dear advisor

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Lorsque Chan annonça à Changbin que le postier n'était pas la personne qu'il recherchait, le boulanger garda les sourcils froncés

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Lorsque Chan annonça à Changbin que le postier n'était pas la personne qu'il recherchait, le boulanger garda les sourcils froncés.

— Attends, décris-le moi.

— Ses cheveux étaient noirs et son nez pointu mais pas crochu. Il avait des lèvres rosées pulpeuses et le teint pâle. Il faisait à peu près ma taille, ses épaules étaient carrées et...

— Mais où l'as-tu vu ? l'interrompit l'homme.

— Eh bien, devant chez moi.

L'autre haussa les sourcils. Il était perplexe. Sincèrement.

— Mais enfin Chan, je te parlais du petit postier, celui qui a tout juste vingt-deux ans. Je parie que tu as croisé Monsieur Lee.

Le poète ne répondit pas, à vrai dire, il n'en savait rien. Il était venu trouver Changbin pour l'informer de son échec, et de sa décision de cesser ses recherches. Christopher n'avait jamais vraiment été quelqu'un d'entouré. Pour ainsi dire, il considérait n'avoir aucun ami. Ce n'était que futilité et il n'appréciait de toute manière pas entretenir de relations sociales.

Sa solitude rythmait sa vie depuis vingt-huit ans désormais et il se complaisait tout à fait de la compagnie se son chien. Cependant, après son altercation avec le postier, laquelle lui faisait toujours honte, il avait ressenti le besoin pressant de le dire à Changbin. Dans ce village, c'était probablement la seule personne qui le connaissait aussi bien.

Jadis, leurs mères, deux grandes amies, prenaient régulièrement le thé ensemble. Ils avaient été amenés à se côtoyer et s'étaient suivis durant quelques années d'études. Puis, Changbin avait reprit la boulangerie de ses parents avec sa petite-amie de longue date, Mirae, qu'il avait aujourd'hui épousé.

Changbin était la seule personne qui n'inspirait pas à Chan un dédain ou un agacement certain. Pour dire vrai, si c'était pour aller chercher du pain, ça ne le dérangeait pas de sortir. Pour le reste, il n'appréciait pas cela.

— Je suis surpris. Tu as toujours été tellement minutieux et réfléchit...

Chan ne réagit pas. C'était vrai, il avait raison. Il suffisait de peu de jugeote pour savoir qu'il n'y avait pas qu'un unique postier dans leur ville.

— Les temps sont compliqués.

Le boulanger hocha la tête. Puis, il tendit à Chan sa commande et celui-ci le remercia à voix basse.

— Que me conseilles-tu de faire ? demanda-t-il soudain.

Son vis-à-vis fit mine de réfléchir un instant. Alors, son regard sembla brièvement voir quelque chose derrière la grande devanture vitrée du magasin.

— Surtout, tu ne dois pas paniquer.

Chan hocha la tête. Il savait rester calme, tout du moins, c'était ce qu'il pensait.

La clochette du magasin tinta alors que la porte s'ouvrait.

— Bonjour. salua le boulanger.

— Bonjour monsieur Seo !

La voix était guillerette, douce, et elle fit tiquer le poète. Une ombre passa en périphérique de sa vision et se planta à ses côtés. Chan détourna son visage pour l'observer. Son souffle parût se couper, alors coincé dans sa poitrine.

Il ne ressemblait en aucun point à tout ce qu'il avait pu s'imaginer. Il arborait un sourire qui était plus beau encore qu'un aveu d'amour sincère. Les boucles noires qui s'étaient échappées de son képi de postier tombaient juste au-dessus de ses yeux pétillants, emplis de malice, d'une joie innocente et entourés de longs cils noirs.

Sa peau était dorée, ses joues rosées par une probable bouffée de chaleur, il avait dû se précipiter, mais ça lui allait à ravir. Ses pommettes apparentes soulignaient ses fins yeux et le creux dans ses joues lorsque son sourire s'étirait fit chavirer le cœur de l'homme.

Soudain, il se tourna vers lui. Ce fut comme un choc électrique dans l'entièreté de son corps. Et alors, ce tableau de la beauté n'offrait plus son sourire qu'à lui et lui seul.

— Bonjour. il le salua alors, ses yeux se plissant encore plus à mesure que son sourire s'agrandissait.

Il fallut quelques secondes à Chan pour qu'il ne réagisse et réalise que c'était à lui que s'adressait désormais le jeune homme. Alors, il fit volte face et se tourna de l'autre côté, examinant soudainement ses deux baguettes de pain comme si elles requéraient un intérêt tout particulier.

Il entendit le patron de la maison se racler brièvement la gorge alors que le postier se mut dans son dos. Chan en profita pour observer de nouveau le garçon qui était désormais devant lui. Il tendit deux enveloppes brunies à Changbin qui lui offrit un chou à la crème pâtissière en guise de remerciement.

— Vous étiez en retard ce matin ? tenta-t-il pour briser le silence à demi lourd qui régnait.

— Ah, j'ai veillé un peu tard hier... avoua gentiment le postier.

Chan songea que peut-être, il était retourné chanter près de l'eau...

Ils se sourirent puis se saluèrent poliment. Le garçon jeta un coup d'œil à Chan qui se tenait toujours là à l'observer. D'ailleurs, il le regarda se diriger jusque l'entrée, et sortir du magasin. Ce ne fut que lorsque le jeune homme planta son regard sur lui au travers de la vitre que Chan fit volte-face.

Il fit alors face à l'air réprobateur du boulanger qui le dévisageait.

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 30, 2023 ⏰

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𝗠𝗨𝗦𝗘 ; jeongchanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant