Mère disparue, mère tant aimée✨

18 1 2
                                    

Oliver parti, je prends sa Vicky dans mes bras et la porte jusqu'à l'entrée du palais. Tout de suite, mon prince court vers moi, inquiet de l'état de sa petite sœur. Il m'examine rapidement de ses yeux bleus électriques, s'assurant que j'allais bien et me la prend des bras.

Très vite, Théodore la transporta dans ses appartements et le médecin de la cour vint l'examiner également. Elle n'avait rien, juste une crise d'anxiété, un peu comme moi quand j'ai vu Théo.

Suite à tout cela Théo m'informa que le roi désirait s'entretenir avec moi. Je lui avais dit tout ce qui s'était passé là bas. Enfin tout ce qu'il devait savoir.

Que j'avais sauvé la princesse d'un enlèvement. Il me croyait, mais le roi lui, me croirait-il ? Mieux que moi, Théo comprenait la situation. Dans ses yeux, je décelais de l'inquiétude. Surtout, je ressentais sa détermination à me protéger envers et contre tout.

Pendue au pan de sa tunique, alors que nous avancions tels Bonnie and Clyde vers la salle d'audience. Je suis prise d'admiration pour ce somptueux palais. Nous traversons un couloir bordé par de nombreuses fenêtres. Au mur du côté opposé sont accrochés des portraits.

Sur l'un d'eux, on y reconnait un Théodore enfant, jouant avec une dame aux très longs cheveux frisés du même roux que ceux de Lucas. Elle ressemblait à une princesse orientale avec son sari jaune et ses multiples bijoux.

Loin des portraits à l'accoutumée si formels de la royauté. Celui là sentait le bonheur et la joie de vivre. Théo aussi s'était perdu dans la contemplation de ce portrait. En ce temps là, ils avaient l'air si heureux.

_Son nom est Lakshmi. Lança-t-il la voix chargée de peine non contenue. C'est ma mère. Elle est morte il y a 12 ans.

_J'en suis navrée... Dis-je tristement.

_Tuée par un de ces hommes loups un soir de pleine lune. C'est de ma faute si elle n'est plus là. J'ai été trop têtu, trop stupide. C'est elle qui en a payé le prix. Cela de la pire des manière qui soit.

De la peine il était passé à la colère.

Les loups-garous ne sont pas des monstres, eux aussi ils portent le poids d'un fardeau bien plus grand qu'eux. Mais comment lui expliquer ça? Expliquer à ce jeune homme meurtri que tout n'est pas forcément blanc ou noir, mais qu'il existe une certaine nuance de gris?

Je le regarde souffrir en silence devant ce portrait qui lui rappelle tant ces jours heureux. Torturé, pris entre sa culpabilité, ses ressentiments, son chagrin et sa colère. J'en ai mal à en crever.

Que ne donnerai-je pour l'apaiser un peu?
Il n'avait pas dit "C'était". Il avait dit "C'est ma mère". Par delà la mort elle était encore sa mère. Si je perdais ma mère, mon monde à moi aussi serait complètement sans dessus dessous...

Alors, sans aucune raison, non aucune, mon prince me sert dans ses bras. Tout contre son cœur. Très fort, comme si j'étais devenue une sorte de planche de salut au beau milieu de la mer. Ce contact est si doux, si pure.

_Merci d'être là, mon Étoile. Me chuchote-il.

Comme il fait frémir mon palpitant, cet homme !
Mon stupide coeur. Il palpite et se remet à faire des siennes à son contact.

_Ne faisons pas attendre mon père. Me dit-il me prenant doucement la main.

Les portes s'ouvrent et le roi nous fait signe d'entrer. Théo entre le premier et m'entraîne après lui.

Dans le royaume d'Izair :

_N'oublie pas de prendre des essences parfumés. Lui cria sa mère.

_Mère, j'ai tout pris. Ishkar a déjà revu les arrangements 1001 fois. Tout est fin prêt pour le voyage. On peut partir, il me tarde de revoir Théodore. Lança la jeune femme impatiente.

_Transmets bien nos amitiés au Royaume d'Orjad. Et...

Sans lui laisser le temps de finir la princesse Dinmalia intima aux chevaux de démarrer. Laissant de la poussière derrière elle, laissant aussi sa mère donner ses recommandations dans le vide. Elle ne tenait plus en place à l'idée de revoir Théodore. Hors de question d'attendre encore.



Au prochain chapitre, nous verrons bien où mènera l'entrevue d'Estrella avec le roi.  Des pronostics pour ce qui se dira ?

En image d'illustration la mère de Théodore. Purement indienne...

La fille des AstresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant