Chapitre 18

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N'ayant pas envie de rester seule avec trois nuits passées chez Alexandre, Caroline avait invité Zoé à passer la soirée et la nuit chez elle. Entre ces deux amies de toujours régnait une confiance sans limite. Toutes les deux se soutenaient dans leurs choix, leurs projets ou leurs coups durs. À plusieurs reprises durant ces dernières heures passées ensemble, l'envie était venue à l'étudiante en lettres de lui confier dans quel état était son cœur. D'ailleurs, Zoé avait des doutes à ce sujet. Quand Alex avait appelé son amie dans la soirée, comme il s'était engagé à le faire, Caroline s'était isolée dans un coin de l'appartement, abandonnant son invitée dans le salon. Quand elle vint la retrouver, Zoé lança :

- Je veux bien me faire bonne sœur si tu n'as pas un mec dans ta vie...

- Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

- Déjà, ton sourire jusqu'aux oreilles quand ton téléphone a sonné, puis le fait que tu ailles dans ta chambre pour parler à cette personne – tu ne m'avais jamais fait ça avant - et tu m'as toujours pas dit avec qui tu avais été faire du bateau ce week-end, alors que ça te ressemble pas davantage de me cacher ce genre de choses.

- Disons que pour le moment, c'est pas évident de te dire quoique ce soit car je sais pas vraiment comment appeler ça.

- Donc tu as un crush ?

- Oui... mais je ne peux vraiment pas t'en dire plus pour le moment. Mais je te promets que je te dirai tout dès que ce sera possible. Mais je pense que tu le sauras très vite.

- Hum, et je le connais au moins ?

- Zoé, s'il te plaît...

- Bon d'accord, mais n'attends pas trop parce que ça va vite me saouler de ne pas savoir qui c'est... plaisanta la meilleure amie de Caroline. Au moins, tu as l'air heureuse, et ça c'est suffisant pour moi pour bénir ce gars d'être entré dans ta vie.

- T'inquiètes pas, ce ne sera pas long...

Puis la conversation dévia sans que le sujet ne soit abordé de nouveau.

Les deux jeunes femmes avaient préparé le déjeuner pour le retour de la mère et du frère de Caroline. Mais quand la voiture de Jeanne, la mère, se gara devant leur domicile, elle était seule.

- Raphaël est resté à Nantes avec tes cousins. Ils ont prévu des trucs donc il rentrera ce week-end.

Les filles aidèrent Jeanne à descendre ses bagages et toutes les trois passèrent rapidement à table. La conversation navigua entre les nouvelles de la famille de Caro, celle de Zoé et les cours.

Caroline adorait ces moments passés toutes les trois. De par leur longue amitié, les deux filles étaient considérées comme des membres à part entière de la famille de l'autre. Comme deux cousines très proches. L'été, quand elles étaient plus jeunes, les parents de Caroline emmenaient régulièrement Zoé en vacances avec eux, puisque ses parents commerçants n'avaient pas la possibilité de partir en pleine saison si bénéfique pour leur activité.

Au fil du repas, l'étudiante en lettres sentit une boule naître au creux de l'estomac. Elle était en présence deux des personnes les plus importantes de sa vie et pourtant elle leur cachait ce qui était sans doute l'événement le plus intense de ses dernières années au moins.

- Bon, on passe au dessert ! annonça Zoé. J'espère qu'il va te plaire Jeanne car c'est moi qui l'ai fait.

- Oh mais j'en doute pas ma chérie.

Caroline regarda son amie servir sa mère avant de lui donner sa part et se servir en dernier.

- Qu'est-ce qu'il y a mon ange, fit Jeanne, tu as l'air chamboulée.

A la verticale du coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant