. Le plus beau des présents... De retour à la calèche, je le rend au propriétaire.

_Il est là... Dis-je. Tenez le bien cette fois.

_Merci à vous. Répondit Daniel enfin poli.

_Comment s'appelle-t-il ? Le questionnais-je.

_Sucre d'orge, dit la voix douce du début.

Point de vue de Estrella

Je descends de la calèche réalisant que nous étions restés planter là depuis trop longtemps.
Dès qu'il me vit, Daniel se jetta à mes pieds pour s'excuser du retard que nous prenions pour arriver au château.

_Mais que fais-tu là ? Relève toi donc, ne m'embarrasse pas ainsi. Dis-je. Que se passe-t-il ?

L'un des deux hommes lui tendait les rênes de Sucre d'orge, il avait sûrement dû s'enfuir encore, craintif comme il était. Ce jeune homme dégageait une aura douce. Bien qu'humaine, je pouvais encore percevoir les auras.

Un nuage noire vint et recouvrit la lune, nous plongeant dans la pénombre. Il voulait savoir comment s'appelait Sucre d'orge. Alors je le lui ai dit. Sûrement un chuchoteur.

Dans les histoires de mère, il existait sur terre des hommes d'une nature si douce qu'il pouvait communiquer avec la nature. À suffisance, je comprenais que ce tendre personnage pouvait bien être un chuchoteur.

_Merci. Répondit-il la voix chargée de reconnaissance pour ce simple nom.

_Je vous en prie. Dis-je surprise.

J'entre dans la calèche, et me cale confortablement dans le siège.
Alors, voilà je ne reverrai vraiment pas Théodore aujourd'hui. Quand Daniel eut fini d'atteler de nouveau Sucre d'orge, nous reprenions notre chemin. Les deux hommes également s'en allèrent.

Hello guys ! Ne m'en voulez pas qu'ils se croisent sans se voir ! Qui avait dit que ce serait facile ?
Restez avec moi pour la suite.

La fille des AstresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant