Chapitre 24 : Que la fête commence

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23H00. A quelques kilomètres du centre de Gonze, dans un immeuble en pierres, Jean André fut réveillé brusquement par une musique techno hardcore secouant ses tympans. Le son venait de loin, mais il était pourtant parfaitement audible ; il ne n'hallucinait pas. Le souci, c'est que Jean travaillait le lendemain et devait se lever à quatre heures du matin, et il lui était compliqué de s'endormir en entendant tout ce boucan. Père de famille honnête dans la cinquantaine, Jean avait deux enfants de dix-sept et douze ans qui dormaient paisiblement dans la pièce voisine, comme sa femme qui ronflait (les ingrédients d'un sommeil impeccable !). Non, il n'allait définitivement pas réussir à dormir avec cette rave party qui rassemblait actuellement cinq cents personnes. Était-il préférable d'y aller directement, armé de sa batte de Baseball, ou d'appeler la police ? La seconde suggestion parût être la meilleure. Puis il n'avait pas le courage de parcourir tous ces kilomètres à cette heure.

C'est ainsi que le commissariat de Gonze reçu la première plainte concernant la rave party à l'avenue Bergson. Ce soir-là, Adrien s'occupait des appels téléphoniques, et prit donc au sérieux celui de Jean André. Surtout, Armelle Dubois allait être au sommet de sa force pour arrêter quelques fêtards.

Suivant la réception de l'appel de Mr André, Adrien courut au bureau d'Armelle.

Oubliant de frapper, il entra immédiatement :

- Grosse affaire, y a une rave party.

Armelle sursauta en le voyant entrer aussi brusquement et sans son autorisation. Surtout qu'elle devait en fait gérer un problème familial important : son fils avait fugué. Apparemment, l'obsession de sa mère sur le Krag l'avait beaucoup trop fâché contre elle, si bien que ce soir elle s'était décidée à ne pas patrouiller en ville. Sauf qu'il était déjà trop tard.

- QUOI ? s'écria Armelle assise à son bureau.

- Il y a une rave party à Gonze, que faisons-nous ?

- Commencer par savoir où elle se trouve, non ? répondit Armelle, l'air agacée.

Adrien bégaya :

- Oh mais... on ne sait pas... (Armelle leva les yeux au plafond).

- Vous ne savez pas ? Cherchez bien, quel est l'endroit idéal pour ce genre de soirée à Gonze ?

- A la... sortie ?

- Oui, à la sortie de Gonze menant à l'autoroute. L'avenue Bergson. Vous irez sans moi, j'ai une affaire personnelle sur le dos.

- Besoin d'aide ?

- Non, merci, conclut Armelle.

Adrien quitta ensuite le bureau pour mettre une équipe sur le coup. Ce n'était pas la première fois qu'ils avaient affaire à une rave party, il s'en produisait régulièrement à Gonze, presque toujours au même endroit. C'était comme une mission enfantine, selon eux. Savaient-ils pourtant que cette-fois ce serait différent ?

Dehors, les sons envoyés de la rave party, c'est à dire les cris de joie et la musique, tonnaient longuement, durant cette nuit pluvieuse.

C'est alors qu'une voiture jaune se gara sur le parking pratiquement vide du commissariat. Quelqu'un en descendit, une femme, pas n'importe laquelle : Miranda Redd.

Elle était habillée d'une longue robe trapèze noire (l'ont aurait dit qu'elle se rendait à un enterrement, et le contexte dans lequel elle se trouvait favorisait largement cette théorie). Miranda portait son sac à main où s'y trouvèrent ses petits instruments qu'elle comptait utiliser contre son fils, pour le tuer une bonne fois pour toutes. Elle pénétra dans l'enceinte du commissariat, les cheveux mouillés par l'averse ; l'attention des policiers se tourna à sa volonté.

Will à la soirée des enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant