Chapitre 29 : Confrontation finale

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La BAC de Gonze s'était mobilisée cette nuit comme rarement auparavant. Les appels de passants s'accumulaient à une rapidité incroyable, prévenant de la présence menaçante d'individus désemparés sous effet de drogue, agressifs et au comportement de zombie.

A vive allure, une patrouille se jeta dans la ruelle des assoiffés, un groupe d'amis venait de faire attaquer par une personne surexcitée inarrêtable. Un jeune homme d'à peine dix-sept ans, qui aurait progressivement gonflé en folie : il s'était emparé d'un verre de bière exploité par le groupe, se trouvant sur la terrasse du bar-restaurant Gentlemans de Gonze. Il y aurait lancé les menaces suivantes :

- CE VERRE, IL VA ME SERVIR A VOUS ENCULER ! J'VAIS TOUS VOUS BAISER AVEC !

L'intervention de la patrouille fut des plus musclées : ils eurent plaqué l'homme au sol dont le menton fut fracassé par le choc. En le voyant gigoter et les menacer en retour, « Sales pédés ! Je vais vous enculer sales fiottes ! », l'un d'eux dû appuyer son pied contre son dos pour le calmer et qu'un autre puisse le menotter. Les habitués de la ruelle furent pour beaucoup, sous l'effet de l'alcool (pas pour rien ce nom !) scandalisés par l'opération, au point où ils s'approchèrent, et se mirent à jeter leurs verres d'alcool sur les policiers.

- Laissez-le partir ! Bande de fils de pute !

Évidemment, ils ne prêtèrent nulle attention aux insultes, mais quand l'un des verres fut projeté sur la tête d'un d'entre eux, explosant en morceaux et le faisant saigner abondement, ils durent désormais s'occuper du cas de la personne responsable de l'acte en question : un jeune étudiant fêtant la fin de la semaine, la gueule de bois.

Il fut plaqué contre un mur et les regards et insultes de chaque personne (alcoolisé) présente empirèrent :

- Oh ! Mais lâchez-le ! Fils de chien !

- Vous n'avez que ça ç faire ? Foutre votre merde ? Occupez-vous de vos culs et décampez !

- C'est la même chose tous les soirs ! Laissez cette ruelle en paix ! On s'éclate la putain !

Mais n'était-ce pas justement des personnes de la ruelle qui les avaient contactés ? Eh bien oui. La ruelle se dressa contre les policiers comme des sauvages, des révoltés. Manquait plus que leurs fourches pour qu'ils concoctent comme une réplique exacte de la Révolution Française.

Un alcoolique tenant à peine sur ses pieds émis un coup de poing à un policier (il fut immédiatement battu par les collègues de l'homme le défendant en le bousculant – il tomba sur une table ronde d'un bar de la terrasse, les quelques verres de bière dessus chutèrent sur lui et l'odeur forte absorba les moindres recoins proches de lui).

Le choix n'était plus que très limité : il fallait partir, au risque de voir la situation s'aggraver.

- ON S'EN VA ! Prévint un des policiers.

Tandis qu'ils fuirent, les visiteurs (et habitués pour la plupart) de la ruelle des assoiffés continuèrent leurs injures et les jets de verres débordants d'alcool.

- Ouais, c'est ça, tirez-vous !

Mais ils ne partirent pas sans les deux faiseurs de trouble, qui étaient menottés aux poignets, malgré que certains tentèrent de les en empêcher. Sans succès. Le niveau de substances nocives qu'ils avaient ingéré était probablement élevé, expliquant leurs réactions agressives envers les forces de l'ordre. Enfin, quand ils furent partis, sains et saufs (le policier blessé avait cependant des gouttes de sang s'étendant à son cou, en dépit qu'il pressait sur son entaille un bout de coton), des bagarres éclatèrent dans la ruelle. Il y aurait d'autres blessés à prédire, mais la police ne pouvait se permettre de revenir et d'empirer les choses.

Will à la soirée des enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant