9- Ultramarine

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-Mai-

Cela faisait une semaine que Maxime n'avait pas parlé à Sidjil, et celui dernier faisait de même. Maxime s'était plongé dans une routine qui constituait à se lever, d'aller au travail et de passer la soirée et la nuit à son observatoire. Il préférait penser à autre chose, refusant toute pitié de qui que ce soit. Ses collègues au courant de la situation s'efforçaient de ne pas poser de questions.

Un matin comme un autre, il se réveilla les cernes creusées sous ses yeux et parti pour un autre de ses shifts au café.

Il fut accueilli par Élian et Léna. Élian avait su s'abstenir de parler après l'incident, de peur d'en rajouter. Mais Maxime n'était même pas en colère contre lui. Élian avait dit la vérité, et sobre ou pas, c'était mieux que ce que le reste de ses collègues avaient fait.

Élian avait été honnête, pas comme certains. Et pour ça, Maxime lui en était reconnaissant.

Le bouquet de fleurs dans un vase sur le comptoir avait fané depuis un certain temps. Mais, c'est aujourd'hui qu'il avait été remplacé par un doux bouquet de nouvelles fleurs fraîches. Au centre des tulipes blanches et des pousses de lavandes trônait une simple fleur de lys. Maxime avait commencé à plus remarquer les fleurs qu'il voyait. Il n'osait pas le dire et avait honte de le penser, mais Sidjil lui manquait.

Mais Sidjil était un menteur. Un traitre. Et pour ça, Maxime ne lui pardonnerait jamais.

Il commença son shift avec Léna dans un silence plutôt confortable, mais il sentait le regard de la brune dans son dos. Il ne lui restait qu'à attendre qu'elle entame la discussion.

-Max?

Bingo.

-Oui?

-À propos de la semaine dernière... Tu veux en parler?

Les deux avaient arrêté toute action, et se regardaient dans les yeux. Ou c'était plutôt Léna qui cherchait le regard de Maxime.

Celui-ci fut plongé dans un océan de sincérité en posant ses yeux dans ceux de la jeune femme. Léna avait cette présence réconfortante, presque maternelle qui offrait une bouée dans la tempête que traversait Maxime. Ces yeux étaient empreints d'une douceur qui faisait baisser la garde du brun. Maxime en avait les larmes aux yeux.

-Je... Je sais pas.
Il se résigna à cette simple demi-réponse.

Léna poussa un doux soupir, mais qui ne montrait aucun agacement ou empressement. Seulement de la contemplation face à la situation.

-Écoute Max. Je ne sais pas quelle était la nature de cette relation avec Sid. Et je ne suis pas là pour assumer tes sentiments, encore moins les juger. Mais je suis ton amie, et je m'inquiète pour toi.

Ce court monologue révéla plus d'une chose dans la tête de Maxime. Les sentiments qu'il portait avec lui étaient les siens. Maintenant, c'était à lui de savoir si il voulait les partager ou non. Dans tous les cas pour la première fois depuis le début de ce bordel, le choix était en son contrôle. C'était à lui de décider, à lui seul.

Il prit une grande inspiration, et replongea son regard dans celui de Léna. Celle-ci lui rendit sans hésitation. Il passa sa main sur son visage tordu par les émotions.

-Je sais pas par où commencer...

Léna esquissa un petit sourire.

-Commence par le début. Comment vous êtes-vous rencontrés?

Maxime redirigea son attention vers le contenu de la tasse de café à son nom sur le comptoir.

-Tout a commencé un jour de printemps, je pourrais pas te dire lequel. Mais ce dont je me souviens, c'est qu'il est venu à quelques minutes de la fermeture. Il avait les ongles remplis de terre, ce qui est logique maintenant. Mais ce que j'ai vu en premier, ce sont ses yeux. Ils étaient un peu plissés, comme deux grains de café. Et ils avaient la couleur du café aussi. Mais surtout...

Il hésita à continuer, pas habitué d'être dans la confession. Mais Léna lui adressa un hochement de tête encourageant. Alors il poursuivra son récit.

-Mais surtout, la première chose qu'il a faite lui, c'est de me sourire. Je pense pas que c'était adressé à moi spécialement, mais ça m'a touché. Son sourire avait un air familier, comme si je l'avais déjà vu. C'est à ce moment-là que j'ai eu le premier « boum ». Le premier moment au ralenti, comme dans les films. Et je savais que ce sourire était quelque chose de spécial.

-Et vous avez continué à vous voir?

-Ouais, il repassait régulièrement et on prenait quelques minutes pour discuter, et puis il m'a invité chez lui. Et on s'est embrassé.
Maxime baissa les yeux, trahissant la gêne qu'il ressentait à raconter ce moment intime.

-Et ensuite?

-Et ensuite, j'ai flippé. Et je me suis enfui. Et ce con, Maxime rigola à ce souvenir,
Ce con m'a retrouvé. Et il m'a pas embusqué avec une question, il m'a juste posé des questions sur les étoiles. Et après, il a accepté mes explications.

Maxime se sentait sourire aux souvenirs qui lui revenaient. Sidjil avait très vite compris et accepté les particularités de Maxime. Il s'était ajusté sans problèmes au barista, et était resté attentif à ce dernier. Il n'était pas question de sentiments complexes et difficiles. Il était seulement question d'attirance, de simplicité et de douceur. La douceur d'une fleur, la légèreté d'un grain de café.

La respiration de Maxime se fit de plus en plus forte, et Léna le regarda avec inquiétude.

-Ça va Max?

-Oui ça va. Je peux quitter plus tôt?
Il l'annonça dans un souffle, et pris son manteau pour sortir. Il avait besoin d'air, besoin de rentrer chez lui, besoin de dormir, besoin de regarder les étoiles.

Il courut jusqu'à son immeuble et s'arrêta devant sa porte, à bout de souffle. Alors qu'il sortait ses clés de sa poche, ses yeux s'arrêtèrent sur quelque chose de posé sur son paillasson.

Un bouquet de fleurs. Il n'y connaissait absolument rien en matière de fleurs, mais il savait déjà de qui elles venaient. Après une courte recherche Google, il identifia ses fleurs comme des lys blanches. Finalement, il déverrouilla sa porte, entrant dans son appartement. Il posa ses affaires et se mit à fixer le bouquet.

Ce duel de regards solo lui coûta deux bonnes minutes avant qu'il ne remarque quelque chose de cacher au beau milieu de toutes ses lys. Un petit carton impeccablement plié en deux. En le dépliant, Maxime découvrit une petite lettre.

Pour mon lys,
Sur une planète où c'est juste toi et moi,
Sous un ciel où y'a que le soleil qui brûle,
Dans un monde où l'amour se fait à deux,
Où être ensemble c'est p'têtre mieux.
Sur une terre où y'a que toi qui me fait vivre.
Hier est à toi,
Aujourd'hui est à moi,
Demain est à nous.
-Sidjil.
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Waaaa tout ça pour ça vous devez être grave déçu

My bad en vrai j'avais tout le temps du monde pour écrire (pas d'école) mais je l'ai juste pas fait faut de mon procrastinage. J'espère quand même que vous l'aimerez parce que moi bof à part la fin

Comme d'habitude merci à pimpampomme le sang de la veine qui vous empêche l'épilepsie (mes fautes sont de pire en pire y'a plus d'efforts mdrr)

UPDATE BONUS: j'ai le chapitre 0&1 de mon autre ff d'écrit et j'adore ça va être trop bien c'est une vine complètement différente. Si j'arrive à le faire corriger je vous poste ça quand je peux!

Encore désolé du délai que j'ai mis pour ce chapitre,
Coeur et couilles sur vous <33
Et merci pour les lectures 600 c'est énorme

Un jour de printemps (Djilxime)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant