Chapitre 10 Case départ

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Nous errions dans la ville. L'atmosphère était tendu; Derek marchait devant, d'un pas visiblement déterminé, Erza n'avait pas prononcé un seul mot depuis que Derek lui avait sauté dessus, et moi, je m'efforçais de tenir sur mes deux jambes.

Je n'avais pas vu mon reflet pour voir dans quel état j'étais, et franchement, je pense que c'est mieux ainsi vu la tête d'Erza quand elle m'a découvert.

Je ne sentait plus mes bras ni mes jambes. C'était une sensation très étrange.
Il me fallut dix bonnes secondes pour me rendre compte que je m'étais écroulé à terre.

Erza se précipita vers moi, s'agenouilla et me dévisagea.
Quand à Derek, il continuait d'avancer sans se soucier de ce qu'il se passait derrière lui.

- Tu ne vois pas qu'il est déshydraté ? cria Erza à Derek.
Mais il continua de marcher, ne se retournant même pas.
Ma gorge était sèche, et je savais pertinemment que j'allais tourner de l'œil d'une seconde à l'autre.
- Il lui faut de l'eau !

Derek l'ignorait toujours.
Erza sortit son pistolet qui semblait minuscule par apport à l'arme que j'avais aperçu sur la ceinture de Derek.
Elle appuya sur la gâchette et la balle atterrit à quelques centimètres du pied de Derek.
Celui ci se retourna lentement, ce qui sembla satisfaire Erza.

- Il va mourir, tu comprends ça, ou c'est au dessus de tes capacités ?

J'observais la scène, tout en luttant de ne pas fermer les yeux pour de bon.
Le goût métallique du sang coulait dans la gorge. Quel mort débile. Attaqué par un contaminé puis déshydraté. Je me croyais plus fort que ça.
À vrai dire maintenant, je ne croyais plus à rien.

Derek s'avança vers Erza. Celle ci tenta de reculer mais il l'attrapa par le poignet.
Il sortit ensuite un tissus imbibé du liquide bleu, comme ceux qu'il y avait au camp.
- J'en ai assez de te hurler dessus à longueur de temps, car tu es la fille la plus têtu que je n'ai jamais rencontré, dit-il en lui tordant le poignet.
Erza cria de douleur. Et moi, je ne pouvais rien faire.

- La comédie à assez durée, dit-il. Vous ne voulez pas coopérer ? Pas de soucis, vous le regretterez.

Derek l'attrapa fermement par la taille et lui posa les tissus sur sa bouche et son nez.
A peine quelques secondes plus tard, Erza s'écroula au sol.

- Et dire que je voulais vous aidez, dit-il en mimant un air triste. Je crois que je ne suis pas fait pour ça.

J'étais paralysé par la peur et la douleur.
Je n'avais pas la force de bouger.

Derek s'approcha de moi et se pencha en souriant.
- En revanche, je crois que toi, ça ne sera pas nécessaire.

Il me donna un coup de pied dans les côtes, ce qui me suffit pour sombrer.

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Des hommes qui déboulent de nul part.
Des armes identiques à celles de Derek.
Des masques sur leurs visages.
Des cris et des coups de fusils.
Des bruits d'hélicoptère et des pas des hommes qui courent.
Et moi, qui m'efforce à m'agripper à mon dernier souffle.

Je sentit des mains me soulever.
Et la je la vis.
Cette endroit où tout avait commencé, où mon enfer avait débuté.

La camionnette.

On me ramenait au camp.

ImmuniséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant