2e partie : Nouveau Monde

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CHAPITRE 1

Je ne savais plus depuis combien de temps je me trouvais là.

Les secondes, les minutes, les heures s'étaient dissoutes dans une temporalité indéfinie.

Peut-être s'était-il écoulé des jours, des mois, voire des années.

Le temps n'avait plus de signification.

J'étais détachée de tout, flottant dans un néant doux et apaisant, un vide qui m'enveloppait comme un cocon bienveillant.

Je ne percevais plus rien autour de moi, ni forme ni son, ni douleur ni peur.

C'était comme si mon existence même avait été suspendue, libérée des fardeaux du monde.

Est-ce que c'était cela, mourir ? Se retrouver dans une quiétude éternelle, où les soucis de la vie n'avaient plus de prise sur nous ?

Je sentais une paix inébranlable m'envahir, une sérénité si profonde que je souhaitais que cet état persiste à jamais.

Plus rien ne comptait, et je n'avais aucune envie de quitter ce havre de tranquillité.

Pourtant, une question m'effleura l'esprit, subtile, presque imperceptible.

Comment étais-je arrivée ici ?

Qu'est-ce qui m'avait conduite à cet endroit ?

Des fragments de souvenirs commencèrent à émerger, comme des échos lointains.

Des visages indistincts se dessinèrent dans ma mémoire. Des adultes... Deux garçons, l'un blond, l'autre brun... Une fille et un garçon aux cheveux noirs...

Puis d'autres silhouettes sans nom, floues et insaisissables, défilèrent devant moi.

Et soudain, le visage d'un jeune homme apparut, ses cheveux bruns encadrant un regard qui semblait empreint de douceur et de tristesse.

Mon cœur se serra douloureusement à cette vision, un sentiment de perte m'envahit, mais je ne comprenais pas pourquoi.

Qui était-il ?

Qui étaient-ils tous ?

Je me rendis compte avec une certaine indifférence que je ne me souvenais de rien.

Les souvenirs, les émotions, tout ce qui constituait mon être semblait s'effacer, se fondre dans ce néant réconfortant.

Mais cela ne m'inquiétait pas.

Cette amnésie ne me faisait pas peur.

Si c'était cela la mort – une dissolution totale de soi dans une mer de calme – alors je l'acceptais sans résister.

Après tout, qu'avais-je encore à perdre ?

Tout ce que j'avais connu appartenait déjà au passé, et plus rien ne semblait avoir d'importance.

Tandis que je m'abandonnais à cet espace inconnu, un dernier vestige de ma conscience émergea, comme un murmure au fond de l'obscurité.

Une ultime question, empreinte d'une mélancolie douce-amère, flotta dans mon esprit.

Qui étais-je ?

Je me suis réveillée en sursaut, trempée de sueur.

Mon cœur battait à tout rompre, encore secoué par un rêve étrange où je mourais.

Un rêve où je faisais partie d'une famille qui maniait la magie.

La Famille - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant