Je profitais du jet d'eau en repensant à mes deux dernières semaines.
Si ça faisait plusieurs jours que je n'avais rien avalé, ma dernière douche remontait à plus longtemps encore. Avec Mia, Jasmine et Marouelle nous avions prit l'habitude de nous rincer à la vas-vite dans le lac du parc MacArthur de Los Angeles, avant et après nos nuits de racolages. Parfois pendant la nuit, lorsque les clients ne se bousculaient pas.
Ce qui restait rarissime.
Les échanges de faveurs sexuelles étaient courant dans nombre de civilisation, et la société dite "moderne" n' y échappaient pas. Les personnes qui évoluent dans cette société ont beau se voiler la face en s'imaginant plus évolués (ou plus moreaux), le monde dans lequel ils vivent repose précisément sur les mêmes règles que celles des tribus perdues a l'autre bout du monde.
Quand à moi, j'allais devoir rapidement m'adapter à la tribu dans laquelle je venais d'être intégrée de force, si j'espérais survivre.
Je ne quittai le confort de l'eau brûlante qu'une fois débarrassée des odeurs d'humidité et d'urine et m'emparai d'une serviette de bains rangée sur une étagère proche de la cabine de douche et lorgnais sur mes vêtements salis qui trônaient sur le lavabo.
Eux ne s'étaient pas départis des horribles relents.
Seule dans une demeure qui m'était aussi inconnue que les personnes qui y résidaient, j'enroulai le serviette de bains sous mes aisselles puis entrepris de parcourir le long couloir qui menait aux escaliers en quête d'Alice, mon unique point de repère ici. La voix du dénommé Levi me parvenait depuis le rez-de-chaussée, suivit de celle d'Alice. J'approchais des marches tandis que Levi se mit à marmonner.
—Il faut vraiment que je lui parle.
Alice lui répondit d'une voix stricte mais anxieuse qu'il était occupé, ce qui déclencha un grognement de la part de son interlocuteur.
Depuis l'étage, un palier entouré d'une barrière me donnait une vue plongeante sur les deux membres de la meute qui se tenaient au centre du vaste hall d'entrée. Levi, une sacoche en cuir à la main, faisait face à Alice qui agitait les bras en direction de la sortie.
—Mais puisque je te dis que c'est important!
Levi argumentait alors qu'Alice le poussait davantage à quitter les lieux sur le champs, lorsque son regard dévia en direction du deuxième étage.
De sa main libre, il tira un revolver d'un holster planqué sous sa veste de costume avant de pointer l'arme dans ma direction. Je reculais, si surprise que la serviette de bains chuta à mes pieds.
—Agbqgfrpkul...
Levi balbutiait tandis qu'Alice leva le menton dans la direction qu'il fixait bêtement de ses yeux écarquillés.
—Qu'est-ce que tu fous?
Hoquetant, elle mit plusieurs secondes avant de réagir. Lorsque le choc fut passé, elle ordonna à Levi d'attendre dans le bureau, avant de monter les escaliers à vitesse grand V.
Arrivant à ma hauteur, Alice se dépêcha de réajuster la serviette comme elle le pouvait, puis elle me poussa à traverser une nouvelle fois le long couloir. Nous stoppâmes devant une des nombreuses portes que le couloir longeait, l'ouvrit et m'attira à l'intérieur l'air outré.
La pièce d'un blanc plus pur que la neige fraîche dont les surfaces étaient remplies de moulures du sol au plafond, était aussi grande qu'une chambre à coucher. Les murs étaient entièrement recouverts d'étagères envahies par une quantité phénoménale de vêtements et de chaussures de toute tailles et couleurs.
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L'Albinos (DARK ROMANCE)
Roman d'amourPour Ilona, 19 ans, la notion de liberté n'est qu'un mot dénué de tous sens, depuis qu'elle a été arrachée à sa famille alors qu'elle n'était qu'une petite fille. Sociopathe, elle n'éprouve aucun sentiment. Le Viking, chef d'un gang mafieux. Incapab...