Chapitre 3

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- Allô ?
- "Patron ? Vous êtes où ? Le café n'est pas ouvert aujourd'hui ?"

Le gérant venait à peine de se réveiller qu'une migraine lui vrillait déjà le crâne. Quelle heure était-il ? Il jeta un coup d'œil à son horloge et sentit la panique prendre.

Merde !

Mais le souvenir de l'ordre donné par cet homme en costume lui revint en mémoire avec une certaine dureté appréciable : "Fermez pour trois jours et revenez au studio."

Pourquoi devait-il écouter un étranger ?

Il se leva mais son corps trop faible le fit chuter à peine levé de son lit.

- Putain ! gronda-t-il, le téléphone encore en main.
- "Patron ? Patron ça va ?!" s'exclama son employé de l'autre côté du fil.
- Ouais tout va bien, grommela-t-il, face toujours contre le sol, refusant de bouger. Et pour te répondre, non, je n'ouvre pas pour trois jours.
- " Qu'est-ce qu'il ne va pas ?"

Le gérant lui raconta vite fait, sans entrer dans les détails, ce qu'il c'était passé la nuit précédente, faisant crier d'horreur son employé qui se proposa à venir le voir avec de quoi lui remonter le moral. Même si il lui disait non, le pauvre jeune homme savait que ses employés ne le laisseraient pas tranquille. Il demanda alors à ce que la salle soit nettoyée, qu'on mette la pancarte pour fermeture exceptionnelle. Ses quatre employés se décidèrent à venir chez lui trois heures plus tard, les bras chargés.

- Patron, comment vous vous sentez ? demanda la seule femme du groupe, déposant sur la table du salon, un sac provenant de la pharmacie.
- Un peu nauséeux et vraiment fatigué, répondit ce dernier, lassé.
- Venez, venez, lui dit un autre en le prenant délicatement pour le diriger vers le canapé pour l'installer et lui appliquer un plaid qui trainait par là. On va vous préparer de quoi vous réconforter. Un truc chaud !

Les trois plus jeunes de l'équipe partirent dans la cuisine pour sortir de leurs sacs ce qu'ils s'étaient empressés d'acheter pour leur patron et commencèrent à cuisiner, laissant le plus vieux avec l'employeur dans le salon.

- Boss, qu'est-ce qu'il c'est passé ? Vous ne leur avait pas tout dit.
- Je préfère leur épargner ce qu'il c'est passé... J'ai encore envie de vomir rien qu'en me le rappelant...

Le plus vieux avait que cinq ans d'écart avec son employeur. Il était comme un vieux sage pour la boutique, occupé dans la cuisine à préparer tout les plats mis en vente dans le café, son expertise était très appréciée tout comme sa conversation. Si le gérant l'appréciait, il se savait aussi très protégé par les trois plus jeunes qui bataillaient dans la cuisine, se chamaillant comme des gosses qui cherchaient à faire quelque chose pour leur père malade. La scène était aussi attendrissante que drôle, mais à cet homme qui lui faisait face, l'employeur ne put que lui dire la vérité et l'image qui s'imposa en eux était encore plus atroce.

- La police est au courant ?
- Oui, ce monsieur s'en est chargé et j'ai déjà fait ma déposition.
- Vous ne devriez pas y retourner ?
- Normalement, mais je dois aussi retourner au studio dans deux jours. C'est ce qu'il m'a demandé.
- Ça va aller avec les dépenses ?
- On fera avec, je verrai à ce moment-là. Merci P'Khan.

Ce dernier lui sourit jusqu'à ce que les trois jeunes débarquent en déposant sur la table basse un plateau bien garnis de plusieurs choses fumantes à l'odeur appétissante.

- Tenez patron, fit la jeune femme en lui tendant une tasse bien chaude d'un liquide sombre. C'est du thé médicinale pour vous aider avec la fatigue et le stress. J'ai lu que ça pouvait être utile après un traumatisme.
- Merci N'Mina.
- On vous a fait de la soupe aussi et d'autres légumes pour aider votre estomac ! s'exclama un autre.
- Allez doucement vous trois ou le boss n'arrivera pas à manger, les gronda gentiment Khan amusé par autant d'attachement de la part de ces trois jeunes envers leur gérant.

Flower Me [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant