Pourquoi faut-il toujours que je laisse mes émotions prendre le dessus ?
Pourquoi faut-il toujours que je sois enseveli par le poids du passé ?
Alors que je sens la douleur irradie dans une nouvelle vague ma poitrine, je rejoue la scène du combat contre Kabuto. Ce sont les derniers instants de vie de mon grand frère. L'air se fait rare dans mes poumons. J'halète. Je n'arrive plus à respirer correctement mais au fond, je m'en tape. Je n'attends que ça. J'en ai marre. Je veux partir mais je sais que je n'y passerai pas. C'est une crise de panique. Elles ont bercé toute mon enfance et une bonne partie de mon adolescence, je suis assez familier avec cette impression d'agonie soudaine. Cependant, contrairement à mes crises d'angoisse habituelles, celle-ci a quelque chose en plus. Oui, d'autres images se mêlent au film pitoyable qu'est celui de ma vie. Je vois Naruto. Je le revois avec moi allongé sur le canapé du Hokage. Je sens encore sa bouche contre la mienne; son odeur qui enveloppe mon corps telle une rassurante étreinte; son nez caresser le mien. Ses cheveux entre mes doigts. Mon cœur se serre.
Tu ne le mérites pas.
J'ai tout gâché, comme d'habitude - pensais-je en me redressant dans la neige.
Je m'assois et pose mon menton sur mes genoux alors qu'une brise fait voler mes cheveux et fait frissonner tout mon corps J'arrive à immerger un peu. Je papillonne des yeux tout en inspirant une grande goulée de cet air hivernal qui me brûle les poumons. Assis sur la tête du cinquième du nom, je regarde les lumières du village sans vraiment les voir. Cela fait une éternité que je suis assis sur ce bout de cailloux à essayer de me remettre les idées en place. Initialement, je voulais renter à la maison mais je me suis ravisé. Je ne sais pas pourquoi. Faut croire que j'étais d'humeur à me geler les couilles. A vrai dire, c'est en passant devant ce tas de vieilles roches que je me suis mis à penser à Naruto et puis à mon frère. C'est à ce moment que mon cerveau a commencé à péter un câble.
Comme dirigé par une force divine, je me suis avancé vers les visages dans la roche sans réfléchir. Au sommet de la falaise, j'ai été saisi par un intense sentiment de nostalgie et de mélancolie. La tête en ébullition, je me suis remémorer mon enfance avant le drame, mes moments de joies. Le temps où je savais encore être heureux. À chaque fois que je ferme les paupières je vois ma mes parents et mon grand frère adoré.
Putain qu'ils me manquent.
Putain que TU me manques.
Pourquoi tu n'es plus réel ? Je tremble. À présent tu es réduit à des souvenirs du passé qui se font de plus en plus flous. Une intense douleur me déchire la poitrine, le souffle court, j'étouffe un gémissement en fourrant ma tête entre mes bras posés sur mes genoux. Je sais que tu vas disparaître un jour et cette idée me terrifie. Je crois que mon avenir réside quelque part dans mon passé. Mes cicatrices ne guériront jamais tant que tu ne reviendras pas.
Mes poumons commencent à me brûler. Chaque inspiration est semblable à un ravivement de flammes dans ma poitrine. Mais je n'ai pas d'autre choix que de continuer à respirer, même si en cet instant présent je ne souhaite rien d'autre que ma mort.
Je recommence. J'avais pourtant trouvé un semblant d'équilibre. Pourquoi mon esprit me torture encore ? Pourquoi maintenant ?
Je veux en finir, pitié. J'ai si mal. Paralysé dans la neige, recouvert par un manteau blanc j'attends patiemment la mort.
Je ne peux penser à rien d'autre que la douleur qui me consume. Aussi bien physique que psychique, elle est en train de signer mon arrêt de mort. Je suis assailli par la vision de centaines d'images de mon enfance, de ma vie avant de quitter Konoha, de ma vie avec Orochimaru, de mon combat avec mon grand frère.
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MY GREATEST STRENGTH [ EN PAUSE ]
Fanfiction"Il ne me reste plus que deux jours... quarante-huit heures, 17 2800 secondes à tenir. Je vais revoir la lumière. Ma lumière." Grâce à la promotion de Naruto au rang de Hokage, Sasuke voit sa peine carcérale diminuer radicalement. Six ans se sont éc...