Chapitre 3

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De son côté Lady Mary n'en menait pas large. Elle était toujours attachée, bâillonnée et enfermée dans son coffre après avoir été trimbalée pendant ce qui lui avait semblé durer une éternité.

- Mmmh ! gémissait-elle en tirant désespérément sur ses liens.

Malheureusement les nœuds du magicien étaient solides et son bâillon lui ôtait tout espoir d'être entendue par quelqu'un. Elle sanglotait ensachant pertinemment qu'elle ne pouvait rien faire de plus. Elle était littéralement à la merci de cet étranger, de cet homme à la peau hâlée et aux yeux d'un noir profond.

Vous faites fureur ma chère. Et je ne doute pas que vous en ferez autant lorsque je vous emmènerai dans mon pays.

Non, pas ça. Il ne pouvait quand même pas l'emmener là-bas. Il n'avait pas le droit. Elle était une jeune lady avec un bel avenir devant elle. Ce n'était pas pour aller dans un pays de barbares au milieu de l'Asie. Des monstres qui n'hésiteraient pas à en attenter à sa tendre vertu... Non, tout mais pas ça...

La jeune femme était terrifiée. Et elle le fut encore plus, lorsque, du fond de sa boite, elle sentit un tangage. Un tangage provoqué parle remous des vagues. Elle était sur un bateau.

Et soyez sage car nous allons faire un long, un très long voyage.

Pitié...Il fallait qu'elle se réveille. Il fallait qu'elle sorte au plus vite de cet horrible cauchemar...


Mais lorsque le coffre s'ouvrit sur le visage de son ravisseur, elle comprit que c'était bien là l'effroyable vérité.

- Êtes-vous à votre aise ma chère ? demanda-t-il, le sourire aux lèvres.

Elle ne lui rétorqua qu'un regard noir en guise de réponse.

- Ne prenez pas cet air mademoiselle. Vous êtes mon invitée et il est donc naturel, en tant qu'hôte, de veiller à votre bien être.

Lady Mary était furieuse. Non seulement cet homme l'avait enlevée, mais en plus il se moquait d'elle.

- Mmmh... gémit-elle bruyamment avant de donner un violent coup de pied dans les parois de son coffre.

- Voyons, dit-il d'un ton faussement outré. Inutile de vous énerver. Je venais juste exaucer votre souhait.

Ah bon ? Il allait la libérer et la laisser partir ?

- Vous allez découvrir dans un instant le secret de mon assistante.

C'eut été trop beau.

Néanmoins elle était quand même curieuse, car elle avait retourné le problème dans tous les sens sans en trouver la solution. Aussi souple soit-elle, la charmante Ana-Ina n'avait guère de chances de se libérer de ses liens, et encore moins de sortir de sa boite, verrouillée de l'extérieur, pour grimper, en un temps record, sur le balcon. Elle en savait malheureusement quelque chose...

- Je vous présente donc la belle Ana... annonça-t-il en faisant signe à la jeune femme qui se tenait quelques mètres derrière lui d'approcher.

Lady Mary se redressa pour la détailler lentement du regard. C'était une ravissante brune au teint mat et aux traits issus de nombreux métissages d'influences chinoises, turques, voire peut-être même européennes. Elle était toujours vêtue de sa tenue aussi exotique qu'impudique composée d'une jupe courte et d'un bustier orné de multiples motifs de broderie, mais dorénavant, elle portait aussi un large collier de cuir.

- Et je vous présente Ina, sa sœur jumelle, termina-t-il en ouvrant brusquement le deuxième coffre qui se trouvait à côté du sien.

Le visage d'une jeune femme, ressemblant fortement à la première, apparut sous ses yeux.

Les Aventuriers du BondagistanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant