Prologue

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Date d'enregistrement le 08/23/0526

La nuit enveloppait l'empire, une obscurité presque palpable s'étendant comme un voile silencieux sur les terres.

Le ciel, infini et profond, ne laissait entrevoir que quelques nuages fantomatiques, des silhouettes discrètes que seuls les yeux les plus aguerris pouvaient déceler.

Pourtant, les étoiles, indifférentes au monde en dessous, scintillaient une à une, émergeant lentement de l'abîme nocturne pour veiller sur les secrets de la nuit.

Les rues baignaient dans une pénombre oppressante, où les rares éclats de lumière provenaient des lanternes vacillantes et des torches solitaires accrochées aux murs des bâtiments.

Les maisons en pierre et à colombages se dressaient comme des gardiennes silencieuses, l'ombre de leurs toits plongeant sur les pavés déserts.

Les églises et les châteaux, parés de leurs éclairages discrets, projetaient des silhouettes dansantes, créant un jeu d'ombres inquiétant sur les façades des édifices.

Dans l'air flottait le cliquetis des armures des chevaliers en patrouille et les chuchotements furtifs des intrigues que personne n'était censé entendre.

Sur les remparts d'un des plus grands châteaux de l'empire, une silhouette se déplaçait, glissant silencieusement dans la nuit.

C'était une femme, avançant d'un pas lent et mesuré, troublée par une insomnie dont les raisons restaient un mystère, connu d'elle seule.

Son visage, dissimulé par l'obscurité, ne laissait entrevoir que de vagues contours, mais son port noble et la précision de ses gestes trahissaient une assurance silencieuse.

Arrivée au bord des remparts, elle leva les yeux vers le ciel, comme à la recherche de quelque chose qui n'appartenait pas à ce monde.

Et soudain, ses prunelles s'illuminèrent d'un éclat doré, vif et irréel, comme si elles contenaient en elles des fragments de soleil.

L'air autour d'elle se mit à vibrer, une énergie palpable déformant légèrement l'espace, comme une fissure invisible entre deux réalités.

Le spectacle dura quelques instants, puis la lumière disparut aussi soudainement qu'elle était apparue, et la femme, désormais plongée de nouveau dans l'ombre, sembla se dissoudre dans l'obscurité ambiante.

Ses lèvres, fines et déterminées, murmurèrent une phrase, comme une prophétie lancée à la nuit, sans destinataire apparent mais lourde de sens.

Sa voix, presque un souffle, résonna entre les pierres du château avant de se perdre dans le vide :

- C'est bientôt la fin. Dès qu'ils arriveront, elle disparaîtra.

Puis, sans un dernier regard pour les étoiles, elle se détourna et s'engouffra dans l'obscurité du château.

Derrièreelle, l'atmosphère resta imprégnée d'une menace silencieuse, un secret suspenduentre les ténèbres et la lumière.


La Famille - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant