Chapitre 8

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Sa main vient agripper le bras qui le retient, pour essayer de se dégager en vain. Son assaillant le tire vers lui pour le pousser encore plus fort contre l'échelle en métal du lit et Daniel aurait échappé un son de douleur si sa trachée n'était pas comprimée douloureusement par quelque chose d'invisible. Le son du choc vibre dans ses os et lui vrille les tympans. Sans autres solutions, il en vient à prier que le bruit attire quelqu'un depuis le couloir.

La vision floue par les larmes d'impuissance qui sont montées dans ses yeux, il fouille l'obscurité du regard à la recherche de sa radio, mais l'objet a dû tomber du mauvais côté car il ne parvient pas à capter la lumière clignotante.

Ses pieds donnent des coups dans le vide, ses chaussettes seules sans la semelle de ses bottes essayant de se connecter à son assaillant, peu importe ce qu'il est. Mais la force imposée à son cou se resserre encore, et il peut jurer qu'il commence à voir des étoiles pigmenter le fond obscure de la pièce. Ses coups ralentissent mais il n'est pas tout à fait conscient qu'il laisse tomber sa lutte, trop concentré à trouver de l'aide d'une manière ou d'une autre. Si un dieu, ou même un Goaul'd, tant qu'à faire, entend ses prière, Daniel espère vraiment pouvoir vivre encore un peu.

Comme pour répondre à ses supplications étranglées, il lui semble entendre le bruit d'une porte s'ouvrir depuis le fond de son esprit, mais il n'est pas sûr que ce soit réel. Il a déjà l'impression de flotter, et il sait que c'est mauvais signe. Ses poumons le brûlent, réclamant l'oxygène dont ils ont besoin en vain.

Et puis, la lumière s'allume subitement dans la pièce, le forçant à fermer les yeux contre son gré, les ouvrant seulement en sentant la prise sur sa gorge se desserrer légèrement à l'intrusion, lui permettant de laisser passer un petit filet d'air jusqu'à ses poumons désireux en un halètement étranglé qui résonne presque comme un râle.

Il tourne son regard vers la source de la lumière subite, prêt à accepter n'importe quel sauveteur, même un prétendu dieu invincible porteur de symbiote. Mais Jack O'Neill n'est sans doute pas le Dieu auquel l'esprit embrumé de l'archéologie s'attendait.

Le colonel a encore la main posée sur l'interrupteur, le regardant avec de grands yeux surpris. Daniel sait exactement pourquoi, puisqu'il peut si bien le voir à travers son prétendu assaillant qui n'est absolument pas visible. Reetou ou pas, la créature n'est pas l'insecte géant auquel il s'attendait.

-Bon sang !

Puis, Jack sort de sa torpeur et dégaine son zat, le pointant sur Daniel en hésitant. Par chance il n'a pas besoin de tirer sur la créature.

Elle se débarrasse de l'archéologue en le projetant contre le lit sans considération et se tourne vers Jack, ce qu'il peut remarquer seulement parce qu'elle dégage la radio de son chemin en l'envoyant glisser contre le meuble. Daniel se rattrape maladroitement au matelas, à genoux, trop occupé à tousser désespérément pour pouvoir suivre les événements.

-Daniel ? demande le colonel sans quitter l'espace vide des quartiers des yeux. Vous allez bien ?

L'archéologue ne répond pas, et Jack n'a pas le temps de s'en émouvoir. Il tire à l'aveuglette devant lui, les décharges d'électricité du zat se dispersant en ne trouvant pas de cible directe sur laquelle se fixer. Sa main est sûre, aguerrie, mais visiblement peu habituée à ne pas savoir quoi viser. Daniel, toujours par terre, le regarde faire à travers sa vision floue. Il peut déjà sentir les bleus et les marques violacées se former contre sa peau.

Heureusement que Janet fait partie du peu de personnel à avoir pu choisir de rester sur la base. Il aura sans doute besoin du savoir-faire magique de la petite médecin en chef. La CMO aura du travail ce soir, si ils s'en sortent vivants. Mais comme il n'est toujours pas mort, Daniel estime que ses chances de survies ont augmentées d'un bon niveau depuis l'apparition de Jack.

La revanche des Reetous [Stargate SG-1 ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant