Chapitre 3 Le couloir interminable

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Sym tomba au sol en poussant un hurlement. Une flaque rouge se forma au sol et je constata avec horreur que c'était du sang.
Sym se tordait de douleur en se tenant l'épaule. Du sang et encore du sang.
Il souffrait le martyr.

Je me rapprocha en courant de lui, et m'agenouille. Je n'eut pas le temps de le toucher, deux gardes m'empoignèrent les épaules et m'éloignèrent de mon ami.
Sym me regardait de loin, il avait de crier mais serrait les dents et des larmes de douleurs coulaient sur ses joues. Il ferma les yeux.
Je cria son prénom.

Je le voyais partir, sous mes yeux.
J'avais l'impression de revivre des scènes de ma vie.
L'exécution de mon père.
La séparation de maman et Mya.

J'hurla une dernière fois son prénom.
Puis je sentit un coup sur ma tête.
Tout devint flou, ma vue s'estompa, tout devenait noir, comme une trape qui se refermait.
Je sombrait.
Seul, une fois de plus.

~
Je me réveilla dans un lit qui se trouvait dans une salle entièrement blanche. Je regarda autour de moi, perdu. Je passa ma main dans mes cheveux et sentit une bosse, ça me faisait mal.
Pas de fenêtres, seulement un lit et une porte. Je m'approcha de celle ci.
Sym... Je l'avais abandonné.
Qu'était-il devenu ?
Était-il mort ?
Je n'avais pas appris à le connaître, mais nous étions dans la même galère.
J'étais a nouveau seul.

Je posa ma main sur la poignée et constata que la porte était fermée à clé.
Je n'essaya même pas de la forcer, je n'avais plus la force à ça.
Je m'effondra au sol; les larmes me venaient. Ces larmes qui avaient tant coulé ces derniers jours.
Je laissa le chagrin, l'incompréhension et la peur m'envahir, pour finalement m'emporter dans les bras de Morphée.
Pour tout oublier.
~
Un garde ouvrit la porte et fut surprit de me trouver ainsi à terre.
- Il est en plus mauvais état que je pensais, dit-il en s'adressant à son collègue.
- Allez mon garçon lève toi.

Je leurs obéit à contrecœur.
Je franchit la porte et pénétra dans un immense couloir. Il me semblait interminable. On aurait dit un hôpital.
Je sentit une arme s'appuyer dans mon dos.
- Et ne tentes rien si tu ne veux pas subir le même sort que ton ami.

Sym. Je l'avais oublié. Les larmes menaçaient de remonter.
Était-il vivant ?
Je ne me reconnaissais plus, avant j'étais quelqu'un de solide qui ne pleurait presque pas. J'avais été le premier a me remettre de la mort de papa, et me voilà à pleurer la mort d'un homme que je n'avais presque pas connu.
Mais il me manquer. Sym si tu pouvais revenir.. Je suis si seul.

Un des deux garde ouvrit une porte blindé à l'aide d'une carte magnétique.
Je pénétra à l'intérieur, suivit de mes deux ravisseurs.
Dans la salle se trouvait un bureau, derrière ce bureau une chaise, et derrière cette chaise, un homme.
Il était de dos.
- Vous nous avez fait un sacré numéro toi et ton ami.

Sa voix était grave et roque. Elle me disait quelque chose.
- Mais nous n'aimons pas les rebels.
Sa voix paraissait à présent plus dur.
L'homme se retourna et je reconnu aussitôt le garde qui avait tiré sur Sym.
Une haine immense s'empara de moi.
- Où est Sym ? demandais-je agressivement.
L'homme éclata de rire, ce qui me mit encore plus hors de moi.
Les deux gardes me forcèrent à m'assoir, en face de ce monstre.
Il devait avoir la cinquantaine avec ses cheveux grisonnait.
Mon regard s'arrêta sur une petite plaquette accrochée à sa chemise.
"Mark Anson".
- Est-ce-que je peux avoir une explication à tout cela bon sang ! dis-je énervé.
Mark rit encore une fois.

J'allais exploser. Je me leva, mais sentit un objet dur et froid sur ma nuque.
- Si tu n'es pas assis dans cinq seconde je tire.

J'obéis au garde et me rassis.
L'incompréhension et la colère me rongeait et je sentait que j'allais craquer. Mais ce que j'aurai en retour ? Une balle dans la nuque.
Est-ce-que Sym avait souffert ?

Mark me regarda agacé et tripotait sa plaquette.
- Tout cela n'était pas prévu, soupira t-il. Si ton ami s'était bien tenu nous n'en serions pas là.

Mes poings se serrèrent.
- Quel est cet endroit ? murmurais-je à son attention.
Il sourit, une fois de plus. Il allait me rendre fou. Questions sans réponses.
Il se leva et désigna la porte.
- J'ai une meilleure idée.. Et si nous allions rendre visite a ton ami ?

Sym ? Vivant ?
Un élan d'espoir me motiva.
Mark ouvrit la porte et dit signe aux gardes. Je sentis une fois de plus le pistolet dans ma nuque.
Une autre porte qui s'ouvrait.
Les gardes me forcèrent à rentrer, mais quand je vis le spectacle qui s'offrait à moi je voulu faire demi-tour.

Sym se trouvait là, enfermé dans un sorte de tube.
Il criait, mais avec le vitrage je ne l'entendait pas.
Je restait figé d'horreur.

Ces gens étaient fous, plus fous que les contaminés.

Sym était torse-nu; son épaule était en sang. Il frappait contre la vitre, en vain : celle ci semblait bien solide.
Je commença à courir vers lui, mais un garde m'intercepta.
Cette fois, il plaça son arme au dessus de mon oreille. Il s'approcha de celle ci .
- Je n'hésiterait pas, me murmura t-il.

Je me figea à nouveau en sentant l'arme contre ma tempe.
Sym hurlait.
Une descente vers l'enfer.

Mark s'approcha de moi, un sourire aux lèvres.
Ne pas craquer... Ne pas craquer..
- Ton ami a eu une attitude... Comment dire ? Désinvolte, inacceptable ? Oui inacceptable est le mot.

Il s'approcha de tube et sourit à Sym qui semblait crier à en perdre souffle.
- Il a tenté de me tirer dessus, mais il s'est fait prendre à son propre jeu.

Mon regard se posa sur la plaie sanguinolente de l'épaule de Sym.
Le rouquin frappait toujours contre le vitrage.
- Il n'a que ce qu'il mérite. Comme je te l'ai dit, je n'aime pas les rebels, dit Mark en s'approchant d'un levier.

L'arme était toujours appuyé contre ma tête. Sym avait cessé de taper, il me regardait, les yeux rougis.
Mark pris mon pogner et mit ma main sur le levier. Il prit également le pistolet du garde et le plaça lui même sur ma tempe.
- Mais je vais te laisser Aram, le privilège d'actionner le levier.

Mes lèvres tremblaient. Sym se remit à tambouriner contre la vitre.
- Hors de question.
Je ferma les yeux pour ne pas voir le coup partir dans ma tête.
Mais Mark se contenta d'hausser les epaules. Son sourire s'effaça et la pression qu'il exerçait avec l'arme contre ma tête s'accentua.
- Très bien, dit Mark, je le ferai moi même.
Il plaça sa main sur le levier mais je l'intercepta.
- Laissez nous avoir notre vie d'avant ! criais-je. Laissez nous être nous même !

Il me regarda et son sourire en coin que je détestait réapparu.
- Mais tu n'es plus juste toi Aram, tu es immunisé.

Il actionna le levier et le tube où était enfermé Sym commença à se remplir d'eau.

ImmuniséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant