dear baker

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La clochette accrochée au-dessus de la porte tinta dans un son presque joyeux

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La clochette accrochée au-dessus de la porte tinta dans un son presque joyeux. Il n'y avait personne dans la petite pièce réchauffée par les grands fours desquels des pains frais sortaient justement.

Le propriétaire de la boulangerie — qui avait d'ailleurs donné son nom à celle-ci —, se tourna après avoir sorti les miches de pain dorées et déposé soigneusement l'épaisse pelle à pain en bois. Il fut surpris de voir le visage de Chan, non seulement d'aussi bonne heure, mais surtout sa mine presque embarrassée. Il en resta perplexe.

L'homme s'avança derrière le comptoir en bois lui aussi tout en essuyant ses mains encore pleines de farine contre son tablier blanc.

— Ce sera comme d'habitude ? il demanda, mais n'obtenu aucune réponse.

Très vite, il comprit qu'il ne s'agirait pas de pain ou de pâtisserie. Alors, il retira son tablier, le pendit soigneusement, et remplit deux verres d'un peu de café chaud qu'il avait dû faire couler quelques minutes auparavant.

Les deux hommes s'installèrent face à face, sur l'une des deux seules tables de la boutique. Chan paraissait ne pas vraiment oser poser la question qui lui brûlait les lèvres. Mais l'homme face à lui attendit patiemment qu'il parle.

Bien que leur relation était particulièrement spéciale — c'était souvent le cas lorsque l'on en entretenait une avec le poète—, il le connaissait suffisamment pour savoir qu'il se convaincrait seul de cracher le morceau.

— À tout hasard, connaîtriez-vous un jeune homme ? Ses cheveux sont noirs comme le pelage d'un corbeau et ondulés. Son corps est fin, et sa voix est douce.

L'homme face à lui s'installa un peu plus au fond de sa chaise qui craqua sous son poids. Il croisa ses bras aux muscles bien développés et observa son client.

— Il me faudrait plus de détails.

— Je n'aurai que ceux-ci.

Il hocha la tête. Il se redressa, et appela le nom de son épouse. Puis, il lui posa l'exacte même question, reprenant mots pour mots ceux utilisés par Chan.

La femme eut l'air perplexe à son tour. Elle demanda des détails, un nom, mais Chan ne sut répondre à aucune de ses interrogations.

— Où l'as-tu rencontré ?

— Au bord du lac, du côté des habitations.

— Et tu as vu son visage ?

Il secoua la tête. Le boulanger soupira. Ça s'avérait compliqué.

— Il chantait.

Ce détail lui fit hausser un sourcil.

— Sa voix était pareille à un doux rêve.

— C'est donc ça... s'amusa-t-il presque.

Chan soutint son regard bien que c'en fut particulièrement gênant pour lui. Il avait la sensation d'avoir révélé quelque chose de très intime. L'homme hocha lentement la tête.

— Je n'en suis pas très certain, mais ce pourrait être le petit postier.

Le visage de l'homme s'éclaira. Ce n'était peut-être pas une piste sûre, mais c'était une piste. Il rejoignit la porte accompagné des maîtres des lieux et les remercia sincèrement, serrant leurs mains dans les siennes. Ce fut franchement étonnant de sa part.

Avant qu'il ne parte, l'homme l'interpella une dernière fois.

— Ça fait vingt-deux ans maintenant. Laisse tomber les cordialités une bonne fois pour toutes.

Chan hésita, mais il hocha la tête.

— Bonne journée Changbin, bonne journée Mirae. salua-t-il, poliment.

'chère trudie,

demain, je vais attendre la venue du postier. j'ose espérer que, peut-être, il m'apportera de bonnes nouvelles.

bien à toi, christopher'

𝗠𝗨𝗦𝗘 ; jeongchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant