Chapitre 10 - Doutes, thé et Divinités

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Hemera accueillait les deux amis sur le pas de sa porte. Le sourire aux lèvres, elle leur présenta son appartement. Il était bien plus spacieux qu'il n'y paraissait vu de l'extérieur. De grandes portes-fenêtres livraient une lumière douce et diffuse dans la pièce principale. Elle comportait une méridienne verte garnie de coussins de tailles différentes. Les couleurs du logement oscillaient entre du vert, de la terre de sienne et du blanc crème, appelant au calme et à l'étude. Maintes piles de livres avaient été laissées à l'abandon à côté de la méridienne, vestiges de nuits entières consacrées à l'étude. Le sentiment général qui se dégageait de l'appartement était la quiétude. Il y faisait vraisemblablement bon vivre. Le premier étage était exclusivement réservé pour les trois chambres tandis que le rez-de-chaussée se composait d'une salle de vie, d'une cuisine et d'une salle de bain. Comme dans l'auberge, plusieurs tuyaux permettaient un accès à l'eau courante. Une autre pièce, plus discrète, était consacrée aux études d'Hemera.
Cette dernière laissa les deux jeunes gens déposer leurs affaires dans leur chambre respective avant de frapper plusieurs fois dans ses mains afin d'attirer leur attention. Deux paires d'yeux ronds comme des soucoupes se tournèrent vers la chercheuse.

— Je veux vous montrer quelque chose. Suivez-moi !

Hemera, guillerette, guida Adriel et Hayden vers son cabinet personnel. Elle ouvrit la lourde porte en bois, révélant une gigantesque bibliothèque et un bureau en pagaille.

— Tadam ! Voici mon lieu préféré, et de loin. C'est ici que nous allons mener des recherches supplémentaires, à l'abri des regards. Est-ce que ça vous convient ? Sinon, j'ai aussi le canapé... continuait-elle.

— Parfaitement, Mera ! la coupa Hayden. Je te remercie, tu te plies déjà en quatre alors qu'on vient d'arriver...

— Cht ! On s'y met.

Comme en pleine effervescence, Hemera sortait une multitude de livres de sa bibliothèque, en déposant deux dans les bras d'Adriel et Hayden. Adriel huma l'odeur réconfortante de vieux papier de l'ouvrage. Il s'intitulait Monde(s) intangible(s). Il avait pour vocation de compiler les mythes et les légendes en lien avec les Divinités et les voyages qu'elles opéraient dans le monde, à l'abri du regard des Hommes. Adriel n'apprit pas grand-chose concernant ces Divinités. Elles étaient parfois capricieuses envers les Hommes ou leur apportaient leur secours. Les divinités dites tutélaires étaient présentes en tout : le vent, les rayons du soleil, l'eau, les ombres, la nuit, la mort, la vie et tant d'autres. Elles possédaient leur personnalité propre. Adriel comprit que ces forces étaient loin d'être bonnes ou mauvaises. Par exemple, les Divinités d'ombre et de lumière étaient indissociables et s'épanouissaient par l'existence de l'une et de l'autre. Elles formaient un tout cohérent et équilibré. Il en allait de même pour tous les éléments composant ce monde. De son côté, Hayden découvrit que les Divinités tutélaires avaient disparu du regard des Hommes depuis des siècles. Leur dernière apparition prétendue reviendrait à au moins deux cent ans en arrière. Voilà qui ne facilitait pas la tâche des trois jeunes gens. Les traces allaient être difficiles à suivre.

Les Gardiens, eux, étaient décrits comme des êtres humains possédant des talents puissants, parfois difficiles à maîtriser. Dans les différents écrits, à l'image des divinités tutélaires, les Gardiens n'apparaissaient comme ni bons ni mauvais. Parfois, leurs actions précipitaient des guerres ou y mettaient fin, des villages étaient édifiés ou détruits du jour au lendemain. Leurs pouvoirs étaient également multiples, et cumulables à mesure que les Gardiens et Gardiennes se liaient avec des Divinités. La seule limite était celle du corps et de l'esprit. Il n'existait pas un recensement particulier de ces talents puisqu'ils étaient propres à chacun et chacune.

Harassés, les trois amis décidèrent de prendre une pause dans leurs recherches, estimant qu'ils avaient déjà plus progressé que quelques heures auparavant. Épuisés comme ils l'étaient, ils ne parviendraient pas à avancer beaucoup plus.

D'Or et d'AzurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant