Chapitre 8 Panique

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- Je m'en doutait, dis le policier. T'avais pas l'air net.
À ce moment là, mon seul reflex fut de crier à Dereck et Erza de courir.
Erza resta plantée là, figée, mais Dereck lui attrapa la main et la força à le suivre.
Je m'apprêtais aussi à m'enfuir, mais je vis que le policier portait une arme.
Il était un peu gros, je le sèmerait vite, mais.. Les coups de pistolets, ça je ne pourrait pas les éviter.
- Retourne toi ! me cria-t-il.

Je regarda autour de moi; l'homme fixait toujours sa tasse de café et ne prêtait aucune attention à la scène; le barman lui, s'était volatilisé. Quand à Erza et Dereck, ils étaient déjà loin.

Mon regard se posa sur la porte des toilettes.
Je me précipita à l'intérieur et m'enferma.
Le policier tambourinait contre la porte, et tira des balles au hasard.

Je me réfugia dans un coin de la minuscule pièce.
Les tirs s'arrêtèrent.
- Je m'en fous j'ai tout mon temps ! cria le policier. Et si il le faut, je resterait ici, pour te ramener dans ton fichu camp !

Je commença à paniquer. Où était Erza et Dereck ? Me retrouver à nouveau seul m'angoissait plus qu'autre chose.
Alors que le policier continuait à frapper contre la porte, je leva les yeux. Dieu merci, une fenêtre.
~
Ou plutôt une vitre. Je monta sur les toilettes et retira ma chaussure que je fracassa contre le vitrage.
Le carreau se brisa aussitôt. Je tentait tant bien que mal de passer à l'intérieur; puis je tomba à terre et me rendit compte que j'étais enfin sortit.
Maintenant il fallait partir, et vite.

Tout en courant, je me demandais où étaient partit Dereck et Erza. Brekville est si grand.
Je craignais que le policier ai appeler du renfort; je suis officiellement dans la merde.

Il fallait absolument que je me cache; mais où ?
D'après ce que j'ai entendu dire, Brekville n'est pas une ville très sure par apport à la maladie, et aux contaminés...

J'étais essoufflé, pourtant, cela ne faisait que quelques minutes que je courait.
Mon cœur battait à tout allure, et ma respiration faisait un bruit roque. Mes mains tremblaient.
Je savais ce que c'était : une crise de panique.

Il fallait absolument que je me calme. Je savais à peu près ce qu'il fallait faire dans ces cas là; après la mort de papa, j'en faisait très souvent.

Je m'adossa au mur, et tenta de respirer lentement, en vain.
La douleur devenait insoutenable, tout mon corps tremblait, j'avais peur.
Mais peur de quoi ? Des contaminés qui peuvent surgir a tout moment, de mourir, de me retrouver encore une fois seul ?
J'allais crier. Il ne fallait surtout pas que je crie. Surtout pas.
Pour m'empêcher de hurler, je me mordit la joue. Je sentit le goût métallique du sang.

Il fallait que je pense à autre chose. Je respira profondément tout en continuant de me mordre la joue.
Penser à quelque chose de bien.

J'imaginais mon retour à la maison; pouvoir serrer Mia et ma mère dans mes bras.
Ça me faisait du bien.

Alors que mon coeur reprenait un rythme à peu près normal, j'entendis des crissements.

Ne pas ouvrir les yeux. Il fallait que je continue à me focaliser sur cette imagine sinon ça recommencerait.
Je devais attendre de me calmer complètement.

Je n'avais plus fait de crise d'angoisse depuis un bon moment. Pas même quand on m'a enlevé, quand on m'a enfermé, quand on a tué Sym. Alors pourquoi maintenant ?

La mort de mon père a été difficile à surmonter. Ma mère était complètement dévastée, et Mia se renfermait lentement sur elle même. On s'est donc éloigné peu à peu.

Je ne suis pas retourné à l'école pendant des jours, particulièrement à cause de ces crises justement.
Mais il a bien fallu y aller.
Je m'enfermait alors dans les toilettes du collège, essayant de me calmer comme je pouvais. C'était un enfer.

Alors le revivre n'était vraiment pas agréable.
Je posa ma main sur ma poitrine, et souffla une dernière fois.
Mon tee-shirt était trempé de sueur, tout comme mes cheveux et mon visage.

Je n'ouvrait toujours pas les yeux.
Je ne voulais pas. Je ne voulais pas voir que tout cela n'était pas un cauchemar. Je voulais remonter le temps.

Mais il fallait que je bouge pour retrouver Erza et Dereck.

Alors que je tentait de me reposer seulement quelques secondes, une odeur désagréable me donna un haut le coeur.

J'ouvrit les yeux, et en découvrant la personne qui se tenait devant moi, je cria pour de bon.

ImmuniséOù les histoires vivent. Découvrez maintenant