Chapitre 2 Une arme en main

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Deux heures de plus dans cette camionnette. Je n'avais le droit qu'à de l'eau, mon ventre criait famine.
Le rouquin était toujours inconscient, mais sa tête ne saignait plus, c'était déjà ça.
Je commençais à somnoler quand soudain le jeune garçon se réveilla brusquement.
Il regarda autour de lui, affolé, puis son regard s'arrêta sur moi.
Il me regarda avec tant de haine, comme si j'étais le responsable.
- Je suis où ?! cria t-il.
Je tentait de le calmer, en vain.
Il devenait incontrôlable, renversait les caisses de bois et frapper contre la porte; cela me rappelait ma réaction quand on m'a amené ici.
Perdu.
On l'avait arraché de sa famille, tout comme moi.
Je me réfugia dans un coin, de peur de prendre un poing du malheureux qui devenait fou.

Quelques instants plus tard, il s'effondra au sol et posa sa tête entre ses mains.
Ses pleurs étaient discret, puis il éclata en sanglot.
Je m'approcha prudemment de lui, et m'assit en face. Je ne savais pas quoi lui dire, j'avais ressentit la même chose que lui il y a quelques jours, le désespoir.
- Je m'appelle Aram.

Oui c'était tout ce que j'avais trouvé à dire... Le rouquin releva lentement la tête; ses yeux étaient rougis, et des larmes coulaient le long de ses joues.
Il me regarda longuement, je trouvais ça gênant mais je ne baissais pas les yeux.
Il renifla une énième fois.
- Sym.

Prénom que je ne connaissais pas auparavant. Nos regards se croisaient et je ne savais toujours pas quoi dire.
Moi même j'avais encore mal a savoir ce que je faisais ici.
- Tu es immunisé toi aussi ? fini par me demander Sym.

J'hocha lentement la tête; cela nous faisait un point commun.

Un point commun pas très rassurant.

~~~~
Deux heures de plus.
Depuis le début je les comptais.. J'essayais aussi de compter le nombre de kilomètres qui me séparait à présent de ma famille.
C'était insupportable.
Je n'avais pas la maladie, où m'emmenez t'ils ?
Le camion ralentit et s'arrêta.
Peut être allons nous enfin avoir de l'eau ?
Le silence régnait. Je pouvais faiblement entendre la discussion des hommes à l'avant.
Sym et moi n'avions échangé aucun mots durant ces deux dernières heures.
Je lui fit signe de s'approcher discrètement. Il s'exécuta.
Nos oreilles étaient collées à la portier avant.
- Je commence à en avoir marre de ramasser ces saletés d'immunisés, dit l'homme.
- Ils ont bien de la chance ces cons, dit l'autre. Enfin de la chance... Plus pour très longtemps.

J'entendis le rire de l'autre homme.
Choqué, je me retourna pour ne plus entendre ces horreurs.
Ces gens haïssaient les immunisés.
Ces gens nous haïssaient.

Sym, aussi écœuré que moi fit volte-face et regarda dans le vide.
Quand soudain, une idée me traversa l'esprit.
Je m'approcha du rouquin à quatre pattes.
- Je te propose un plan : ils vont ouvrir cette porte d'ici pas longtemps pour nous donner de l'eau. J'ai essayé de nombreuses fois de fuir, en vain. Mais maintenant, on est deux, ça devrait marcher.

Sym hocha lentement la tête puis se releva. Il mit sa main sur mon épaule, geste qui me surprit, lui qui était si distant il y a quelques instants.
- Et tu as un plan B ? me demanda t-il.
- À vrai dire... non. Dès qu'on sort, tu essais de leur prendre leurs armes.

Nous nous tenions tout deux à l'aguet devant la portière, près à bondir.
Cinq minutes plus tard, j'entendit le bruit de la clé qui allait ouvrir la portière du fond. Celle ci s'ouvrit et Sym et moi nous jetions sur le garde.

Il était seul, tant mieux pour nous, tant pis pour lui.
Je lui arracha son flingue des mains et Sym le maintenu au sol. Ses cris alertèrent ses collègues qui ne tardèrent pas à descendre de la camionette.

Mais nous étions déjà loin.
Sym et moi commencions alors à courir.
Je me retourna et vit que les gardes n'avait même pas chercher à nous retenir. Nous étions enfin libre : j'allais pouvoir retrouver Mya et maman, ma vie d'avant.

Beau rêve.

Après quelques minutes de courses je m'arrêta et Sym aussi.
La camionnette me semblait aussi petite qu'une coquille de noix; je pensais que l'on était suffisamment éloigné pour marcher.

Sym poussa un cri de joie et présenta son majeur aux gardes, maintenant loins.

Libre.
Ce mot raisonnait dans ma tête.
Seulement c'était trop beau pour être vrai. Cela ne pouvait pas être aussi simple.
Je me retourna et aperçu une vingtaine de gardes qui nous entouraient.
Nous étions encerclés.
Ces foutues camionneurs avaient dû appeler du renfort.

Sym m'arrache des mains l'arme que j'avais pris au camionneur.
Il la pointa vers un des hommes.
J'étais terrorisé.
Le garde qui était visé par le pistolet de Sym s'avança avec sang froid.
- Un pas de plus et je te descend ! cria Sym.
- Tu es ridicule, répondit l'homme.

Le rouquin tendit les bras et plaça son doigt sur la gâchette.
- Ne t'avance pas !
- Je sais que tu ne tireras pas...

Sym serra les dents; des perles de sueur coulaient sur ses tempes.
Je m'approcha de lui, prudemment.
- Sym... dis-je. Ils sont vingt, nous sommes deux. Lâche ce flingue.

Je tenta de lui prendre mais il se retourna et pointa le pistolet sur moi.
Paniqué, je poussa un cri.
- Putain Sym ! Qu'est ce que tu fais ?! criais-je affolé.
- Je veux pas retourner dans cette foutue camionette !

Le garde tira tout près du pied de Sym.
De peur, il laissa tomber le pistolet par terre.
- La prochaine fois, je viserai mieux ! menaça le garde.
Je regarda la troupe d'hommes qui nous entouraient.
Inutile d'essayer de leur échapper.
- Cela ne sert à rien d'essayer de vous sauver, cria le garde. Car dehors, tout le monde veut votre mort.
- Pourquoi ne pas en finir maintenant ? dis-je. Ça vous faciliterez la tâche.

Le garde éclata de rire; face à cette réaction je vis Sym serrer tellement fort ses poings que j'eus peur que ses veines explosent.
- Cela ne servirait à rien, croyez moi... dis le garde. Nous somme là pour vous aider.

Sym récupéra l'arme qui était à terre et la pointa à nouveau sur le garde.
- Nous aidez ?! hurla t-il. Mais c'est qu'il a le sens de l'humour ce salaud !
- Maintenant ça suffit... dit le garde.

Sym n'eut le temps de rien faire que je vis avec horreur le garde appuyer sur la gâchette de son pistolet.

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