la chaise a habité longtemps la maison sans papiers peint pour recouvrir les murs blancs ou jaunes ou qui s’effritent un peu comme un monument vieux d’un milliers d’années.
alors la chaise au centre de la pièce
ou posée dans un coin derrière un meuble,
je la regarde,
toujours je la lisse du bout des doigts,
je la regarde et la scrute
je ne la vois plus
quand elle habite les murs comme un cadre une photographie une toile un peu déchirée comme celles de papa abandonnées dans le grenier froid.je regarde les murs enfermé-e dans ma chambre
tapissée de plomb
le crépi tourne et je ne peux plus le toucher,
lui qui semble arracher tout du monde.je m’allonge par terre
- je ne m'assois pas,
la chaise je ne la regarde pas mais la sais ici quelque part entre les lattes du plancher et la le haut de la bibliothèque qui toucherait presque le plafond de ma chambre de nouveau né d’enfant pas tout à fait mort de toutes pièces d’adolescent-e qui la nuit revêt ses habits de pluie pour courir dans l’oeil de cyclone.
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marcher sur les ruines
Poetryj'ai les yeux crevés une clé au fond de la gorge un coup de couteau dans le bas ventre - la chaise de mon enfance dans un coin de la pièce - toujours présente pour observer mes morts