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Mais lui, il est souvent sur les nerfs :

𝑴𝒐𝒊 : en tout cas

Tarek revient :


𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : une dernière question
𝑴𝒐𝒊 : je t'écoute, Monsieur le juge
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : par simple curiosité, tu lui as répondu quoi quand il te draguait ?
𝑴𝒐𝒊 : qu'il pouvait faire la queue ?

𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : comment ça fait la queue ? Donc, tu ne lui fermes pas la porte, je comprends à quoi tu essayes de jouer.
𝑴𝒐𝒊 : ba si, qu'ils fassent la queue en mode, qu'ils peuvent toujours courir, c'est pourtant clair.
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : pas pour moi
𝑴𝒐𝒊 : chérie, ce n'est pas parce que des petits bouffons vont faire la queue devant le coffre-fort d'une banque que la porte va s'ouvrir devant eux, faudrait-il encore avoir le code
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : et s'ils ont le code ?
𝑴𝒐𝒊 : impossible, il n'y en a pas



Je lève mes sourcils et je lui fais un clin d'œil :



𝑴𝒐𝒊 : bon, tu as fini de t'énerver sur moi, qu'on passe à autre chose.
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : non, je suis encore énervé
𝑴𝒐𝒊 : apaise ton cœur, qu'est-ce que tu veux que je te dise ?



Je me rapproche et lui fais un bisou avant d'aller me laver. Quand je reviens dans la chambre, Tarek m'attend sur le lit. Tout silencieux :


𝑴𝒐𝒊 : c'est ta manière de venir t'excuser ?
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : pourquoi je viendrai m'excuser ?
𝑴𝒐𝒊 : pour avoir fait mon jugement
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : je ne vais pas m'excuser pour quelque chose de normal.

𝑴𝒐𝒊 : normal ? Excuse-moi d'en douter, la manière dont tu es venue me parler comme si j'avais fait quelque chose de fou
Tarek : c'est bien pour ça que je t'ai attendu pour en parler et que je ne t'ai pas insulté
𝑴𝒐𝒊 : en mode, tu m'as fait une fleur
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : ouais


Il me fait son petit regard innocent. Comme si j'allais m'énerver, alors que ce n'est même pas quelque chose dont je me soucie.

Je finis de m'habiller et je vais faire un câlin à mon mari. On se couche sur le lit :



𝑴𝒐𝒊 : tu peux me dire ce qu'il s'est passé avec ta mère et ton père du coup ? Tu n'as encore jamais dit pourquoi tu étais autant énervée contre ta mère
𝑴𝒐𝒊 : et n'oublie pas le passage auquel ton père est violent

𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : je ne suis pas un gars ghetto tout ça. En mode la rue, m'a eu tout le bla-bla qui va avec, je ne suis pas dans ça.
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : je n'ai même pas grandi dans un quartier, mais ça, tu le sais déjà.

𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : par contre, je ne peux pas nier le fait que j'ai grandi et que j'ai été élevé dans la violence
𝑴𝒐𝒊 : ok

𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : déjà, à savoir que mon père a grandi avec un père violent
𝑴𝒐𝒊 : c'est-à-dire ?
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : qu'ils les attachaient avec des cordes quand ils n'écoutaient pas ou quand ils faisaient une bêtise et les fouettaient ensuite

𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : il tapait à coup de barre en bois, de branche d'arbres, de tout ce qui pouvait lui tomber sous la main à ce moment-là.
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : c'était au bled, mais c'est quand même une dinguerie

𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : bref, je ne vais pas m'éterniser là-dessus.
𝑻𝒂𝒓𝒆𝒌 : c'est juste pour dire que mon père et ses frères ont grandi comme ça

𝑁𝑒𝑗𝑚𝑎 : 𝐶𝑢𝑝𝑖𝑑𝑜𝑛 𝑛'𝑎 𝑝𝑎𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑟𝑖𝑠 ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant