je vomis à n’en plus finir je crache ma bile je dégueule mes entrailles sur le bois perméable à toute chaleur
je me délite rempli-e d’échardes la chaise n’est plus lisse
mais l’a t-elle déjà été un jour ?
difforme elle ondule sous le poids du sel dans mes yeux
qui déchire ma rétine.
je ne sais plus voir que ses quatres couleurs qui chacunes mises les unes sur les autres constituent les plus grandes des montages le plus petit des empires le plus grand des terriers ici même au fin fond de la maison de mes quinze premières années qui jamais n’a vraiment su comment faire pour m’abriter.je répertorie sur elle et ce, sans même m’en rendre compte,
chaque asymétrie observée un jour sous mes draps.
ma chaise grave, elle avale elle digère chaque lambeau de je ne sais quoi chaque miette laissée dans un coin du mur dans mon trou de souris elle veille à l’entrée ne me regarde pas ne me regarde jamais mais me sais quand même porte le nom de ce qui ne sais être autrement que dans le creux de la main comme une ombre une paire de clefs un ricochet contre ma glotte
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marcher sur les ruines
Poetryj'ai les yeux crevés une clé au fond de la gorge un coup de couteau dans le bas ventre - la chaise de mon enfance dans un coin de la pièce - toujours présente pour observer mes morts