L'Albinos (DARK ROMANCE)

Alice VS Le Viking

"Je suis le genre de gars qui n'hésitera pas une seconde à verser de l'acide sur ta peau...", avait assuré le Viking lors de ce qu'il qualifiait de "présentations".

                                      Et, il s'apprêtait à mettre sa menace à exécution. 

La lumière provenant du hall projetait la silhouette imposante de l'Alpha dans la pièce. Seuls ses yeux furent plongés dans les ténèbres. Sa main gantée pianotait si fort contre sa cuisse droite qu'elle faisait vibrer le bidon qu'il tenait. Son visage, marqué par un sourire malsain, exprimait déjà la satisfaction anticipée à l'idée des marques laissées par l'acide sur ma peau.

—Laisse-nous, ordonna-t-il d'une voix dure destinée à Alice.

Ses yeux plissés se posèrent sur l'arme qu'Alice tenait fermement. 

Le Viking se détourna de la jeune femme. Certain qu'elle ne tenterait rien contre lui, il avança d'un pas ferme dans ma direction. 

 Je glissais une main le long de ma cuisse, prête à saisir et utiliser l'un des couteaux qu'Alice venait de me confier lorsqu'elle s'interposa, contre toute attente.

—Il est hors de question que je te laisse faire...  La voix ferme, elle fit coulisser la culasse du pistolet, bras tendus à hauteur de son ventre. Tu n'as pas le droit de la toucher!

Déterminée, Alice redressa l'arme, la maintenant à mi-chemin entre sa poitrine et son menton, prête à prendre pour cible le Sadique.

Ce dernier poursuivait son avancée en ignorant ses menaces, convaincu qu'elle n'oserait pas tirer sur son Alpha. L'assurance du Viking me fit douter des capacités d'Alice à désobéir aux ordres du Sadique. Ma main droite frôlait le manche du plus gros couteau tandis que j'observais attentivement les réactions de ma camarade. 

Son visage impassible ne laissait rien paraître, mais son regard trahissait toute l'admiration qu'elle éprouvait envers le Viking. 

—Tire... murmura ce dernier. Si c'est vraiment ce que tu veux... Tu sais viser, alors ne te rates pas.

Il restait cinq mètres entre le Viking et moi. Ce dernier ne craignait pas la douleur m'avait expliqué Alice. Apparemment, il ne redoutait pas non plus la mort. 

 C'était peut-être là notre seul point commun.

Plus que quatre mètres, puis trois. Il avançait inexorablement et rien ne semblait pouvoir arrêter son approche. Ni l'arme qu'Alice pointait dans sa direction, ni ma main à présent agrippée au couteau de combat. Le regard du Viking resta fixé sur mon poing serré autour de l'arme, sans fléchir. 

Quand il eut franchit le dernier mètre, Alice avait laissé retomber le pistolet le long de sa cuisse. Elle parut sincèrement navrée. 

Pour moi, d'abord.

Pour le Viking, ensuite. 

Sans doute regrettait-elle d'avoir ainsi tenu tête à son chef, au point de l'avoir menacé d'une arme. Elle devait aussi redouter la punition qu'il lui infligerait inévitablement.

Cet individu cruel, froid et dépourvu de sensibilité était capable de tout. 

Le bidon qu'il tenait fermement en était une preuve flagrante.

—Je t'avais prévenue que tu ne devais plus t'opposer à moi. Tu savais aussi ce qui t'en coûterait. 

 Énumérait le Sadique en posant le bidon d'acide sur le sol en béton. Il en dévissait lentement l'énorme bouchon noir, ignorant la menace de mon arme pourtant à quelques centimètres de sa jugulaire.