La revanche des Reetous [Stargate SG-1 ]

Chapitre 14

TW cadavres

Alors qu'elle s'approche sans un mot, observant les traces laissées par l'attaque avec la curiosité d'une petite fille imprimée au fond des yeux, Sam fouille dans ses poches pour recueillir des échantillons. Pendant ce temps, Janet lui attrape le menton gentiment, lui faisant tourner la tête vers elle.

La petite médecin examine la plaie du Major, ses iris bruns scrutant le filet de sang avec sérieux.

-Je pense qu'on a ce qu'on cherchait, explique Sam en essuyant les traces du Reetou avec du matériel d'échantillonnage. Pas de la façon prévue, mais ça fera l'affaire. Il faut juste extraire l'ADN là-dedans.

Janet tourne la tête une seconde, vérifiant que les tubes sont bien fermés hermétiquement.

-Il faut aller faire ça à l'infirmerie. Mais avant, je veux vous examiner, Sam. C'est une vilaine coupure.

Sam lui sourit avec un air rassurant, éloignant les mains du médecin doucement pour ranger le matériel dans les poches de son treillis. L'endroit où était pendue son arme à sa ceinture est encore débouclé depuis qu'elle est parvenue à tirer sur leur assaillant.

-Je vais bien, je vous promet. Ce n'est rien.

Janet penche la tête sur le côté pour toute réponse, ses mains se posant fermement sur ses hanches, et son regard ferme indiquant que ce n'est pas la réponse qu'elle attendait. Et surtout, qu'elle n'acceptera pas cette réponse, dans tous les cas. Malgré sa petite taille, son expression est suffisamment claire pour indiquer ce qu'elle attend. Sam soutient son regard quelque secondes avant de finalement soupirer, vaincue.

-Bon, très bien, cède-t-elle. Mais rapidement.

Cette fois, Janet hoche la tête, satisfaite.

-Parfait, allons-y. De toute façon, la centrifugeuse est à l'infirmerie, au labo. On s'occupera des échantillons et de l'ADN à récupérer dès que ce sera fait. Je veux juste m'assurer que c'est une plaie superficielle. Le coup n'était pas très léger.

Sam rit un peu, marchant d'un pas plus détendu en direction des doubles portes de l'infirmerie. Cette fois, la tension a été un peu brisée par l'intervention du Reetou. Il est peu probable qu'il repasse à l'action directement à la suite des évènements. Moins de nécessité de se méfier à chaque pas, donc.

-J'ai connu pire, avoue-t-elle d'un air joueur.

Au lieu d'une réponse, elle reçois un coup de poing dans le biceps. Janet la regarde avec les sourcils haussés.

-Rappelez-moi qui a dû s'en occuper, s'il vous plaît, demande-t-elle simplement.

-Mais vous avez fait du très bon travail, rétorque Sam avec un rictus amusé.

Désespérée, Janet lève les yeux au ciel bien que le coin de ses lèvres trahissent un sourire masqué derrière son air ennuyé. Pourtant, ce ton léger disparait dès que les deux femmes franchissent les portes métalliques de la base menant à l'infirmerie.

Tout est calme, mais l'ambiance habituellement feutrée et rassurante de l'infirmerie a disparu. En réalité, ce silence est un peu trop lourd. Presque oppressant. Alors qu'elle fait quelques pas à l'intérieur, les mains de la petite médecin volent à sa bouche, ses yeux s'écarquillant d'horreur. Là, près de la réserve de médicaments et de matériel de premiers soins, gisent les deux infirmiers avec qui elle partageait son lieu de travail principal depuis la mise en quarantaine du SGC.

Morts.

Assassinés assez lâchement, par la même occasion. Dans leur dos. Ils n'ont pas saigné beaucoup, juste quelques tâches rouge provenant de leurs lèvres et des blessures visibles à travers leurs blouses blanche. Sam reste silencieuse un moment, elle aussi, contribuant à épaissir l'ambiance étrange planant sur l'infirmerie. Finalement, au bout d'un instant, elle finit par le briser la première.

-Visiblement... Il était déjà passé par ici avant de nous attaquer... Ils n'ont pas eu de chance.

Janet hoche simplement la tête, ses yeux bruns noisette fixés sur ce décor macabre. Si elle n'avait pas été accompagné du Major, ça aurait pu être elle, elle songe. Comme si elle lisait dans ses pensées, Carter va chercher deux draps blancs des lits les plus proches, les drapant soigneusement sur les deux corps. Le tissu se pose, dessinant les contour flous de leurs visages. Elle pose sa main sur l'épaule de Janet, une demande silencieuse à la petite médecin de se détourner de cette vue.

Janet soupire, secouant la tête avant de reporter son attention sur Sam. La militaire a toujours ce petit filet de sang provenant de la coupure sur sa tempe, et Janet décide que s'en occuper lui changera les idées dans tous les cas. Elle se dirige vers un kit de premiers soins, tandis que Sam dépose l'échantillon d'ADN du Reetou dans la centrifugeuse. En même temps, elle en profite pour faire un rapide briefing à son équipe dans sa radio. Deux de leurs hommes sont morts suite à l'attaque, mais elles ont réussi à récupérer ce qui pourra sans doute régler l'arme interphase.

-Bon. Reste plus qu'a faire en sorte que personne d'autre ne perde la vie à cause de cette intrusion.

Janet la rejoint, tamponnant sa tempe avec un coton stérile. Elle essuie le surplus de sang, désinfectant la coupure soigneusement.

-Je n'ose pas imaginer ce qu'il aurait pu se produire si j'étais restée ici avec eux, elle admet.

Sam lui sert un petit sourire rassurant, tandis que Janet pose quelques bandes adhésives sur sa coupure.

-Vous n'êtes pas aussi sans défense que vous aimez le croire, Janet. Je suis sure que vous auriez été capable de vous en sortir, vous savez.

-Sans doute contre un Nox, oui. Mais pas contre quelqu'un que je ne peux pas voir, Sam. Je n'ai pas l'expérience de front que vous avez.

Carter secoue la tête, visiblement pas convaincue, pendant que Janet range la trousse de premiers soins qu'elle s'était procuré afin de s'occuper de sa blessure. Après un long moment de silence, la centrifugeuse bip, s'arrêtant de tourner. Sam récupère le câble afin de la lier à l'ordinateur principal de l'infirmerie, dans le bureau de Janet. Elle ouvre ensuite le fichier, étudiant les colonnes de chiffres et de lettres données par le test. Un petit sourire étire ses lèvres à cette vue.

-Je pense qu'on a enfin ce dont on a besoin pour régler cette situation une bonne fois pour toutes. Il va nous falloir un peu de temps, mais on va pouvoir changer le rayon de l'arme interphase et enfin avoir un visage a mettre sur la tête de cet assaillant.

Janet soupire discrètement, soulagée par la nouvelle. Il serait temps que tout ça se termine. Elle commence à atteindre la limite du stress qu'elle peut supporter en un si court laps de temps.