Chapitre 7

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Sélène


  Sélène se réveilla dans un sursaut : on venait de frapper violemment à sa porte. La jeune femme se leva avec peine, et se dirigea vers l'entrée de sa chambre. Quand elle ouvrit la porte, elle distingua difficilement la silhouette floue d'une religieuse, plusieurs draps dans les mains. Elle dut cligner plusieurs fois des yeux pour s'accommoder à la lumière du jour. La vieille femme détourna le regard en voyant Sélène :

Vous voilà enfin réveillée ! Il a fallu que je frappe comme une folle pour vous tirer de votre sommeil ! Le petit déjeuner est servi et voici vos draps propres pour la semaine.

  Elle tendit les draps à Sélène, puis partit toquer à la chambre d'à côté. La jeune femme rentra dans la sienne, et la première chose qu'elle fit fut d'ouvrir ses volets en bois grincheux. Une fois la lumière entrée complètement dans la chambre, elle s'apprêta à changer les draps de son lit.
  Son regard croisa son reflet dans le miroir, et elle ne put cacher son rire. Elle comprit pourquoi la religieuse semblait si gênée en la voyant : une des bretelles de sa chemise de nuit claire descendait sur son épaule, dévoilant un peu trop de peau brune à l'endroit de sa poitrine.

  Son sourire toujours sur ses lèvres, elle s'occupa de sa literie puis s'habilla plus convenablement. Sélène opta pour une longue robe blanche qui descendait jusqu'à ses sandales couleur sable, un tissu doré venait barrer sa poitrine et tombait dans son dos. Elle avait détaché ses épais cheveux crépus qui venaient caresser ses épaules, et n'avait tressé que ses deux mèches avants pour dégager son visage. Elle avait ajouté quelques breloques dorées pour décorer ses tresses, et portait un collier avec pendentif en forme de soleil de la même teinte.

  Une fois prête, elle partit en direction de la salle à manger. Cette dernière était pleine, la majorité des élèves étaient déjà levés, et profitaient de leur collation.
  La pièce était aussi jolie qu'immense : ses murs étaient d'un blanc immaculé, et au dessus de chaque grande fenêtre était sculpté un Haut-Dirigeant. Une dizaine de grandes tables en bois sombre étaient alignées à la verticale. Des religieuses faisaient le tour de la pièce, surveillant les élèves, certaines s'asseyaient avec eux et leur faisaient la discussion. Les conversations rebondissaient sur les hauts murs de pierres froides, les faisant résonner dans toute la pièce.
Sélène rejoignit sa table, qui se trouvait sous la statue d'Apollon.

Sélène nous sommes là ! l'interpella une voix familière.

  La jeune femme ne mit pas longtemps à trouver Izel et Chac. Ses deux amis étaient en bout de table et avaient déjà bien entamé leur repas du matin.
  Sélène partit s'installer et attrapa au passage un bout de pain et un pot de confiture au lait de chèvre. A peine assise, Izel commençait déjà à lui raconter son rêve de la nuit dernière, tandis que Chac lui sourit poliment en guise de salutation. Comme à son habitude, Izel partit dans des récits toujours plus longs que la veille. Ses rêves étaient tout le temps surprenants et amenaient Sélène à se demander, de temps en temps, si celle-ci n'aimait pas simplement raconter des histoires toutes plus farfelues les unes que les autres.
  Izel et Chac étaient faux-jumeaux. En plus de ne pas se ressembler physiquement, ils n'avaient rien à voir non plus en termes de caractères. Izel avait un visage aux traits fins et doux, ses cheveux lisses et bruns mettaient en valeur ses yeux à la couleur du soleil. Pour Sélène, son amie était la personne la plus bavarde qu'elle connaissait, elle ne cessait jamais de parler, même en cours, ce qui lui valut plusieurs fois des réprimandes de la part de certains professeurs. Tout l'inverse de Chac. Ses cheveux blonds coupés à ras, son regard perdu et sa mâchoire pointue lui donnaient un air dur, alors que le garçon était sûrement la personne la plus introvertie de Micare. Malgré leurs brèves discussions, Sélène appréciait le jeune homme, il était rassurant et sa présence était agréable.

L'Odyssée Mythique - Le Souffle de l'OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant