Deux destins liés [L.S]

20. Double signification.

Devant le miroir de ma chambre chez papy, je sens une bouffée de stress remonter depuis mon estomac et m'exploser en pleine figure. Un rapide coup d'œil à mon portable m'informe qu'il faut que je sois parti dans les dix prochaines minutes si je veux arriver en avance au Potter Fields. J'attrape mon parfum tout en inspectant une dernière fois ma tenue. J'ai essayé de faire un effort mais je ne suis vraiment pas doué pour ces conneries là. De base, je privilégie mon confort à mon style, mais mon Bouclé mérite au moins ça. Je lisse mon pull blanc assorti à mes baskets et ajuste mon jean noir autour de ma taille. J'enfile rapidement ma veste en jean et pense à récupérer mes clés avant de me diriger vers la porte d'entrée. 

En arrivant dans l'entrée, je m'arrête face au salon où se trouvent les jumelles que j'ai fini par mettre complétement au courant de la situation hier soir. Elles avaient bien compris que quelque chose clochait, et Daisy s'est excusée d'avoir voulu prendre la lettre après que je l'ai lue. J'ai évidemment levé les yeux au ciel, elle ne pouvait pas savoir ce que c'était et j'étais beaucoup trop à fleur de peau pour réagir calmement. 

- Les monstres ! Vous en pensez quoi ? Je demande en écartant les bras pour les laisser juger.

- Parfait, je vais bien l'aimer s'il t'apprend à bien t'habiller !

- Louis il ne connaît pas le style, renchérit Phoebe, il ne connaît que Styles.

- Haha, très drôle... À t'entendre on dirait que je ressemble à un plouc au quotidien ! Chouquette, t'en penses quoi ? Je demande à Lottie qui descend les escaliers.

- C'est top, Lou, pas besoin de plus, je suis sûre qu'il n'a pas besoin de ça pour te trouver beau !

- Allez, dépêche-toi tu vas encore être à la bourre, ne fais pas attendre ton prince charmant !

- T'es au courant que ce n'est pas un date, quand même ? On a beaucoup de choses à se dire... Bref, à tout à l'heure, pas de bêtise !

- Rappelle-moi quel âge on a ?

- Cinq ans d'âge mental.

Je claque la porte alors qu'elles râlent et me dépêche de m'installer dans ma voiture. Allez, pas de raison de stresser, ça va bien se passer. 

Je démarre et prends la route, la panique s'insinuant dans chacun des pores de ma peau. J'espère qu'il n'est pas trop tard pour éclaircir les choses. Et s'il ne venait pas ? Que mon comportement l'avait rebuté au point où il ne souhaite réellement plus me voir ?

Non, stop. Je le connaît un minimum, je sais que Harry n'est pas quelqu'un de foncièrement mauvais, il est une bonne personne, à laquelle il est arrivé de mauvaises choses, et il n'a pas su comment réagir à notre rapprochement.

Je souffle, énervé contre moi-même ainsi que mon cerveau qui me joue toujours les pires films.

Le reste du trajet se fait plus ou moins calmement, dans le silence de ma voiture, tandis que je tente de me vider la tête.

En me garant sur le parking du Potfi, un sourire éclaire brièvement mon visage. Que j'aime cet endroit. Je sors de la voiture et passe le grand portail qui mène au parc avant de me diriger vers l'arbre. Au bout de quelques pas, je m'arrête. 

Cet arbre si symbolique est synonyme de bonheur et de bons moment. Cette conversation, que nous avons plus que besoin d'avoir va être sérieuse, et probablement douloureuse, elle n'a pas sa place ici. Si le destin le souhaite, nous partagerons de nouveaux moments à l'ombre du saule cogneur, mais aujourd'hui le banc en face de la Tamise, permettant une vue sur le Tower Bridge fera l'affaire.