Chapitre 4 - Un coffre, des vérités

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Elle avait passé une nuit absolument ignoble. De temps à autre, un regard bleu lui était apparu. Était-ce Svey, ou Hayden ? Elle se réveilla au petit matin, le corps transpirant et le cuir chevelu poisseux. Elle était presque plus fatiguée que la veille au soir.

D'un pas mollasson, elle se dirigea vers la salle d'eau et remplit le baquet d'eau froide. Toujours en traînant des pieds, elle descendit dans la cuisine pour faire chauffer une cuve de bonne taille. Une demie heure plus tard l'eau était à la température parfaite. Adriel récupéra un seau d'eau bouillante qu'elle monta dans la salle d'eau. Elle répéta l'opération par deux fois. Le bain était presque prêt. Elle ajouta un peu de lavande et de la cannelle, les odeurs douces et réconfortantes étaient son péché mignon.

Un pied après l'autre, elle entra dans cette eau bienfaitrice avant de s'immerger complètement. Elle ressortit de l'eau par intermittence afin de reprendre son souffle, la peau rougie. Ce bain lui faisait un bien fou et l'aida un peu à se remettre de cette mauvaise nuit et de tout ce qui l'avait précédée. L'odeur de la lavande l'apaisa et celle de la cannelle lui ouvrit l'appétit. Elle resta un long moment à profiter de l'eau chaude, puis quand elle devint trop fraîche, elle se résolut à se laver.
Elle s'extirpa finalement du baquet et s'entoura d'un linge le temps de se sécher. Elle avait décidé d'opter pour une jupe ainsi qu'une chemise couleur crème et de laisser ses cheveux sans entraves, ondulant dans son dos et sur ses épaules. Avant de sortir de la pièce, elle tapota ses joues d'un baume rosée venant rehausser son teint clair. Elle descendit à nouveau les marches et trouva son père assis à la table de la pièce à vivre, une tasse fumante devant lui. Il lisait un ouvrage général sur les sigles de protections de l'habitat. Depuis quelques années, il envisageait d'en placer un sur la porte d'entrée.

— J'ai préparé une infusion, annonça-t-il.

— Merci !

Le sourire aux lèvres, il lui fit un signe de tête. Adriel préférait enterrer la hache de guerre et avancer. Elle se servit une tasse et partit à la recherche d'un petit quelque chose à se mettre sous la dent. Elle trouva des flocons d'avoine, du miel et une pomme, et décida de cuisiner en vitesse un porridge.

Silène descendait les escaliers en bâillant bruyamment, ses cheveux blonds tout emmêlés. Elle n'était pas vraiment du matin. Adriel posa les bols et les tasses sur la table et invita sa mère à s'installer. Silène la prit dans ses bras, ce qui manqua de lui fêler une côte ou deux.

— Hayden n'est pas levé ? finit-elle par demander.

Adriel n'avait pas osé poser cette question qui lui brûlait les lèvres. Elle était ravie que sa mère le fasse à sa place.

— Pas encore, déclara Hyras.

❇︎

Avant de se coucher, Hayden avait décidé de faire le tour de la chambre. Il était tombé sur une épée en bois, des déguisements d'enfants, et autres jouets. À cette vue, il avait esquissé un sourire. Il se trouvait probablement dans l'ancienne salle de jeu d'Alera. Il se replongeait avec tendresse dans ses souvenirs d'enfance. Les images étaient gravées dans sa mémoire : des éclats de rire, le son familier des épées en bois s'entrechoquant, du frisson de l'air frais sur son visage tandis qu'il poursuivait Alera dans des batailles sans fin.

Juste avant de se coucher, il installa son médaillon sur la commode et, souhaitant y entreposer quelques affaires, décida d'ouvrir le premier tiroir. Ces derniers grinçaient légèrement lorsqu'il les ouvrit un à un, révélant des trésors d'un temps révolu : des dessins, des jouets et quelques livres. Alors qu'il posait ses affaires dans le dernier tiroir, qui était vide, il sentit quelque chose d'étrange au fond. Il tâtonna et découvrit un double fond dissimulé avec brio. Ses doigts effleuraient quelque chose de froid et métallique. Intrigué, il tira doucement, libérant une petite clef en fer forgé de la cachette secrète. Cette dernière piqua sa curiosité. Elle était de très bonne qualité et ne présentait aucun signe de dégradation, même pas un peu de rouille. Elle devait forcément ouvrir un contenant de qualité équivalente. Vu la taille, elle devait ouvrir un coffre ou une porte de placard. Il la laissa sur la commode et se glissa dans les draps. 

D'Or et d'AzurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant