Chapitre 16 : Liberté ?

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« Elle ne me laissera jamais sortir. »

- Il faut que je pense positif, le négatif a pris une trop grosse importance dans ma vie.

Il était 12H30. L'heure du déjeuner. Puisque c'était samedi, Miranda ne travaillait pas, un bonheur pour Will (dans le sens où il pouvait aller aux toilettes librement).

Bien sûr, il se doutait que le repas de ce midi n'allait rien avoir d'appétissant.

« Des épinards ou des conserves froides. Même pas un effort pour le weekend. »

Peu importe ce qu'il allait manger parce qu'il paraissait incapable d'avaler une bouchée de quoique ce soit ; le stresse faisait se resserrer son cœur, et ses pensées ne se focalisaient plus que sur sa gentille maman.

Comment allait-elle réagir à la demande de son fils ? Bonne question.

D'abord, Will attendit qu'elle déboule dans la cave, tenant une assiette remplie de nourriture tiède voire froide dans le pire des cas, et ne lui adressant pas un mot. Un rituel qui se produisait dorénavant tous les jours.

Tandis qu'il patientait en secouant le bras en mousse de Mr Gentil, il sentit l'odeur de ratatouille et entendit les talons de sa mère résonner au-dessus.

Elle n'allait pas tarder.

En sachant cela, il étudia les mots qu'il allait employer pour la convaincre de le faire sortir de la sombre cave après deux mois de captivité, ne serait-ce le temps d'une journée (ou pour l'éternité).

Il lui était fondamental de revoir la lumière du soleil, de revoir le dehors, de sentir le vent frôler sa peau.

Les pas se rapprochèrent dangereusement, et Will se mit à s'affoler.

La porte de la cave s'ouvrit complètement, laissant enter à l'intérieur un bout de la clarté de la maison. Et Miranda se révéla (une fois de plus avec son air insensible).

Will se leva rapidement pour s'avancer vers elle, et il ne voulait surtout pas qu'elle l'aperçoive tenir la patte de sa peluche.

Il se présenta en bas des escaliers alors qu'elle ne n'eut pas encore descendue.

Il voulait dire quelque chose, quoiqu'il n'y parvînt pas.

« Plus facile à penser qu'à faire. »

Miranda descendit progressivement, intriguée par la détermination apparente de son fils, et aboutissant à cette question :

- Qu'est-ce qui te prends, William ?

Elle arriva face à lui.

Ça y est, il devait la convaincre, le moment était arrivé.

Ses lèvres bougèrent, mais rien ne sortit.

- Tu sembles vouloir me parler, vas-y, je suis toute ouille, dit Miranda, les bras croisés, espérant qu'il crache le morceau retenu au fond de sa gorge.

- J'ai... j'aimerais que tu... que tu...

Miranda fit mine de ne pas saisir ses paroles, tout à fait une autre façon de se moquer de lui ; elle voulait dire qu'elle ne parlait pas sa langue.

- J'aimerais sortir.

Bam !

Elle ne le croyait pas capable de lui demander ça.

Une expression faciale enfin visible se forma sur le visage de Miranda, celui de l'étonnement, et elle resta retenue.

- Maman ? Parle-moi ! Supplia Will, la voyant silencieuse et immobile.

Will à la soirée des enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant