Chapitre 5

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En sortant de la Maison Blanche, Lando se vit dirigé vers une Mercedes argentée. Carlos appuya sur la commande et gronda quelque chose qui ressemblait à « monte ! » à son intention, mais il n'ajouta rien d'autre.

Le jeune homme prit donc la place du passager sans discuter. Dès que le contact fut mis, Stairway to heaven emplit l'habitacle et toute conversation possible fut noyée sous la voix de Robert Plant. Lando avait un million de questions, mais la tension qui tendait les épaules de Carlos et qui lui faisait serrer le volant au point de rendre ses jointures blanches ne le poussait pas à assouvir sa curiosité de toute façon.

Il tenta donc de garder son regard attaché au tableau de bord, mais c'était difficile. Il ressentait le besoin de garder un œil sur le loup à son côté. Il paraissait énervé et Lando se demandait s'il n'allait pas changer d'avis et décider que finalement, il était plus simple de le laisser mourir. Il se retrouva donc à fixer le lycan, perdu dans la contemplation. Son profil était noble, un nez droit, des lèvres pleines dont il se demandait ce à quoi elles pouvaient ressembler s'il souriait. Ses cheveux foncés et son ombre de barbe se mariant à la perfection avec sa peau bronzée. Lando ne s'était même pas rendu compte qu'il le fixait avant que la voix du loup ne le fasse se raidir dans son siège.

  Quoi ? demanda sèchement Carlos en sentant le regard de l'autre vrillé sur lui.

  Euh, non, rien.

Lando eut envie de se gifler en entendant la panique dans sa propre voix. Il se demanda vaguement pourquoi son nouvel instinct de défi ne se réveillait pas en grognant, mais il n'avait aucune réponse.

  Où est-ce qu'on va ? demanda-t-il finalement entre deux chansons.

  Chez moi. Les gosses doivent déjà y être.

  Tu as des enfants ?

Carlos lui paraissait jeune pour être père, il semblait avoir à peine plus de la vingtaine, mais peut-être avait-il eu des enfants très jeune. Il n'était pas si rare de nos jours de voir des parents à peine sortis de l'adolescence.

Cependant, le regard que le loup tourna vers lui semblait lui demander s'il n'était pas complètement stupide et Lando pensa qu'il venait de dire une énormité.

A leur arrivée, Lando fut surpris de voir que Carlos vivait isolé, à l'orée de la forêt. Il ne savait même pas qu'il existait une maison ici, malgré le nombre de fois où il avait traversé les bois dans son enfance ou lors d'une de ses fugues adolescentes, qui n'avait jamais abouties.

Elle était faite de bois, de vitres miroirs et d'une structure métallique faisant penser à un chalet incroyablement moderne, mais sa taille était celle d'une maison familiale de banlieue résidentielle. Quelques marches menaient à un porche de bois sur lequel se trouvait un petit banc blanc et de l'autre côté ce qui ressemblait à un échiquier en pierre entouré de deux chaises. Il était difficile d'imaginer qu'il se trouvait toujours dans la même ville.

Deux fillettes et un garçon d'une dizaine d'années sortirent pour les accueillir. Ils se tenaient si droit qu'on les aurait crus au garde-à-vous. Lando reconnut la copie de la posture qu'avait eue Carlos face à son père. Mais l'effet était étrange sur des enfants si jeunes. On se serait attendu à les voir courir dans tous les sens, mais ils ne bougèrent pas, alignés et attendant qu'ils arrivent à leur hauteur. Aucun d'eux ne ressemblait à Carlos. Le garçon avait la peau claire et une masse de cheveux ébouriffée qui faisait penser à un feu d'artifice. Les deux petites filles étaient très pâles avec quelques taches de rousseur, l'une était blonde avec des couettes, l'autre portait ses cheveux roux dans une queue de cheval.

Lost Wolf (Wolves Chronicles - tome 1) [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant