~Chapitre onzième~

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Grand Prix du Japon, 6 octobre 2022 (media day)

Alessia rechargeait son téléphone dans sa driver room, attendant sa dernière interview de la journée. Soudain, la porte s'ouvrit à la volée, et Pierre s'engouffra dans la chambre furieusement. Il attrapa la pilote par les poignets et la plaqua contre le mur malgré ses cris. Elle se débattait et hurlait à l'aide, priant qu'un mécanicien passe par là. Pierre lui couvrit la bouche d'une main, l'autre maintenait les poignets de la jeune femme au dessus de sa tête. Elle voyait la rage dans les yeux de son ex petit ami, et cela l'effrayait encore plus. Il n'était plus lui-même, aveuglé par la fureur. D'une voix menaçante, il lui murmura dans l'oreille :

« -Si tu le fait avec Charles, je pense que tu peux le faire avec moi... »

Il retira sa main de la bouche de la jeune femme et l'embrassa, sans faire attention à ses tentatives de le frapper. Elle se débattait toujours, mais le pilote, bien plus fort qu'elle, n'avait aucune peine à la garder contre le mur, et à garder ses lèvres contre celles d'Alessia. Les larmes roulaient sur les joues sur cette dernière qui, comprenant que tenter de se libérer n'arrangerait pas les choses, se résolut à ne plus bouger, à fermer les yeux et à espérer que quelqu'un passe devant la pièce dont la porte était restée ouverte. La sentant cesser de se débattre, Pierre sourit et chuchota :

« -Tu vois, quand tu veux »

Tenant toujours les poignets de la jeune femme d'une main, il laissa la deuxième se balader sur le corps de son ex, la faisant trembler de peur. Il sentit soudain une présence derrière lui et se retourna pour voir Charles qui les fixait, une expression de choc et d'horreur sur le visage. Le pilote d'Alpha Tauri lâcha Alessia, qui s'écroula au sol en pleurs, avant de sortir comme si de rien n'était, adressant même un petit sourire victorieux au monégasque.

« -Putain, Alessia, tu te fous de ma gueule?! »

Elle ouvrit la bouche pour s'expliquer mais Charles ne lui en laissa pas l'occasion.

« -Je t'ai défendue quand cet enculé t'a trompée, je t'ai donné mon amour et mon affection, je t'ai avoué mes sentiments, et c'est comme ça que tu me remercie ? En retournant avec lui alors qu'on a couché ensemble ! Je pensais que t'étais spéciale et qu'il se passait quelque chose entre nous, mais tu n'est qu'une salope qui va chercher tous les pilotes du paddock qui ont le malheur de tomber sous ton charme ! C'est qui le prochain, Lando? Daniel? Max? »

Il la regardait, dégouté, ses émotions négatives décuplées à cause de leur présence au circuit de Suzuka et le souvenir encore douloureux de la mort de Jules. Alessia tentait de s'expliquer à travers ses pleurs, mais convaincu de ce qu'il avait vu, Charles n'acceptait pas de la laisser parler, continuant de l'insulter en retenant ses propres larmes.

« -Qu'est ce qu'il se passe ici ? Alessia, on a besoin de toi pour la prochaine interview ! »

Une troisième personne entra dans la chambre, en criant lui aussi sur les deux pilotes. Binotto s'énervait en entendant les propos de Charles.

« -Comment ça vous avez couché ensemble ? C'est une violation de contrat, vous avez une interdiction d'avoir une quelconque relation autre que platonique.»

C'est alors que tous s'arrêtèrent de bouger et de parler, à l'exception de Binotto, qui attrapa le bras d'Alessia et la traina vers son bureau, en prévenant Charles qu'il était le prochain sur sa liste de reproches.

« -C'est fini pour toi, déclara le team principal qui déchira le contrat sous les yeux horrifiés de la pilote. La prochaine fois, tu réfléchira à deux fois avant de briser les règles de ton contrat. »

Il la congédia d'un geste de la main, mais pétrifiée, la jeune femme était dans l'incapacité de bouger, fixant son directeur d'écurie avec des yeux horrifiés.

« - Ne rends pas les choses plus compliquées qu'elles ne le sont déjà, tu sais à quel point cela va tâcher ma réputation de te virer de l'équipe comme ça ? Qu'est-ce que je suis sensé dire aux médias pour étouffer tout cela ?»

Il fit un signe à un vigile posté devant le bureau, qui hocha la tête et força la jeune française à sortir en dehors du bâtiment Ferrari. Elle croisa Charles qui entrait dans le bureau et il lui adressa un regard de haine profonde.

Hôtel d'Alessia, 6 octobre 2022, environ 20h

Dévastée, la jeune femme s'affala sur son lit, pleurant à chaude larmes. En une demi-heure, elle avait tout perdu, sans aucun espoir de le récupérer. Depuis, pas un appel, pas un message. Seule la notification de l'annoncement de la fin de son contrat sur les réseaux avait fait sonner son téléphone. Elle s'en voulait profondément, même si rien n'était de sa faute. Alessia fixait les étoiles sur son bras qu'elle s'était fait tatouer quelques semaines plus tôt, ainsi que les traces blanches indélébiles en dessous. Désespérée, elle attrapa son couteau-suisse.

Hôtel d'Alessia, 6 octobre 2022, environ 22h

Une femme du personnel de l'hôtel frappa à la porte 208, dans laquelle Alessia se trouvait, pour apporter le repas commandé à l'accueil. N'obtenant aucune réponse, elle annonça à voix haute qu'elle allait entrer et déposer le repas sur le lit. La femme ouvrit la porte grâce à son trousseau de clefs, et poussa un hurlement strident en voyant l'ancienne pilote allongée au sol, une flaque de sang qui s'agrandissait au niveau de son bras gauche. 

Float like a Ferrari / Charles Leclerc Où les histoires vivent. Découvrez maintenant