La fille des Astres

Chez Aphrodite✨

Je suis conduite par les fidèles de la déesse, jusqu'à la grande salle du temple, où Aphrodite m'attend déjà.

Le temple est immense, et d'un luxe outrageux. Les murs sont recouverts de toison d'or. Un peu partout des statues imposantes d'Aphrodite dans des positions et des tenues aguichantes ornent le temple.

Des tableaux décrivant des scènes sexuelles sont accrochées à peu près dans le temple entier.
La luxure de ce lieu est criarde...

_Tes rêves prendront vie ici. Accroche-toi.

_Tu ne me fais pas la leçon ?

_J'ai des chances de te convaincre si j'essaie ?

_J'avouerai que non !

Ma conscience lève les yeux au ciel et rigole...
Je ne suis pas ici, pour jouer aux vierges effarouchées. Si, j'ai fait tout ce chemin. Ce n'est pas pour tout faire foirer maintenant.

_Bien...

Nous marchons quelques minutes dans un couloir interminable. Au fond du couloir, une immense porte blanche se dresse devant nous. Elle ressemble à la porte de la grand' salle des Jugements...

Dès que nous sommes devant, la porte s'ouvre d'elle-même laissant apparaître en face de nous une vaste pièce où tout au fond encore, se tient une jeune femme assise sur un trône.

Elle se lève et nous intime d'entrer.
Nous étions donc en présence de la beauté, elle-même :
De longs cheveux blonds qui touchent presque le sol, des yeux azurs, fins de biche et des dents plus blanches que le lait.

Elle avait des lèvres charnues et si bien dessinées. Aphrodite portait une robe blanche fendue à l'avant, qui mettait en valeur ses longues jambes fines et ses formes pleines.

Cette femme possède une grace et des gestes aériens. Elle semble flotter dans l'air. Sa voix résonnant comme le chant d'un oiseau rare.
Les histoires sur sa beauté, ne sont guère exagérées et ne lui rendent pas pour autant justice.

Un homme est à ses côtés, il me semble que c'est Eros.
Lui aussi d'une grande beauté...
Sans le vouloir, je bave devant son charme. N'est-ce pas là, l'attribut principal des dieux ? La beauté.

_Tu n'es pas mal non plus.

_...

_Dois-je te rappeler qui tu es ? Dit ma conscience.

_N'essaie pas de me consoler, je sais, je fais tache à côté.

Aphrodite me demande de me rapprocher. Je m'exécute.
Plus près, je m'agenouille face contre terre, et ma conscience n'a rien à en redire. Elle me suit.

Les larmes me montent aux yeux quand je pense à tout ce que j'ai dû faire pour arriver là, devant elle. D'imaginer qu'elle pourrait ne pas avoir la capacité de m'aider à le revoir me fait pleurer d'avantage.

Orphée et Erato me rejoignent, voyant que les vannes qui retenaient mes larmes étaient rompues. La reine des nunuches, je suis...

_Je te le fais pas dire. Mais, je ne suis pas mieux.

Ils n'arrivèrent pas vers moi que Amour se plaça déjà à mes côtés et étancha mes larmes avec tant de douceur.

_Allons, ressaisis-toi chère enfant, dit-il gentiment me relevant, d'une main prévenante sur ma taille.

Je ne peux m'empêcher de rougir d'autant de proximité.

_Ô amour, sentiment merveilleux qui met en émoi tous les cœurs. Toi, qui cause autant joie que peine. Provoquant la déchéance des plus grands rois ! Béni sois tu ! S'exclama alors Aphrodite.

Mes larmes s'évanouirent sans que je ne comprenne vraiment pourquoi.

_Ainsi ce sentiment sans pareil a conduit la futur souveraine du Ciel jusqu'ici.

Elle me regarda tendrement, rit un instant puis finit par dire : Parle mon enfant. Qui est cet homme qui sans te laisser de chance, a dérobé ton cœur ?

_C'est un humain... Commençai-je donc à raconter.

_Un humaaaaain !? Tiens donc, ça me rappelle des souvenirs ! S'exclama Aphrodite.

Elle lance un petit regard à Eros puis sourit encore. Psyché*...

_Raconte moi tout...

Je fus surprise qu'elle ne crie pas en entendant que j'étais peut-être éprise d'un humain. Mais, c'était bien cela son rôle, comprendre le tumulte des sentiments...

_Je ne saurais vous donner son nom, je ne l'ai vu qu'une seule fois...

Je lui racontai alors mon histoire jusqu'au bout. Aphrodite eut alors, une larme au coin de l'œil.
Elle se tut un moment, ferma les yeux...

Cela me parut une éternité.
Elle les rouvrit enfin et expira. Deux flacons de verre remplis, l'un, d'un liquide rouge fumant et l'autre, d'un liquide rose clair apparurent soudain dans ses mains. La déesse me les tendit alors.

Je les pris comme si ce fut une bouée de sauvetage qu'on me lançait en pleine mer.
Elle se retourna vers Eros qui également sortit deux fioles, remplies l'une d'un liquide vert et l'autre, d'un liquide jaune et bleu.

_Ce sont des potions et des filtres divins... Expliqua Aphrodite.

_...

_Celui ci, dit-elle en désignant le jaune/bleu te permettra de descendre sur terre échappant à la vue de tes parents.

_D'où le jaune du soleil, et le bleu de la nuit. Dit ma conscience.

_Elle pourra donc être en face du dieu Soleil sans qu'il ne la voye ? Demanda Erato épatée.

_Tu comprends vite, jeune muse, répliqua Eros.

_Ce que Amour veut, Amour va le chercher et surtout l'obtient. C'est ainsi que ça fonctionne. Au caprice des dieux... Dit Aphrodite.

_Le rouge, sera ton billet retour vers le ciel. Le vert, lui te donnera de la force quand tu croiras que rien ne va, parce que crois moi ce ne sera pas facile. Le rose réalisera un vœu. Un seul. Attention... Utilise le raisonnablement. Reprit Eros.

_J'essaierai d'y veiller. Dit ma conscience.

_Reçois les en toi et qu'ils deviennent tes attributs ! Dit alors Aphrodite.

Les fioles dans mes mains lévitèrent, se changant en cœurs lumineux pour me traverser.

_Sache dès à présent que tu ne pourras passer très exactement qu'une minute vingt-huit sur terre. Dit Eros.

_Si au bout des 1 minutes, tu ne rentres pas, tu seras coincée là bas sans possibilité de rentrer. Tu renonceras donc à jamais au Royaume du Ciel et surtout au trône. Mais si jamais, tu choisissais de rentrer, tu ne pourrais plus jamais retourner sur Terre. Expliqua Aphrodite.

_Je ferai tout pour le revoir...

_Je sais... J'espère aussi que tu n'en souffriras jamais. Conclut Aphrodite.

_...

_Bois avec moi. À l'Amour ! Finit-elle en levant un verre sorti de nulle part.

Psyché*, une mortelle dont Eros tomba amoureux, l'épousant alors qu'Aphrodite l'avait chargé de la supprimer.