La revanche des Reetous [Stargate SG-1 ]

Chapitre 9

Janet termine de poser le sparadrap sur le nez contusionné du colonel, puis dépose enfin ses affaires contre la table. Elle se tourne vers Daniel, qui tient encore le pack de glace contre sa gorge douloureuse, lui tendant le petit tube de crème du bout de son gant en latex. Reconnaissant, il s'en saisi avec un sourire.

-Voilà, tranche-t-elle en examinant son travail. Je ne peux rien faire de plus, il ne vous a pas raté.

Derrière elle, le général hoche la tête. La salle de briefing étant sens dessus dessous, ils n'ont pas eu d'autre choix que d'investir la salle de contrôle le temps d'escorter Janet hors de l'infirmerie et de soigner les blessures des deux hommes. Sur leurs chaises, Sam et Teal'c gardent le silence depuis que leurs camarades ont expliqués publiquement ce qu'il s'était passé. La scientifique semble absorbée par ses pensées, et le petit médecin se demande brièvement si la blonde est même consciente de son environnement.

-Quand vous envisagiez une évolution, grommelle Jack, je ne pensais pas à un truc pareil. Je vous assure mon général, ces bestioles sont devenues humaines. Ce n'est plus du jeu cette fois, c'est de la triche.

Le général se contente de secouer la tête, sans doute un peu dépassé par la situation. Son regard se promène de Daniel, affalé sur sa chaise, jusqu'à Jack, occupé à maugréer tout seul. Teal'c a les yeux rivés sur la porte anti souffle tirée le long de la baie vitré de la salle depuis l'assaut du premier Reetou qu'ils ont enfermé à l'intérieur.

-Peut-être que nous devrions contacter les Tok'ra, mon général, suppose Jack à contre-cœur.

-Et comment ? s'agace Daniel en se redressant un peu. Jack, la porte est inutilisable depuis hier, les équipes hors monde ont été redirigées vers la base alpha en attendant qu'on trouve une solution. Vous voulez aller demander au Reetou enfermé là en bas de nous laisser utiliser la porte bien gentiment ?

Jack lève les yeux au ciel mais ne réplique pas, à la surprise de Daniel qui l'observe encore un instant avant de détourner le regard, visiblement à bout.

Janet garde le silence, se mordillant la lèvre depuis le bout de la table de contrôle. Hammond semble du même avis que Daniel car il nie d'un geste.

-Nous ne pouvons pas demander d'aide, confirme Teal'c en détachant ses yeux du rideau de métal. Les Asgards seraient les mieux placés, mais seul O'Neill a des contacts avec Thor, et ils ne sont pas réguliers.

-Il faut que nous trouvions une solution par nous-même, reprend Hammond. Je vais nous laisser une semaine, le temps d'évacuer la base de tous les membres nécessaires. Passé ce délai, j'informerai le président de la situation. Ensuite, il faudra évaluer l'utilité d'une procédure d'autodestruction de la base, si il n'y a pas d'autres solutions possibles.

Sa chemise est froissée au lieu de rester tirée à quatre épingles comme à son habitude, et sa main gauche cachée au fond d'une poche de son pantalon. Son visage déjà marqué par le temps semble encore plus fatigué, le vieillissant d'une paire d'années. Combien de fois encore devra-t-il gérer ce genre de situations précaires si Cheyenne Mountain résiste à nouveau à cet assaut ? Il a l'impression que la base est toujours en situation de crise. Des équipes portées disparues, une invasion de la base, des virus inconnus, des menaces technologiques, des demandes d'aides contre les réplicateurs ou les Goa'ulds, des zattarc...

-Je vais rester avec vous, coupe Janet. C'est déjà assez compliqué comme ça de se déplacer au sein du SGC, je pense qu'il serait plus judicieux de ne jamais rester seuls. Le colonel peut rester avec le général Hammond. Teal'c avec Daniel, et moi avec Sam. Mon général, est-ce que vous pouvez faire venir le sergent Siler ici ? Il pourrait rester avec Walter dans la salle de contrôle.