TW : Violence, Blessure
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Après quelques mètres, Adriel ressentit comme une présence dans son dos. Elle crut entendre des bruits de pas. Une peur insidieuse faisait couler une sueur froide dans son dos. Elle se tourna vers ce qui lui semblait être l'origine de ce ressenti, mais ne vit rien ni personne dans la ruelle. Elle devait se faire des idées. Elle continua d'avancer, se dirigeant vers l'extérieur de la ville. Elle voulait se promener encore un peu avant de rentrer. Elle porta son choix sur une zone peu fréquentée où fleurissaient de jolies fleurs bicolore, jaune et rouge. Elle appréciait leur odeur capiteuse, une fragrance riche, enivrante et sensuelle. Elle ne s'arrêta qu'une fois qu'elle put les toucher, du bout des doigts. Les fleurs semblaient si fragiles, tout en s'imposant au milieu de ce paysage tout de blanc crème. Azmar était une ville magnifique, dans laquelle la majorité des maisons étaient construites en pierres sèches qui semblaient émerger naturellement du sol. Les pierres tendaient à être de couleur blanche, blanc crème ou légèrement grisâtre, créant une atmosphère apaisante. En soirée, la ville s'illuminait d'une lueur mystique. Les étoiles semblaient danser au-dessus des toits, tout comme l'astre du jour.
Adriel grimpa sur le mur. Il lui offrait un beau panorama sur une partie de la campagne environnante. Au loin, elle aurait presque pu deviner les contours du domaine de ses parents. Sans prévenir, elle ressentit à nouveau ce sentiment d'urgence, cette terreur qui coulait dans ses veines. Elle glissa le long du mur, avant de retomber sur ses pieds. Elle entendit distinctement des bruits de pas derrière son dos. Elle se retourna et tomba nez à nez avec un jeune homme, le dos collé au mur de pierres. Le jeune homme posa une main sur sa bouche afin d'étouffer son cri et apposa un doigt sur ses lèvres.
— Pas un bruit, chuchota-t-il.
Avant qu'elle puisse répondre quoi que ce soit, il l'entraînait derrière une maison. Il jeta un dernier regard vers l'endroit où ils se trouvaient auparavant. Adriel en profita pour l'observer, à la dérobée, tremblant légèrement. Elle ne vit qu'une partie de son visage puisqu'il portait un masque en tissu. Derrière ce voile subtil, ses yeux en amande d'un bleu profond capturaient l'attention, créant un contraste saisissant avec une peau mate et des cheveux mi-longs d'un noir de jais. Les mèches soyeuses retombaient sur ses yeux et semblaient presque irradier de reflets bleutés. Même s'il semblait avoir le même âge qu'Adriel, il irradiait une aura énigmatique et envoûtante et suscitait une fascination irrésistible. Il était habillé d'une chemise noire et d'un pantalon assez près du corps, sûrement en cuir, moulant sa silhouette athlétique. Sa tenue semblait idéale pour se mouvoir et se déplacer en toute discrétion.
Ou dérober les premiers nobles du coin, remarquait Adriel.
Cela eut le don d'inquiéter légèrement la jeune femme. Qui était-il ? Que lui voulait-il ? Adriel se plaqua contre le mur de la bâtisse, appréciant cet appui bienvenu, ainsi que son contact frais. Elle entendit son voisin pester.
— Putain ! Ils sont là.
Adriel sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine. Sa tête lui tournait et elle manqua de défaillir quand elle vit le jeune homme sortir trois couteaux de lancer en quelques secondes à peine. Les couteaux semblaient être des prolongements de la main qui les tenait, la prise assurée, chaque doigt ayant trouvé sa place avec précision. Des veines légèrement saillantes témoignaient de la tension accumulée dans cette main, prête à délivrer sa précision meurtrière. Se retenant contre le mur, elle tenta de respirer lentement. Le souffle court, elle osa un regard vers le jeune homme. L'inquiétude se lisait sur son visage. Il semblait aussi étrangement déterminé.
L'attente se fit plus longue, l'instant comme suspendu entre cette réalité et une autre, invisible, intangible. Adriel entendit soudainement des pas légers venant de devant leur cachette. Le jeune homme se retourna subitement vers la jeune femme, et lui intima de ne pas bouger d'un geste. Il sortit au-devant de la menace, si menace il y avait. Un sourire suffisant se dessinait sur ses lèvres. Adriel, elle, ne bougeait pas d'un iota. Elle ne parvenait à comprendre comment elle avait pu se retrouver dans cette situation étrange, mais ne doutait pas de son instinct. Ce dernier l'avait déjà sauvé par le passé lorsqu'un soulard avait tenté de s'en prendre à elle.
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D'Or et d'Azur
FantasyDans le monde d'Helyan, les Divins et les Divines avaient façonnés pendant des siècles les lois qui régissaient la nature, la magie et les peuples. Mais un jour, ils ont disparus, laissant Helyan sous le contrôle des Hommes. Certains ont continué à...