Lost Wolf (Wolves Chronicles - tome 1) [Carlando]

Chapitre 4

Lando se trouvait à présent devant la Maison Blanche. Pas celle de Washington, mais une bâtisse victorienne qui s'élevait en bordure de la ville et était entourée d'un terrain si grand que depuis la route, tout ce que l'on voyait de cette maison était sa blancheur, ce qui lui avait valu ce surnom qu'utilisaient tous les gamins de la ville.

Mais à présent, il la voyait de près et elle était incroyablement imposante. Il jeta un œil aux deux garçons qui se tenaient de chaque côté de lui. Ils avaient depuis longtemps retrouvé des yeux de couleur normale, un mélange de bleu et de vert pour l'un, un joli brun pour l'autre, au lieu de l'argent vibrant qui n'avait rien d'humain. Il se rendait maintenant compte qu'ils se ressemblaient beaucoup. Lando ne doutait pas que ces deux-là soient frères.

—  Il est temps d'y aller, lança le plus grand.

Lando déglutit difficilement. Il ne savait pas exactement pourquoi il avait suivi les gosses jusqu'ici. Leur histoire d'Alpha semblait tout droit sortie d'une série télé, mais ils avaient eu l'air si concernés en apprenant que Lando n'en avait pas et qu'il ne voyait même pas de quoi ils parlaient, qu'il avait fini par leur laisser le bénéfice du doute. Peut-être qu'ils pouvaient lui apporter les réponses qui lui échappaient depuis quelques jours. S'il y avait une chance qu'on éclaire sa lanterne, alors il était prêt à prendre le risque de suivre deux gamins inconnus.

Il y avait aussi cette étrange reconnaissance qu'il avait ressentie, comme s'il trouvait des membres de sa famille depuis longtemps perdue de vue qui ne se connaissent pas, mais dont la ressemblance force à se dire qu'il n'y a pas d'erreur possible.

Le plus jeune lui offrit un sourire qui se voulait réconfortant et Lando leur emboîta le pas en direction de l'entrée. Cependant, avant même qu'ils puissent monter les quelques marches de l'entrée, trois hommes sortirent sur le perron, bras croisés et regards menaçants en place. Ils avaient l'air d'un gang ultra classe, remplaçant le bandana et la veste en jeans par des costumes Armani et des montres Cartier.

—  Lorenzo, Charles, gronda l'un des hommes. On peut savoir ce qui vous prend d'amener un outsider sur le domaine ?

Lando releva les yeux vers l'homme qui venait de parler. Sa carrure était aussi imposante que celle des deux autres. Leurs vestes de costumes soulignaient leurs larges épaules. Il avait des cheveux bruns coupés courts et ses yeux brillèrent d'un argent vibrant pendant une seconde quand il croisa le regard de Lando. Il était impressionnant, menaçant. Et Lando ne réagissait pas très bien aux personnes violentes. Des années à être persécuté par son père lui avaient appris à les craindre. Il eut un mouvement de recul, mais le regard le lâcha bientôt pour se tourner tour à tour vers les deux garçons qui l'avaient conduit ici.

—  Papa, lança le plus jeune. Il ne sait rien de ce qu'il est, il ne connait même pas son Alpha.

—  Un loup perdu... souffla l'homme en scrutant Lando à nouveau.

Le jeune homme avait envie de se cacher dans un trou. A présent, tous les regards étaient sur lui, semblant le jauger.

—  Faites-le entrer dans le hall, mais qu'il n'aille pas plus loin et ne le perdez pas de vue une seule seconde. S'il est envoyé par la meute de Randall, je ne tiens pas à ce qu'il fouine. Je vais parler avec Fernando.

—  Carlos ! Appela un des autres hommes vers l'intérieur de la maison.

Il eut droit à un regard agacé de la part du premier, mais il se contenta de hausser les épaules.

—  J'ai confiance en tes fils, mais ce ne sont que des gosses. Mieux vaut être prudent, souffla-t-il d'un ton conciliant.

—  Quoi encore ? Vint une voix parvenant à paraître calme et excédée tout en même temps.