Chapitre 14

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Caroline réfléchit une seconde pour se rappeler quel côté désignait bâbord puis suivit les instructions. Des formes apparaissaient et disparaissaient à la surface de la mer.

- Qu'est-ce que c'est ? s'enquit-elle.

- Des visiteurs...

Les formes semblaient se laisser rattraper par le catamaran. Quand elle comprit qu'ils avaient des dauphins comme compagnons de navigation, Caroline n'en crut pas ses yeux. Les mots qu'elle tenta de prononcer restèrent coincés dans sa gorge.

- Ils vont nous accompagner un moment puis ils s'éloigneront, expliqua Alexandre, qui visiblement avait déjà du croiser des dauphins.

Il lui expliqua que cela lui arrivait plusieurs fois par an, mais en général c'était plus tard dans la saison. Caroline, qui avait sorti son téléphone de sa poche, les filma quand les visiteurs s'amusèrent à nager devant les étraves et sur les côtés du « Sasha II ».

Ce petit jeu dura une dizaine de minutes puis, comme l'avait prédit le plaisancier, les dauphins s'éloignèrent. L'un d'eux les salua d'un petit saut au dessus de l'eau avant de disparaître.

- C'est juste incroyable ! s'exclama Caroline les yeux pleins d'étincelles. J'aurais jamais cru que je verrais des dauphins en liberté... C'est... Pfff. Je vais pas oublier ça avant longtemps ! Merci de m'avoir permis de vivre ça, Alex.

Dans le même élan, elle s'approcha de lui et déposa un baiser sur ses lèvres.

- Je n'y suis pour rien, tu sais. Ce sont eux qui choisissent.

- Et tu as déjà vu d'autres animaux marins ?

- Le plus souvent, ce sont les poissons que l'on pêche... Mais j'ai déjà vu une tortue marine, mais pas chez nous. Par contre ces derniers temps, on a repéré des orques et je préférerais les éviter. Un plaisancier en a filmé un se cognant contre sa coque au large de Royan et il y a une vidéo de français qui ont vu un groupe d'une demie douzaine d'orques attaquer leur voilier au large du Portugal et détruire leur coque...

- Ah ouais quand même.

- La probabilité que ça arrive est mince mais il faut être prudent quand même.

Ils regagnèrent le poste de pilotage et Alexandre reprit le contrôle des opérations. Caroline pesta contre son téléphone qui n'arrivait pas à envoyer une vidéo des dauphins pour une story sur les réseaux. Son ami lui expliqua qu'elle devrait attendre d'être plus proche de la côte où de se servir de son téléphone à lui qui, grâce à Starlink, permettait d'avoir internet même en mer.

Cela faisait plus de deux heures qu'ils avaient quitté La Rochelle et pourtant le temps avait filé à une vitesse folle. Le capitaine du « Sasha II » prit la direction de la zone de mouillage dont il avait parlée et quand ils s'en approchèrent quelques dizaines de minutes plus tard, il abaissa les voiles et n'avança plus qu'au moteur en direction d'une bouée d'amarrage à petite vitesse. Là encore, Caroline l'observa agir avec toute l'expérience qui était la sienne.

À l'arrêt, au large des côtes rétaises, le catamaran était devenu bien plus stable et silencieux. Certes, le vent soufflait toujours et une légère houle agitait le bateau mais cela n'avait plus rien de comparable.

Le deux amis regagnèrent le salon – cuisine du bateau, ce qu'Alex appelait le carré. Ce dernier regarda le niveau des batteries qu'il jugea satisfaisant pour leur escale.

- Bon, on va pouvoir passer à table. Je suis content de voir que par un temps calme tu n'as pas le mal de mer. C'est plutôt bon signe pour l'avenir.

- C'est vrai, j'y ai même pas pensé, constata Caroline.

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