4-Bleu Poudre

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-Avril-

10 heures. Le soleil s'imposait déjà avec audace dans la chambre de Sidjil, le forçant à se lever. La chambre de Sidjil? Nan, la chambre de Maxime.

Cette réalisation frappa le plus grand comme un coup dans le ventre, le laissant sans voix pendant un moment. Il mit quelques minutes à calmer son anxiété, et pris enfin le temps de regarder autour de lui. Pas de doute, cette chambre appartenait bel et bien à son ami. En revanche le-dit ami n'y était point, et Sidjil n'entendait aucun son provenant de l'appartement.

Prudemment, il s'aventura hors de la chambre et dans le long couloir menant au salon. Non sans difficulté, la gueule de bois le narguait et lui provoquait d'importants trous de mémoires. Il ne se souvenait que d'une seule chose vraiment importante:

Il avait embrassé Maxime.
Maxime l'avait embrassé.

Et puis plus rien. Comme dans les clichés. Une deuxième question traversa son esprit mais il l'a chassa bien vite, se doutant de la réponse.

Maxime l'avait embrassé.
Maxime n'était plus là.
Il était parti, laissant le fleuriste errer autravers l'espace vide.

Pouvait-on le blâmer sur l'alcool? Probablement pas, mais pour l'instant ça ferait l'affaire le temps de trouver une réponse. Maxime travaillait sûrement aujourd'hui, c'était l'explication la plus rationnelle concernant son absence. Sidjil irait le rejoindre après le travail, il connaissait ses heures.

Ou pas. Parce que pour être honnête, Sidjil flippait complètement. Une angoisse hors-norme embrumait ses pensées, laissant place à un doute monstrueux. Que c'était t'il vraiment passé? Pourquoi éprouvait t'il ces sentiments si vite?

Il n'avait pas comme habitude de s'attacher aussi rapidement, mais comme avec Manas ça c'était fait tout seul.

Il y avait quelque chose à propos de Maxime qui le rendait complètement envoûtant. Ils ne se connaissent qu'à peine et pourtant des années semblaient les relier. Son être-même avait un pouvoir sur Sidjil qu'il lui était impossible d'ignorer.
Peut-être dans les sourires.
Peut-être dans les regards.
Peut-être dans la simplicité.
Mais ils se savaient tout les deux.

Le plus grand se résonna à l'idée que ses réactions étaient dues à son nouveau job. Toutes ses fleurs le rendait justement à fleur de peau. Les épines recouvrant son corps auparavant avaient laissées place à de magnifiques roses, et Maxime semblait en être la source de fleurissement.

Les fleurs le rendait émotionnel, et ce depuis petit. C'était le seul lien qui le reliait intimement avec sa mère. Ce lien de famille n'appartenant qu'à eux deux.

Et puis il y avait cette maudite rivalité entre leurs deux shops respectifs. Cet espèce de conte à la Roméo et Juliette tout pourri. Mais l'ignorant ici était Maxime, et ce par la faute de Sidjil. Léna et Manas avait tout deux raison. Plus il attends et plus il est dur de lui avouer la vérité.

Le fleuriste ne voulait absolument pas perdre Maxime maintenant. Il se décida dans le salon du barista.

Il irait voir Maxime, là tout de suite.

Il se dépêcha de revêtir son manteau et ses souliers puis sorti par la porte. Il marchait d'un pas pressé jusqu'au café. Il savait déjà qu'il était inutile d'y penser trop, car l'idée le ferait rapidement reculer.

Il poussa la porte du café s'enfermant à l'intérieur. Un employé était en train de débarrasser une table et donna le bonjour au nouveau client avant de se retourner pour lui adresser directement la parole. Alors aussitôt son sourire se dissipa et son regard se remplit de mépris.

Un jour de printemps (Djilxime)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant