Float like a Ferrari / Charles Leclerc

~Chapitre troisième~

Grand Prix de Monaco, 29 mai 2022

«Bienvenue à ce Grand Prix de Monaco ! Il est 16h15, le départ à été retardé à cause de la pluie, mais il ne devrait plus tarder ! Leclerc et Verany sont les premiers sur la grille de départ, suivis par les deux Red Bull.

Le départ est donné! Un magnifique départ pour les Ferrari, qui gardent la tête!»

Vingt-et-unième tour du Grand Prix

«Alessia arrête-toi, on va mettre des hard.»

Alessia s'engagea sur la pit line, occupant la première place mais suivie de près par Perez et son coéquipier. Juste derrière elle, Charles emprunta le même chemin sur les instructions de son ingénieur. Cet mauvaise gestion du double arrêt fit le fit patienter quelques précieuses secondes. Alessia ressortit des stands derrière Perez, le talonnant de très près.

« Perez s'arrête au stand, c'est l'occasion parfaite pour Verany de prendre la première place ! Cette année sera-t-elle celle de sa première victoire au Grand Prix de Monaco ? »

« Checo est derrière toi, tu es P1, essaye de garder ta position.»

Alessia menait toujours lors du vingt-quatrième tour. Perez la suivait à quelques secondes, quand elle entendit son ingénieur retenir sa respiration avant de l'informer du crash de Schumacher et du drapeau rouge consécutif.

«Il va bien? Oh merde, je veux pas qu'on s'arrête, j'étais loin devant.»

Alessia se rangea derrière la voiture de sécurité, alors que son ingénieur était incapable de lui donner une quelconque information sur l'état de Schumacher.

«Le Grand Prix va reprendre, mesdames et messieurs, c'est peut-être ici l'unique chance de Sergio Perez de prendre la tête de cette course. Les dépassements sont très dur sur ce circuit de Monaco, le départ de Verany va donc décider du podium. »

Le coeur battant à toute vitesse, derrière la voiture de sécurité, la jeune femme attendait le départ. Ses mains tremblaient, elle savait que si elle arrivait à gagner cette course, elle passerait devant Leclerc au championnat. Elle se rapprochait de plus en plus de son rêve de petite fille. Derrière elle, Perez nourrissait les mêmes ambitions, ainsi que tous les pilotes présents sur la grille de départ.

«Alessia tu m'écoutes ? Le départ va être donné, tu n'auras pas d'autre occasion de gagner ce grand prix cette année. »

Elle n'entendait son ingénieur que de très loin, et lui répondre était la dernière chose dont elle se préoccupait. Alors que ce dernier commençait à s'énerver du silence de la pilote, elle accéléra et quatre virages plus tard, la jeune femme avait déjà une avance considérable. Plus les tours s'enchaînaient, plus elle creusait l'écart. Ce ne fut que lorsqu'elle passa la ligne d'arrivée, au 64ème tour, prête à en refaire un autre, qu'elle se rendit compte que son ingénieur criait dans ses oreilles que c'était terminé, qu'elle venait de gagner le Grand Prix de Monaco et qu'elle prenait la seconde place du championnat.

Podium du Grand Prix de Monaco

Trempée de champagne et serrant son trophée dans ses bras, Alessia descendit du podium et couru vers Pierre qui l'attendait. Un grand sourire sur son visage, la pilote commença à lui raconter tout ce qu'il c'était passé pendant la course. Pierre paraissait ravi pour elle, il la regardait parler et riait à chaque fois qu'elle s'emmêlait dans ses mots, tant elle était euphorique. Tandis qu'il la prit dans ses bras, Alessia vit par dessus l'épaule de son copain Charles, qui les observait avec un regard noir. Soudain, Pierre l'embrassa, sans penser à toutes les caméras et aux pilotes qui les entouraient. Lorsqu'ils se séparèrent, Lewis et Esteban se mirent à applaudir, l'air ravis. Alessia se surprit à essayer de trouver son coéquipier, mais celui-ci était déjà parti, marchant furieusement , repoussant toutes les caméras qui essayaient de lui poser des questions. Toujours dans les bras de Pierre, serrant son trophée contre sa poitrine, la jeune femme ressentit un léger pincement au cœur.
Elle se reprit rapidement et afficha un sourire peu sincère pour répondre aux questions des journalistes qui s'entassaient autour d'eux. Les interrogations semblaient interminables, aux sujets variables entre sa victoire, ses sentiments sur la mauvaise stratégie de Ferrari qui à couté la victoire de Leclerc et les questions personnelles sur sa vie de couple. Elle parvint à s'extirper de cet interrogatoire, pour rejoindre Esteban et Yuki dans un endroit plus calme. Alors qu'ils parlaient de Charles et sa performance, Alessia explosa soudain, attirant tous les regards sur elle.

"Pourquoi il me déteste? Je n'ai jamais rien fait pour qu'il me haïsse autant! Cet abrutit ruine l'équipe à quitter la pièce à chaque fois que j'arrive, ou à m'accuser de toutes les piètres stratégies qui l'empêchent de gagner! Je n'en peux plus de cette mauvaise humeur constante! Il parle et rigole avec tout le monde sauf avec moi! C'est quoi son problème bordel!"

Elle passa brusquement des cris aux pleurs, les larmes ruisselants sur son visage alors qu'elle chuchotait:

"J'aimerai qu'on soit amis, qu'on se félicite, qu'on mange ensemble comme tout le monde... J'aimerai tellement qu'il me laisse une chance."

Esteban et Yuki échangèrent un regard pendant que Pierre tentait de calmer Alessia. Ils savaient autant l'un que l'autre qu'une amitié n'était pas la seule chose que la jeune femme voulait avec Charles. Ils n'ignoraient pas qu'Alessia ne voulait, en aucun cas, faire de mal à son copain. Mais il n'était pas son premier choix, et un jour ou l'autre, elle devrait se rendre à l'évidence. Malgré le bonheur que Pierre semblait ressentir, les deux espéraient que ce jour se ferait le plus rapidement possible.