Chapitre 1 Deuil et separation

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Je me souviendrais toujours de cette soirée là. Cette soirée où j'ai tout perdu.
Ma famille et moi vivons dans une ville où le taux de contaminés reste faible, mais cela n'enlève pas les risques...
Je venais de rentrer de lycée, en compagnie de ma sœur.
J'étais en première C, elle en seconde A.
Ce soir là, nous avions tout les deux termines à dix sept heure, et avions donc pris le même chemin pour rentrer.
À chaque fois, le trajet se faisait dans le silence.
J'étais très distant avec Mya, je l'est toujours été, et je ne saurais expliquer pourquoi.
Depuis la mort de papa, elle n'est plus la même, comme si elle avait pris conscience de la gravité de la maladie.
De ce qu'elle pouvait engendrer.
Je me disais tout simplement que nous n'avions pas les mêmes centre d'intérêts... C'est ce que je m'efforçait à croire.
Nous avions ouvert la porte et nous avons vu notre mère, assise sur le canapé en compagnie de quartes hommes.
Ils portaient une combinaison blanche, et de drôles de masques qui leurs recouvraient le visage.
Ma mère paraissait tendu.
Je savais pourquoi ces hommes étaient là, nous les voyons chaque mois.
Toujours pour la même chose.
- Mya, Aram, venez vous assoir, dit ma mère.
Les hommes s'étaient retournés pour attraper leurs "matériels".
Ma mère nous fit assoir.

À chaque fois que ces hommes venaient nous rendre visite, j'angoissait, c'était incontrôlable.
Ma sœur, elle, ne semblait pas inquiète, tout mon contraire. Mes mains tremblaient.
- Aram.. chuchota ma mère. Ils vont juste vérifier que vous n'êtes pas atteint de l'Orpha.

Les hommes ne nous avez jamais fait de test à moi et Mya. Seulement à mes parents. Apparament, il fallait attendre que l'on grandisse un peu..
Je me souviens encore du moment où le test de papa s'était révélé positif.
Maintenant c'était à mon tour de le faire, et aussi celui de Mya.

Je me crispait encore plus. Et si le test de révélait positif ? Est ce qu'ils me tueraient ?
Une homme s'approcha de moi. Je pouvais entendre sa respiration roque à travers son masque.
Il m'inséra un objet dans mon oreille droite. Je poussa un petit cri de douleur et me retourna pour voir que l'on affligeait la même chose à Mya. Celle ci ne broncha pas.

Ma mère nous observait, le regard inquiet. Leurs tâches terminées, les deux hommes posèrent leurs test sur la table basse, et s'assirent.
- Seulement dix minutes, déclara l'un.

Je fixait l'objet en question.
Ce petit bout de plastique allait peut être bouleverser ma vie.
Je décida finalement de me lever pour déposer mon sac de cours dans ma chambre, mais une main m'intercepta.
- On ne bouge pas d'ici jeune homme.
Ils étaient vraiment ridicule...
- Je vais tout simplement déposer mon sac dans...
Mon regard croisa celui de ma mère qui m'implora de ne pas insister.
- Ok, c'est bon.
Je me rassit à côté de Mya qui n'avait pas bougé d'un poil. Je l'a trouvait bizarre dès fois.
Ses cheveux bruns descendait le long de ses épaules, et lui cachaient la moitié de son visage.
- 5 minutes.
Le stress reprenait le dessus.
Mon père était atteint. Ma mère l'avait caché au sous sol durant plusieurs semaines, et nous interdisait de l'approcher.
L'Orpha rongeait son cerveau, de plus en plus vite.
Il avait finir par se faire prendre par les autorités et s'était fait exécuté.
Sous nos yeux.
Sans aucun scrupule.
Aucune pitié.
J'avais quatorze ans.

Mon père me manquait terriblement.
Notre famille avait été brisée.
Nous avons eu de la chance que notre père ne nous ai pas contaminé..

Ma sœur et moi continuons d'aller au lycée, malgré les risques.
Je m'efforçait à croire qu'un jour, cet enfer s'arrêtera et que je pourrai faire le métier dont je rêve, fonder une famille, et être heureux tout simplement.
C'est beau de rêver, hein Aram ?

Quatre minutes s'étaient écoulés.
L'homme saisit les deux test et les examina.
Mon cœur se serra.
Le visage de l'homme laissa apparaître de la stupeur.
C'était donc finit ?
Je regarda avec insistance ma mère qui semblait avoir elle aussi compris.
L'homme déposa un premier test sur la table.
- Mademoiselle Mya ?
Ma sœur leva la tête, dont ses joues étaient rougis par les larmes qui avaient coulés.
- Vous n'êtes pas atteinte. Du moins pas encore.

Ma mère serra les poings.
- Ne tuez pas mon fils, je vous en supplie...
L'homme déposa le deuxième test sur la table.
- Monsieur Aram ?
Je leva dignement la tête, prêt à faire face à la vérité.
Ma sœur laissa échapper un sanglot.
- Vous êtes immunisé.

Un long silence s'abattit dans le salon.
Je sentis des mains s'abattre sur mes épaules. Je vis ma mère éclater en sanglot, et ma sœur se jeter sur un des hommes qui m'agripper sérieusement le bras.
- Je ne comprend pas ! criais-je. Je suis immunisé, je n'ai pas la maladie ! où m'emmenez vous ?!

Mya se fit violemment bousculée par un des hommes.
- C'est pour ton bien jeune homme, dit l'homme.

La porte de ma maison se referma.
Ma maison que je ne reverrai plus jamais.
____________
Les hommes me jetèrent à l'arrière de leur camionnette.
J'hurlais à en perdre haleine.
Ils ne faisaient comme si ils ne m'entendaient pas.
Je frôlait la porte du camion, donnait des coups sur les vitres.
- Je n'ai pas la maladie ! Qu'est ce que vous me faites ?!
Aucun ne me répondit. Je m'effondra au sol et éclata en sanglot.
Le voyage me semblait interminable.
Cette soirée. Je m'en souviendrais toujours. Et je m'accrocherais à ce souvenir pour ne pas oublier les deux êtres les plus chers à mes yeux.
Maman et Mya.
_______________
Cela doit faire plus d'une journée que l'on roule. Je suis toujours dans cette affreuse camionnette, qui ne cesse d'avancer et de m'éloigner de ma maison.
Quelque fois, les hommes faisaient des pauses. J'avais le droit seulement à de l'eau. J'ai essayé de nombreuses fois de m'enfuir quand ils ouvraient la porte,en vain.

Le camion s'arrêta brusquement et je chuta contre une paroie.
La porte arrière s'ouvrit, et deux homme projetèrent un jeune garçon à l'intérieur et refermèrent aussitôt.
Le camion continua sa route.
Je m'approche de l'adolescent; il devait avoir à peu près mon âge.
Rouquin avec des tâches de rousseurs, corpulent et plutôt grand.
Il était inconscient, et du sang s'écoulait de son crâne.
Les hommes avaient sûrement du l'assommer pour l'emmener ici.
J'enleva mon tee shirt et le plaça sur son front pour stopper le sang.
Ces hommes là n'ont donc aucune pitié ?

Quand est ce que ce foutu camion va s'arrêter...

ImmuniséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant