Lost Wolf (Wolves Chronicles - tome 1) [Carlando]

Chapitre 10

Adam Norris rentra chez lui, avec dans l'intention de voir si son monstre de fils s'était finalement vidé de son sang au fond de la cave. Il avait récupéré une pelle dans le fond de son coffre et comptait mener le corps sans vie dans les bois pour l'y enterrer avant de déclarer une fugue.

La première chose qu'il vit en sortant de sa voiture était la porte d'entrée dont la majeure partie pouvait maintenant être qualifiée d'échardes. Il s'avança prudemment  — aussi prudemment que le lui permettait son esprit embrouillé par les vapeurs d'alcool.

Dès qu'il posa un pied à l'intérieur, un poing se serra dans sa chemise et il fut projeté contre le mur opposé. L'air s'échappa de ses poumons et il mit quelques secondes à retrouver sa respiration. Il s'attendait presque à ce qu'il s'agisse de Lando, mais lorsqu'il releva les yeux, il vit un jeune homme de haute taille, des cheveux marrons foncés coiffés vers l'arrière, une barbe de deux jours sur sa mâchoire carrée qui semblait contractée par la colère, des yeux d'un brun bien trop électrique pour qu'il soit réel. Il se sentait mal à l'aise sous ce regard et effrayé par la violence qui émanait de l'homme.

—  Qui êtes-vous ? grogna-t-il en se relevant avec difficulté.

—  Un ami de Lando.

Son reniflement de dérision fut coupé aussi sec, lorsque l'homme lui balança un coup de poing en pleine face.

—  Vous allez vous tenir à distance. Vous faire aussi petit que possible et si vous le croisez dans la rue, vous changerez de trottoir en baissant la tête.

—  Pour qui vous vous prenez ?

—  Pour le grand méchant loup.

Ce constat fut suivi d'une démonstration de crocs et d'un regard animal et sanguinaire. Adam eut du mal à déglutir. Il fut à nouveau agrippé et lancé comme une poupée de chiffon, il s'écrasa sur la nouvelle table basse qui céda sous son poids.

—  Vous n'allez pas chercher à le retrouver ou déclarer sa disparition, et en échange, je vais vous laisser la vie sauve... pour l'instant.

La voix de l'homme  — la chose — était grondante de menace et Adam savait qu'il ne plaisantait pas.

—  Dérogez à une de ces règles et je vous retrouverai. Les monstres dans mon genre ne perdent pas trace de leurs proies. Est-ce qu'on s'est bien compris ?

Adam resta muet et l'autre lui balança un coup de botte en plein estomac, il sentit la bille monter dans sa gorge.

—  J'ai dit : est-ce qu'on s'est bien compris ?

—  Oui, oui, j'ai compris, s'empressa de répondre Adam pour éviter de se prendre un nouveau coup.

—  Bien.

Sur ce, l'autre quitta la maison avec un air dégoûté. Comme s'il ne rêvait que de laver ses bottes pour le simple fait qu'elles aient été en contact avec Adam.

~

Quand Carlos rentra chez lui, Charles et Lando étaient installés sur le canapé. Lando assis à un bout, Charles allongé avec sa tête sur les genoux du jeune loup. Ils regardaient la télé, sur la table basse, des assiettes vides prouvaient qu'ils avaient pris le temps de manger.

Carlos se sentit jaloux de la facilité avec laquelle Charles laissait Lando caresser ses cheveux. Ça aurait dû être lui...

Non, se reprit-il immédiatement. Non. Il fallait vraiment qu'il présente à Lando des compagnons compatibles, sinon, il ne tiendrait jamais. En inspirant, il se figea. Des loups qui ne faisaient pas partie de la meute étaient venus ici.