Chapitre 14

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Je n'attends pas de réponse, jette ma cigarette que je n'avais pas fini dans le cendrier et pars sous le regard interrogateur de mes "deux" amis. Je me dirige directement vers la salle de Madame PARODOWSKI espérant que cette dernière ci trouve. Arrivée devant celle-ci, je remarque qu'elle est à l'intérieur et décide de toquer à la porte pour la prévenir de mon arrivée. Elle relève la tête de son ordinateur et le ferme tout en se tournant vers moi. Elle regarde sa montre et se lève pour se poser contre son bureau.

- Mademoiselle SULLY, vous êtes à l'heure, même en avance mais vous n'êtes pas avec moi pour cette première heure. Me dit-elle en souriant.

Je ne sais pas si j'aime ce sourire ou si je le déteste. Je la fixe sans bouger ni parler. Mais putain qu'est-ce que je fou la, j'aurais du rester au coin fumeur avec Chloé. Je me décide alors à bouger et commence à reculer pour rebrousser chemin mais ce n'étais sans compter l'intervention de Madame P.

- En quoi puis-je vous aider ? Me demande-t-elle en fronçant les sourcils tout en se décalant de son bureau pour se rapprocher de moi mais à mon mouvement de recul cette dernière reprend sa place.

Ok pour le moment je préfère la voir avec les sourcils froncés. Je m'avance une nouvelle fois vers l'intérieur de la salle avec nervositée. Je n'est vraiment pas l'habitude de m'excuser mais pour qu'elle ne soit plus sur mon dos il faut que je le fasse. Il fait que je la fasse sortir de ma tête

- Euhh, oui pardon ... je voulais juste m'excuser pour mon attitude de hier.

Je reste plantée là, dans l'entrée, les yeux rivés sur mes chaussures qui m'ont soudain l'air très intéressantes tout en attendant une réponse de sa part. Rien qu'un petit "il n'y a pas de soucis c'est oublié" et on parle plus. Je m'en vais faire ma vie de mon côté et elle du sien mais rien, pas un bruit. Je relève la tête vers elle et remarque qu'elle n'a toujours pas bougée. Elle est appuyée sur son bureau les bras croisés sur une chemise blanche qui met en avant son teint hâlé.

Je n'aurais jamais du relever la tête. "Elle" aussi avait l'habitude de croiser les bras de cette manière et de pencher la tête sur le côté pour essayer de me déchiffrer et de comprendre ce qui n'allait pas sans poser de question.

- Avancez vous ! Je ne mords pas ! Me dit-elle en souriant.

Je suis bloquée à la porte sans pouvoir faire le moindre mouvement. Mes mains se mettent à trembler et j'entends "sa" voix. Je sers les poings pour empêcher les tremblement mais c'est sans succès. "Sa" voix est de plus en plus clair, j'ai l'impression qu'elle se rapproche. Mon regard est plongée dans celui de cette prof qui ne bouge pas d'un poils ne comprenant pas ce qu'il se passe. Je me retourne subitement cherchant d'où provient cette voix mais ne vois personne, pourtant j'entends son rire. Ce rire qui me faisait tellement sourire. Je souris donc automatiquement à ce son.

- Julia ?

Aucune réponse. J'entends une nouvelle fois son rire. Mes mains tremblent de plus en plus et mon cœur s'emballe. Je n'arrive plus à faire la différence entre le rêve et la réalitée. Je sais pourtant qu'elle n'est plus de ce monde, mais entendre ce rire ... ou est-elle bon dieu ?

- JULIA ? Hurlais je tout en la cherchant du regard tout en commençant et faire quelques pas vers l'extérieur de la salle. Je me retient à la porte en balayant le couloir des yeux. Ou est t'elle ? Son rire est pourtant si près.

Dès lors que j'avance à la recherche de ce rire, je sens une main se poser doucement sur mon avant bras. Je pourrais reconnaître ce touché entre mille. Je me retourne vers elle et je peux enfin voir "son" si doux visage. Je lui sourit en retour et m'avance vers elle pour la prendre dans mes bras. Elle à l'air plus petite, d'habitude elle met des talons assez haut pour me dépasser de plusieurs centimètres mais même avec les talons qu'elle porte aujourd'hui qui sont pourtant pourtant assez haut nous faisons la même taille. Mais, plus j'avance vers elle, plus son visage se mélange avec celui de Madame P et après quelques seconde "son" visage a disparu pour prendre totalement la forme de celui de cette prof.

Je baisse rapidement mon regard sur sa main qui est encore posée t'elle une feuille morte sur mon ventre bras et me recule rapidement en comprenant que c'est une hallucination. Encore une. Elles sont de plus en plus nombreuse depuis quelques semaines. Avant je pouvais la voir ou même lui parler quand je dormais, mais désormais j'ai l'impression de la voir et de l'entendre à chaque coin de couloir. Plus je croise cette femme plus "son" visage reviens à moi ainsi que tous les souvenirs qui vont avec. Je suis en train de péter un câble c'est pas possible.

Mme P : Est ce que tout va bien ?

Je ne comprends pas comment j'ai pu les confondre. Elles sont pourtant tellement différentes et à la fois ... tellement similaires. Plus je la regarde et plus je leur trouve des points communs. Mes yeux font des aller retour entre les siens et ses mains. Elle fait de même et avance une nouvelle fois sa main ver mon bras que je recule automatiquement. Il faut que j'aille prendre l'air, j'ai vraiment besoin de sortir de la. Je suis en train de devenir folle.

Je passe rapidement une main sur mon visage et inspire et expire profondément à plusieurs reprise.

Mme P : Mademoiselle SULLY, est ce que vous vous sentez bien ? Regardez moi ? Qu'est ce qui se passe ?

Je la regarde sans réellement la voir.

La sonnerie retentit annonçant le début des cours ce qui me fait revenir à moi et sortir de cette espèce de latence entre rêve et réalitée. Elle a l'air vraiment inquiète au vue de la ride du lion qui se forme au niveau de ses sourcils ainsi que celle au milieu de son front. Je lui fait un rapide signe de tête d'approbation et recule brusquement en entendant les premiers étudiants arriver vers la salle. Un énorme brouhaha se crée, me donnant un début de migraine atroce. Je me recule rapidement et sors de la salle, en me dirigeant vers mon amphithéâtre de façon machinal. Je jette plusieurs regard en arrière et remarque qu'elle est postée à l'entrée de sa salle et qu'elle me fixe. Elle lance plusieurs bonjour au étudiants passant devant elle. Je fini par m'arrête à la fin du couloir et la fixe tout en ayant une larme solitaire dévalant ma joue que j'efface rapidement espérant qu'elle ne l'ai pas vue.

Madame PARODOWSKIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant