Chapitre 9

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Lando ne se réveilla que le lendemain matin, entouré du parfum de Carlos. Il était tout autour de lui et l'enveloppait comme une couverture réconfortante. Ses yeux s'ouvrirent lentement sur une chambre spacieuse et baignant dans la lumière du matin, qu'il identifia comme étant la chambre de Carlos. Le jeune loup grogna quand ses rétines se trouvèrent agressées par un rayon de soleil. Il se tourna du côté et fit face à la porte. Dans l'entrée de la chambre, Carlos l'observait, appuyé contre le mur, les bras croisés sur son large torse, les sourcils froncés par la contrariété.

  Bien dormi ? demanda-t-il avec un amusement qui paraissait forcé.

  J'ai l'impression d'avoir passé un an dans les vapes, répondit Lando d'une voix pâteuse.

  Une nuit seulement, le rassura Carlos. Andy t'a assommé avec un sédatif destiné aux éléphants.

  Andy ?

  Notre médecin, il passera te voir tout à l'heure.

Lando hocha la tête et renfonça son nez dans l'oreiller. Carlos ignora l'appréciation de son loup qui aimait savoir que c'était son odeur que cherchait Lando en inspirant profondément le tissu. Il savait que le jeune loup le voulait, mais ce n'était pas de l'amour, juste la reconnaissance d'un partenaire compatible. Les loups perdus et les omégas avaient tendance à chercher le lien plus facilement du fait de leur solitude. Carlos pour sa part ne tenait pas à se lier. Il avait témoigné de bien trop près du résultat lorsqu'un loup lié perdait son compagnon ou sa compagne. Tous les couples n'étaient pas liés. Mais son père et sa mère l'étaient.

A la mort de sa mère, son père avait failli suivre. Liam lui avait sauvé la vie. Mais il n'avait plus jamais été le même après cela. Autrefois, il riait sans arrêt, il était heureux et ensemble, ses parents étaient rayonnants. A présent, son père faisait face. Il avait retrouvé sa force, mais jamais vraiment sa joie de vivre. Ils ne parlaient jamais de sa mère, mais parfois, il souriait sincèrement pour Carlos. Lorsque son fils faisait quelque chose qui choquait le reste de la meute par exemple. Son père partait d'un grand éclat de rire avant de le réprimander pour la forme.

Mais c'était beaucoup trop rare. Et bien que son loup veuille à tout prix accepter le lien et s'unir à Lando, Carlos refusait de le laisser faire. La tâche était ardue, mais il ne faisait que se protéger. Peut-être devrait-il présenter d'autres loups compatibles à Lando pour qu'il trouve un nouveau compagnon. Oui, ce serait plus simple, mais le loup en lui enrageait à cette idée. A ses yeux, Lando était déjà sien et nul autre ne devrait le toucher. Carlos serra les dents pour ne pas grogner la fureur de son loup.

Il regarda Lando se réinstaller doucement, maintenant qu'il n'était plus inconscient, Lando leva la main et s'empara d'un oreiller pour le serrer dans ses bras, comme il avait l'habitude de le faire. Carlos sentit sa gorge se faire trop étroite et s'approcha, même s'il savait que ce n'était pas une bonne idée et qu'il ferait mieux de s'éloigner de Lando s'il ne voulait pas du lien.

Il fit le tour du lit et s'allongea dans le dos de Lando, passant un bras sur la taille trop fine du jeune homme. Il entendit sa respiration s'arrêter et il savait pourquoi. Lui aussi, sentait du contentement à le tenir ainsi, même s'il refusait de l'avouer.

Lando abandonna l'oreiller et se retourna dans l'étreinte de Carlos. Il cacha son visage dans le torse massif et respira l'odeur du loup directement à la source. Il passa un bras autour de Carlos et se rapprocha d'avantage, jusqu'à être collé contre lui. Carlos le serra un peu plus fort et caressa ses cheveux. Le son que fit Lando en retour aurait été digne d'un chaton heureux.

  C'est toi qui m'as trouvé ? demanda Lando.

  Oui.

  Mon père...

Lost Wolf (Wolves Chronicles - tome 1) [Carlando]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant